Voici la nouvelle chronologie des médias : Netflix et Canal+ grands gagnants, Disney+, TF1 et M6 perdants

 
Un nouvel accord sur la chronologie des médias devrait être mis en place en France. Les films pourraient sortir sur Netflix seulement 15 mois après leur diffusion au cinéma, contre 36 aujourd’hui.
Logos des services de SVoD

Cela fait de longues années que la chronologie des médias fait l’objet de débats en France. Elle apparait anachronique face aux nouveaux usages de la SVoD apportée par Netflix puis par les autres services comme Salto, Disney+ et Amazon Prime Video. Pour rappel, il s’agit d’une règle qui impose un calendrier de diffusion minimale pour la diffusion d’un film selon les médias : d’abord en salle, puis sur Canal+, jusqu’aux services de SVoD qui doivent attendre 36 mois avant de pouvoir ajouter un film.

C’est notamment la raison pour laquelle les films du MCU ne sont pas au complet sur Disney+, alors que les séries du même univers sont bien toutes à jour de diffusion. Un nouvel accord est en négociation depuis plusieurs mois pour rebattre les cartes, et il devrait être signé aujourd’hui.

La nouvelle chronologie des médias en France

D’après l’Opinion, voici la nouvelle chronologie mise en place par l’accord tel qu’il devrait être signé aujourd’hui lundi 24 janvier.

  • Canal+ : 6 mois après la sortie en salle
  • Netflix : 15 mois après la sortie en salle
  • Disney+ et Amazon Prime Video : 17 mois après la sortie en salle
  • Chaînes de TV (TF1, France 2, Arte…) : 22 mois après diffusion au cinéma (exclusivité de la diffusion jusqu’au 36e mois)

Comme on peut le voir, Canal+ sort grand gagnant des négociations et aura le droit de diffuser des films sur ses chaînes privées dès six mois après la sortie d’un film en salle. Comme pour Netflix et sa période de 15 mois (au lieu de 36 aujourd’hui), il s’agit d’un accord impliquant que le groupe privé accepte de financer le cinéma français. Netflix devra par exemple produire de « petits films » aux budgets allant de 3 à 4 millions d’euros, alors que le groupe de Vincent Bolloré s’est engagé à un investissement de 200 millions d’euros par an.

L’article de l’Opinion ne précise pas si la période de sortie des films en VOD et en DVD est ajustée de 3 à 4 mois après la fin de la diffusion du film au cinéma à 45 jours, comme c’est le cas pour d’autres pays en réaction à la pandémie. Aujourd’hui, les films se retrouvent souvent disponibles sur les réseaux de piratage en « qualité VOD » suite aux 45 jours des autres pays alors qu’il n’est pas disponible légalement en France.

Disney et les chaînes de télévision sont les perdants de cette affaire qui voient Netflix leur passer devant le nez. Les concurrents du service de SVoD devront attendre deux mois supplémentaires pour avoir le droit de diffuser des films. Cela représente malgré tout un sacré raccourcissement des délais comparés aux 36 mois. Pour autant, Disney et la SACD (Société des auteurs et compositeurs dramatiques) ne sont pas satisfaits de ce nouvel état et ne voudraient pas signer le nouvel accord.

Rappelons que Disney fait planer le risque en France de ne plus diffuser ses films au cinéma pour avoir le droit de les proposer directement sur Disney+ sans délai. Un scénario peu probable tant la sortie au cinéma rapporte, mais qui représenterait une perte de revenus importants pour les diffuseurs en France. Disney pourrait faire un choix intermédiaire et ne plus proposer certains films au cinéma.

Dernier détail qui a son importance : les chaînes de télévision, qui devront attendre 22 mois, auront le droit à une exclusivité sur cette fenêtre de diffusion jusqu’à 36 mois. Elles pourront signer des accords avec les plateformes pour ouvrir des « périodes de co-exclusivité » où le consommateur aura le choix entre chaîne gratuite ou plateforme de SVoD.


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