Test du Nikon Coolpix S800c

 

Nikon a été le premier à lancer un appareil photo sous Android avec le Coolpix S800c, mais qui reste avant tout un compact par sa taille et ses fonctionnalités principales.

Nikon Coolpix S800c

Equipé d’Android 2.3 (Gingerbread datant de février 2011), il propose un capteur 16 mégapixels allié à un zoom 10x, une connectivité WiFi, Bluetooth et un GPS ; le tout pour un prix public conseillé de 379 euros (au moment où j’écris, il peut se trouver à 309 euros). Nikon Coolpix S800c

Vidéo de présentation

https://www.youtube.com/watch?v=HGaCyW8vx34

Je n’ai malheureusement pas trouvé comment faire des captures d’écran dessus, ni comment activer le mode développeur, et vous devrez donc vous contenter de vues d’écran mal photographiées (il me manque deux bras supplémentaires).

Boite Coolpix

Aspect général

Disponible en noir et en blanc, le Coolpix S800c ressemble à l’avant à un compact et à l’arrière à un petit smartphone Android.

Coolpix Android

Il en a d’ailleurs une taille comparable.

Comparaison de taille du Nikon Coolpix S800c

De gauche à droite: un Samsung WB550, un Nikon Coolpix S800c, un Samsung Galaxy S, un iPod Touch (5e génération)

De par son format réduit et sa construction plastique, le Coolpix S800c est léger (184 grammes avec carte mémoire et batterie), mais n’a pas une bonne prise en main car démuni de partie antidérapante ou de surface suffisamment large pour le tenir sans gêner la prise de vue. Sans dragonne (fournie), un incident pourrait facilement arriver. Photo_Taille et écran du Nikon Coolpix S800c_

Interfaces

L’appareil est pourvu de boutons physiques – Accueil, Retour et Menu – situés sur la droite de l’écran, d’un bouton marche/arrêt, d’un déclencheur et d’un sélecteur de zoom/dézoom. DSC03577   Pour le reste tout se passe sur l’écran et les possesseurs d’appareils Android ne devraient pas être dépaysés. Cependant le système embarqué étant une version datée (2.3) d’Android, les personnes n’ayant connu que Android 4.x risquent d’être légèrement dépassées. Nikon proposera peut-être une mise à jour du système, mais rien de sûr… Ecran Coolpix

Optique

Nikon propose un capteur CMOS de 1/2,3 pouce avec 16,79 mégapixels (4608 par 3456 pixels effectifs). Il est associé à un zoom optique NIKKOR 10x dont la focale varie de 4,5 à 45mm (équivalent en 35mm d’un objectif 25-250mm) pour une ouverture maximale de ƒ/3.2-5.8.

Zoom à 4,5mm  COOLPIX S800c – Zoom à 4,5mm

  Zoom à 45mm

COOLPIX S800c – Zoom à 45mm

 

Ecran

Extérieurement, l’écran du Coolpix S800c mesure 8,7 cm (3,5 pouces) et semble se rayer facilement (l’exemplaire de test que j’avais l’était d’ailleurs quand je l’ai découvert). Dos du Nikon Coolpix S800c

Une fois allumé, l’écran OLED tactile (819000 pixels environ) semble donner des couleurs légèrement délavées. L’écran n’est pas un RVB mais un écran PenTile (avec une apparence bleutée caractéristique) qui donne un agencement RVBV des pixels, il y a plus de points, mais la définition est moindre.

Autre explication de ces couleurs : le traitement anti-reflet, qui donnent une impression défavorable sur l’affichage alors qu’au final les images enregistrées sont tout à fait convenables. Un traitement glossy (à la place de l’anti-reflet) aurait peut-être limité cette impression.

Stockage

De base, l’appareil dispose d’environ 1,7Go de mémoire interne disponible pour l’utilisateur (sur un total de 4Go). Il dispose à côté de cela d’un slot pour carte SD (compatible SDHC mais pas MMC).

Dessous du Nikon Coolpix S800c Vis derrière la trappe, slot SD, batterie

Connectivité

Le Coolpix S800c propose deux prises : une prise mini HDMI et une prise USB (3.0). La prise USB est toutefois un modèle UC-E6, non standard quand la plupart des appareils recourent au micro-USB.

Profil droit du Nikon Coolpix S800c

 

Emplacement de la prise USB type UC-E6, fixation de la dragonne, emplacement de la prise mini-HDMI

En connectivité sans-fil, l’appareil dispose du WiFi b/g/n et du Bluetooth 2.1+EDR. Malheureusement, l’appareil ne dispose pas d’une prise micro ou d’une prise casque. Pas non plus de 3G intégrée, Nikon explique et considère que l’on peut très bien partager la connexion du smartphone en WiFi et ainsi éviter de payer deux forfaits data, ce qui est un bon argument.

Modes photo et vidéo

Par défaut, le Coolpix S800c propose des prises de vue en mode Auto simplifié où flash intégré et exposition peuvent facilement être modifiés. Le mode Auto permet de choisir quelques options supplémentaires : sensibilités, balances des blancs, cadence (jusqu’à 8 images par seconde).

Ecran prise de vue Coolpix

Il propose à côté de cela de nombreux modes scènes (Portrait, Paysage, Sport, Portrait de nuit, Fête/intérieur, Plage, Neige, Coucher de soleil, Aurore/crépuscule, Paysage de nuit, Gros plan, Aliments, Feux d’artifice, Reproduction N&B, Contre-jour, Panoramique simplifié, Animaux domestiques) et des effets (qui sont en fait des filtres).

Ecran effets Coolpix

Pour le malheur de ceux qui voudraient éditer leurs images sur leur ordinateur, les photos sont directement compressées en JPEG et les formats RAW (données brutes du capteur permettant de retravailler davantage des images) ne sont pas proposés.

En vidéo, le Coolpix permet d’avoir du Full HD (1920 x 1080 pixels en H.264/MPEG-4 AVC) en 30ips avec du son capturé en stéréo par les micros intégrés (format AAC stéréo).

Ecran vidéo Coolpix

Il propose un autofocus en continu pendant la capture, mais le mécanisme d’autofocus peut s’entendre dans la séquence, mais cela ne gênera que peu de gens (un compact n’étant pas destiné à filmer des vidéos de qualité pro).

Qualité photo

Avec un écran aussi peu flatteur, le Coolpix S800c fait s’attendre au pire. Au final, il est dans la moyenne des appareils photos compacts de cette taille. Les sensibilités proposées varient de ISO125 à ISO3200, mais les images se dégradent dès ISO400. L’appareil s’utilise ainsi de façon optimale dans des environnement bien éclairés et restitue des images assez fidèles, d’autant plus que la balance des blancs est bien détectée.

Le bloc optique de conception Nikon fait un travail fort correct et restitue un piqué correct dans ces conditions. Les ISO élevés sont en revanche à éviter car donnant des images délavées et perdant grandement en netteté. Doté d’une stabilisation optique (qui réduit les effets des tremblements du photographe), le Coolpix S800c laisse heureusement la possibilité de se limiter à ISO800 (où le bruit est perceptible mais raisonnable), limitant ainsi la perte de couleurs quand la lumière décline. Il faudra quand même éviter les flous de mouvement et retenir les enfants en place pour les photos de famille en intérieur.

Nuit Auto

Nuit en automatique

Rapidité et réactivité

Lorsque l’on allume le Coolpix S800c (ce qui prend 15 secondes), il ne faut pas s’attendre à prendre la photo dans la foulée. Normal car ce n’est pas un reflex, mais il est vrai qu’une configuration un peu faible (processeur Cortex-A9 1GHz et 512 Mo de RAM) n’accélèrent pas le démarrage d’Android. Heureusement, une fois allumé, l’appareil se met en veille et l’attente est beaucoup plus courte avec environ 2 secondes de délai. Dans l’ensemble, l’appareil subit des lenteurs avec de nombreux messages “Veuillez patienter…”, quelques crashs d’applis système sont même à signaler. En mode photo, après un certain temps d’utilisation, les actions (que ce soit sur boutons ou sur écran) nécessitent parfois d’être répétées plusieurs fois avant d’être prises en compte.

Autonomie

L’autonomie du Nikon Coolpix S800c est relativement faible, la batterie EN-EL12 (1050 mAh) fournie ne permet selon la norme CIPA que de prendre 140 photos. En utilisation touriste (prises fréquentes mais pas en continu), j’ai eu environ 9 heures de photos. Attention, avec le WiFi en utilisation cela baisse à 5h30 et avec le géotaggage GPS activé vous en aurez à peine pour 2 heures !

En résumé

Un format réduit mais une finition imparfaite, une optique de qualité mais alliée à des réglages restreints de prise de vue, une exploitation d’Android réduite à cause d’une version datée et d’un écran trop petit, une intégration énergivore… Le Nikon Coolpix S800c est assez cher alors que des compacts similaires mais sans Android sont disponibles pour une centaine d’euros de moins.

L’intégration du système lui vaut donc une inflation du coût, qui ne pourrait se justifier que sur les successeurs de ce modèle. A part son capteur et son zoom plus qualitatifs, il ne justifie pas non plus de se substituer à un photophone récent. De nombreux points sont ainsi encore à améliorer sur ce premier Nikon sous Android et les successeurs de ce modèle devraient être fort convenables.

 

Les plus

  • Optique de bonne qualité
  • Fidélité des images

Les moins

  • Version d’Android datée
  • Ecran médiocre
  • Manque de réactivité
  • Autonomie très réduite
  • Prix relativement élevé

 

Design :

Le Nikon Coolpix S800c est un compact de taille un peu juste pour une utilisation aisée d’Android, les commandes ne sont pas des plus intuitives avec des paramètres regroupés dans les menus, l’écran ne rend pas correctement les images.

Qualité optique :

Le zoom intégré par Nikon donne dans l’ensemble des performances convenables sur toutes les focales, le système de stabilisation est un peu léger.

Qualité d’image :

Avec une optique de qualité, les images du Coolpix S800c restituent de façon plutôt fidèle la réalité. Il a toutefois tendance à tirer sur les couleurs chaudes dès que la sensibilité augmente même si la balance des blancs est relativement bien faite.

Logiciel :

Ecran trop petit et recours à Gingerbread limitent les possibilités d’usages du système Android. Nikon manque d’expérience avec Android.

Performances :

Malgré un mode de mise en veille, le temps de démarrage est relativement long. Les commandes ne sont pas des plus réactives.

Autonomie :

Le Nikon Coolpix S800c a une autonomie faible pour des composants somme toute peu puissants. Les connexions sans-fil et surtout le GPS sont de véritables gloutons et vident trop rapidement la batterie.

Note finale

 

Test réalité par Richard Ying (twitter)

Richard Ying travaille sur les projets web et applications mobiles d’un groupe média. Blogueur vétéran (mais retraité), c’est un amateur de photographie et de voyages, mais aussi de geekeries scifi+hightech.

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