L’iPad a 10 ans, retour sur une décennie de tablettes en tous genres

 
L’iPad a été présenté le 27 janvier 2010. Revenons sur 10 ans d’histoire de tablettes et des changements qu’elles ont subit.

Le marché des tablettes a connu des hauts et des bas, avec des succès et de nombreux échecs. Pourtant, tout part d’un point qui a permis de révéler cette gamme de produits au grand public : la présentation du premier iPad par Steve Jobs le 27 janvier 2010. C’était il y a 10 ans. Une décennie bien remplie.

Avant l’iPad

Si l’iPad a permis de révéler un nouveau marché, ce n’est pas la première tablette tactile, loin de là. Si l’on omet les assistants personnels numériques (ou PDA), dont le Newton d’Apple, on ne peut pas oublier tous les lecteurs multimédia portables à grands écrans, notamment ceux d’Archos, qui étaient particulièrement prisés par les geeks en tous genres.

On peut également noter que l’iPad a été imaginé avant l’iPhone et les deux produits ont été développés conjointement avant que le smartphone prenne l’ascendant sur la tablette. Résultat : le premier iPad a été dévoilé trois ans après le premier iPhone.

L’explosion des tablettes

S’il y a bien un exploit dont Apple est capable, c’est de lancer un marché et de le porter aux regards de tous. C’est ce qui a permis au marché des tablettes de réellement connaître l’essor qu’il a connu au début des années 2010.

Avec le succès de l’iPad (15 millions d’unités écoulées en 9 mois), de nombreux autres constructeurs ont voulu une part du gâteau et ont sorti un modèle plus ou moins réussi. Sur Android, de nombreuses marques proposent alors des alternatives — Asus et Acer ont été particulièrement prolifiques –, mais le système d’exploitation n’étant pas parfaitement adapté à un usage en paysage et à une telle diagonale d’écran avant Android 3.0 Honeycomb (en 2011), les premiers résultats sont loin d’être satisfaisants. Mais qu’importe, le marché des tablettes est né.

Android 3.0 Honeycomb

Tout le monde veut prendre sa place

Les années qui ont suivi ont été particulièrement fastes pour cette nouvelle catégorie de produits. En 2011 est sorti l’iPad 2, l’une des tablettes les plus vendues au monde, tandis que l’arrivée d’Android 4.0 Ice Cream Sandwich en fin d’année règle un certain nombre de problèmes pour les tablettes Android.

À ce moment, même ceux qui ne comprennent pas forcément à quoi un tel objet peut servir veulent leur propre tablette chez eux, ce qui pousse toutes les marques à en proposer, à tous les prix. Commencent alors à arriver des produits à tout petit prix, en marque blanche, souvent de piètre qualité et faisant baisser l’intérêt de ces appareils pour un grand nombre de personnes.

Rapidement, l’iPad s’impose comme la principale solution viable pour ceux qui souhaitent une tablette et le marché se scinde rapidement entre le très haut de gamme et le reste. Certains cherchent néanmoins à proposer des idées créatives.

Le besoin de différenciation

Sur un marché saturé, où l’offre est bien supérieure à la demande en raison d’un cycle de renouvellement bien plus lent que pour les smartphones, l’iPad continue donc de s’imposer avec 60 à 90 % des parts de marché selon les périodes et les pays. L’iPad Mini, venant chasser sur les terres de la très réussie Google Nexus 7, participe grandement à ce succès. Les autres marques se partagent donc les miettes et cherchent à se différencier dans cet océan de concurrents.

Nexus 7 (2012)

En 2014, Samsung arrive avec la Galaxy Note 10.1 — équipée d’un stylet — à proposer une alternative sous Android viable à l’iPad. Les autres cherchent à proposer des fonctions différentes pour sortir du lot. Le plus créatif est sans conteste Asus qui propose divers concepts hybrides, entre tablette et PC à l’aide d’un dock clavier ou entre tablette et smartphone avec un dock tablette dans lequel glisser son smartphone.

Toujours est-il que les besoins restent trop minimes pour que les évolutions soient assez attractives et le marché perd alors de la vitesse.

Le retour initié par Microsoft

Durant ces années, Microsoft s’est lui aussi lancé sur le marché des tablettes avec ses Surface RT et Surface Pro, un duo de tablettes tournant respectivement sous Windows 8 RT et Windows 8 Pro. La première manque de possibilités, la deuxième est très chère et Microsoft reste un acteur mineur sur ce marché saturé.

Mais voilà qu’en 2014 et 2015, Microsoft abandonne son système d’exploitation « RT » et lance les Surface 3 et Surface Pro 3, puis la Surface Pro 4. Ces produits à l’origine pensés pour des professionnels peuvent se coupler à une petite cover servant également de clavier. Si le principe n’est pas nouveau, le format est agréable et Microsoft arrive à enfin proposer ce que de nombreux acteurs avaient tenté par le passé : un appareil ultra portable et transformable pouvant remplacer un ordinateur portable.

Surface Pro X

Parallèlement, Apple présente son iPad Pro en 2015. Plus grand, compatible avec un stylet, il devient un véritable outil de productivité. Les tablettes reviennent alors sur le devant de la scène.

Une guerre qui a laissé des marques

Aujourd’hui, le marché s’est stabilisé sur le haut de gamme. L’iPad continue à être la principale référence pour le grand public, surtout avec son modèle abordable, tandis que l’iPad Pro et les Microsoft Surface sont des incontournables pour un usage productif et quotidien.

Android n’a malheureusement pas réussi à prendre le virage escompté pour s’imposer sur ce marché, notamment en raison de ses applications. Seuls Samsung et Huawei arrivent encore à proposer des alternatives correctes, mais depuis l’arrivée d’iPad OS et de son multitâche, Android n’a plus de réel argument à faire valoir.

Reste que 10 ans après, le marché s’est consolidé autour de ces usages, mais le passage au tout applicatif et la maturité des écrans tactiles pourraient laisser penser que les tablettes ont encore un avenir brillant devant elles, ainsi que de nombreuses possibilités d’évolutions. On en reparle dans 10 ans.


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