En savoir plus sur le DJI Mavic 3
DJI règne presque sans partage sur le marché du drone, mais il ne baisse pas la garde pour autant. Le français Parrot ne vise plus que quelques niches (photogrammétrie, armées), les imitateurs chinois demeurent anecdotiques. La plus grande menace vient probablement du Californien Skydio, mais son Skydio 2, qui n’est encore disponible qu’aux États-Unis et en Australie, mise quasi exclusivement sur le vol autonome.
Le DJI Mavic 3, officialisé cette nuit, répond en fait essentiellement à une concurrence interne : celle du DJI Air 2S, lancé il y a 6 mois, qui avait ringardisé le DJI Mavic 2 Pro, lancé mi-2018, notamment en démocratisant le capteur type 1 pouce.
Le nouveau modèle rend ses lettres de noblesse à la gamme Mavic, qui monte en gamme au passage. Surtout, alors que le DJI Air 2S démocratisait des prestations existantes sur la gamme du dessus, le Mavic 3 n'est pas qu'une version miniaturisée de l'Inspire 2, un drone beaucoup plus gros et beaucoup haut de gamme, il apporte plusieurs innovations bienvenues.
Le DJI Mavic 3 apporte essentiellement 2 améliorations : un capteur encore plus grand et un bond de l’autonomie.
Capteur Four Thirds, option ProRes et module téléobjectif
Le quadricoptère embarque désormais un capteur au format Four Thirds (17,3 x 13 mm), presque 2 fois plus grand (précisément 1,94 fois) que les capteurs dits 1 pouce (13,2 x 8,8 mm) des Mavic 2 Pro et Air 2S. C’est le format des fameux appareils Panasonic de la série GH (GH5, GH5S et bientôt GH6…), plébiscités par de nombreux vidéastes. C’est aussi celui de la nacelle Zenmuse X5S du drone DJI Inspire 2, dont il est probablement dérivé. Si ce n’est qu’ici, l’objectif n’est pas amovible. Il s’agit d’une focale fixe équivalent 24 mm à ouverture variable f/2,8-11 (tandis que l’Air 2S est à ouverture fixe f/2,8, ce qui présente parfois des inconvénients). Comme celui du Mavic 2 Pro, mais contrairement à celui de l’Air 2S, cet appareil photo est siglé Hasselblad.
La définition demeure de 20 mégapixels, donc les photodiodes sont presque 2 fois plus grandes, donc la plage dynamique augmente (à 12,8 stops) et le bruit diminue.
Cet appareil filme en 5,1K (5120 x 2700 pixels) de 24 à 50 images par seconde, en DCI 4K (4096 x 2160 pixels) ou en Ultra HD 4K (3840 x 2160 pixels) de 24 à 120 i/s, et en Full HD (1920 x 1080 pixels) de 24 à 200 i/s. Il enregistre sur une carte microSD en H.264 jusqu’à 200 Mb/s ou en HEVC jusqu’à 140 Mb/s, et propose un profil colorimétrique D-Log 10 bits offrant une plus grande marge de manœuvre d’étalonnage de la dynamique et des couleurs. Une version Cine peut en plus enregistrer en Apple ProRes 422 HQ (3772 Mb/s) sur un SSD interne de 1 To.
Un module téléobjectif anecdotique
Contrairement au Mavic 2, le nouveau Mavic n’est plus décliné en version Pro ou Zoom, car il embarque un second module, à la manière d’un smartphone.
Ce module télé repose sur un capteur 1/2 pouce de 12 mégapixels et sur un téléobjectif équivalent 162 mm f/4,4, soit un « zoom » 6,75x par rapport au module principal, qui ne photographie pas en Raw, contrairement au principal, et qui filme au mieux en Ultra HD 4K à 30 i/s.
Autonomie record
La seconde grande nouveauté du Mavic 3 est son autonomie, qui peut atteindre 46 minutes « en conditions idéales » (marche avant sans vent) et 40 minutes en stationnaire, contre respectivement 31 et 29 minutes pour le Mavic 2 Pro.
Pour ce faire, la capacité des batteries LiPo passe de 59,29 à 77 Wh, le poids total légèrement abaissé (895 contre 907 grammes), l’efficacité énergétique des moteurs et de leurs hélices améliorée, et la traînée réduite de 35 %. Les vitesses de vol augmentent au passage, passant de 20 à 21 mètres par seconde en marche avant, de 5 à 8 m/s en montée et surtout de 3 à 6 m/s en descente.
Ces améliorations de qualité d’image et d’autonomie se font donc non seulement à poids constant, mais aussi à encombrement constant.
Système de guidage et connectivité améliorés
Le Mavic 3 inaugure par ailleurs une nouvelle version du système de détection d’obstacles et de navigation autonome. APAS 5.0 combine pour cela les données de huit capteurs optiques d’une portée maximale de 200 mètres. Le nouvel ActiveTrack 5.0 lui permet ainsi de suivre un sujet en mouvement vers l’avant, l’arrière, la gauche, la droite ou en diagonale en contournant les obstacles, ou de voler autour. Et le Mavic 3 prend désormais en charge Galileo et BeiDou en plus du GPS, ce qui améliore la stabilité en vol stationnaire, donc la qualité des poses longues et des timelapses. Le retour automatique en point de décollage (RTH) a lui aussi été amélioré, notamment par un meilleur calcul du temps de retour en fonction de l’orientation et de la vitesse du vent, et le Mavic 3 bénéficie désormais de la fonction existante MasterShots, qui enregistre automatiquement de jolies vidéos en mouvement.
En termes de connectivité enfin, on passe du système de transmission maison OcuSync 2.0 sur les Mavic 2 ou d’O3 sur le Air 2S à O3+ sur le Mavic 3. La portée maximale passe de 6 à 12 km en Europe, ce qui apporte une meilleure fiabilité dans des conditions plus difficiles, et le retour vidéo 1080p passe de 30 à 60 i/s. On peut recharger la batterie via USB-C PD à 65 W, transférer les fichiers vers un ordinateur via USB-C à 10 Gb/s ou vers un smartphone, directement depuis le drone (désormais sans passer par la radiocommande), en Wi-Fi 6 jusqu’à 80 Mb/s.
Prix et disponibilité
Le DJI Mavic 3 est disponible dès aujourd’hui sur la boutique en ligne officielle de DJI et auprès de ses revendeurs agréés, dont studioSPORT.
Il est décliné en 3 configurations :
- DJI Mavic 3 Standard, vendue 2100 euros, incluant une seule batterie, la radiocommande sans écran (à laquelle il faut adjoindre un smartphone), un chargeur pour une seule batterie et une protection basique
- DJI Mavic 3 Fly More, vendue 2800 euros, incluant 3 batteries, une station de recharge pour 3 batteries, un jeu de filtres à densité neutre (ND4/8/16/32) et un sac de transport convertible
- DJI Mavic 3 Cine Premium, vendue 4800 euros, qui ajoute l’enregistrement ProRes, le SSD interne de 1 To, et qui remplace la radiocommande par la DJI RC Pro, autonome avec son écran 1000 cd/m2 intégré