Test des Sony Cyber-shot QX10 et QX100, pratiques ou superflus ?

 

Conçus pour répondre à l’usage croissant de la photographie sur mobile et officialisés lors de l’IFA en septembre dernier, les « objectifs » DSC-QX100 et DSC-QX10 de Sony sont en fait des appareils photos dépourvus de flash ou de viseur, mais avec des zooms optiques et un capteur « de bonne taille ».

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Sans écran, il est peu aisé de cadrer ses images, mais ces « Smart Lens » – comme Sony les désigne – sont conçus pour afficher la visée sur des terminaux Android ou iOS par le biais d’une connexion Wi-Fi. Les smartphones et tablettes jumelés servent alors à faire les réglages, ajuster la mise au point et éventuellement à stocker les images prises.

C’est ainsi une approche éloignée des photophones que Sony choisit avec des modules photos complémentaires du mobile. Alors cette gamme QX, bonne ou mauvaise idée ?

Caractéristiques des Cyber-shot QX100 et QX10

Les Cyber-shot QX100 et QX10 constituent la nouvelle gamme QX. Ils se présentent sous la forme de cylindres métalliques noirs (le QX10 est aussi disponible en blanc) avec quelques parties plastiques, cela donne une impression de solidité d’ensemble, à l’exception de la trappe batterie qui se ferme assez mal et qui montre une finition imparfaite.

La peinture peut partir ou être rayée comme nous avons pu le constater sur les exemplaires de test que nous avons reçus. Dommage que rien ne soit fourni pour transporter les QX : un grain de sable traînant au fond d’un sac pourrait rayer la peinture, voire bloquer le mécanisme de zoom. Les housses restent des accessoires optionnels, représentant tout de même une dépense de 30€.

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Bien qu’ayant de l’extérieur un aspect relativement similaire, les QX10 et QX100 sont censés cibler deux publics bien distincts, grand public et professionnel, ce qui se ressent jusque dans les prix puisque l’un est à 199€ lorsque l’autre coûte plus du double à 449€. Au delà de la différence pécuniaire, voyons quelles sont leurs caractéristiques techniques.

Première grande différence, les optiques choisies pour chacun des modèles. 

Le QX100 se distingue par une pleine ouverture à ƒ/1.8. Plus de lumière passera donc, mais cela se fait grâce au choix d’une construction signée Carl-Zeiss : des lentilles de qualité mais plus volumineuses qui permettront de faire des photos dans des environnements sombres ou des portraits avec de meilleurs effets de flou (appelés « bokehs » par les photographes).

Le QX10 a un zoom avec un coefficient 10x permettant d’avoir des focales équivalentes à un 25-250mm, donc une couverture large qui correspond à un usage grand public. Le diaphragme est raisonnable mais n’a rien d’extraordinaire avec un maximum à ƒ/3.3.

Sony Cybershot QX100 Sony Cybershot QX10
Objectif Carl-Zeiss à revêtement Vario-Sonnar T* Sony G
Zoom optique et distances focales 3,6x
10,4-37,1mm (équivalent 35mm : 28-100mm)
10x
4,45-44,5mm (équivalent 35mm : 25-250mm)
Ouverture maximale ƒ/1,8 (zoom à 28mm)
ƒ/4,9 (zoom à 100mm)
ƒ/3,3 (zoom à 25mm)
ƒ/5,9 (zoom à 250mm)
Distance minimum de mise au point 5cm (zoom à 25mm)
55cm (zoom à 250mm)
5cm (zoom à 25mm)
150cm (zoom à 250mm)
Stabilisation Optique Steadyshot actif Optique Steadyshot actif
c_2_caracteristiques_2_optiques

Les capteurs sont en grande partie responsables de la qualité de la photo enregistrée. Plus un capteur est grand, plus il recevra de lumière. Plus on veut y tasser les pixels, plus la quantité de lumière sera divisée.

En proposant des produits de plus de 1/3 pouce, Sony offre sur smartphones la possibilité de récupérer des photos de la qualité d’un compact. Le QX10 a ainsi un capteur de 18,2 megapixels de 1/2.3 pouce ; et le QX100 un capteur de 20,9 megapixels avec une diagonale équivalente à un pouce très exactement.

Ces tailles sont toutefois équivalentes à des capteurs de smartphones haut de gamme ou de photophones, le Nokia Lumia 1020 ayant par exemple avec un capteur de 1/1.5.

Sony Cybershot QX100 Sony Cybershot QX10
Capteur CMOS Exmor R CMOS Exmor R
Taille du capteur 1.0 pouce (13,2 x 8,8 mm) 1/2,3 pouce (7,76 mm)
Format 3/2 (format photo issu de l’ère argentique) 4/3 (format photo numérique)
Sensibilité ISO 160-3400
(jusqu’à 25600 ISO simulés en mode auto supérieur)
100-3200
(jusqu’à 12800 ISO simulés en mode auto supérieur)

Les capteurs sont tous deux de type CMOS et désignés sous l’appellation Exmor R qui correspond à des capteurs rétroéclairés donnant des images plus lumineuses. En pratique, nous verrons que les deux capteurs ont un rendu bien différent.

A part ces deux points matériels majeurs qui déterminent dimensions, poids et autonomie des Sony QX100 et QX10, les autres spécifications sont identiques.

Autant dire que cela reste assez maigre pour mettre le QX100 dans un segment pro, mais il reste du grand public mais haut de gamme.

Sony Cybershot QX100 Sony Cybershot QX10
Dimensions (longueur, hauteur, profondeur) 62.5mm x 62.5mm x 55.5mm 62.4mm x 61.8mm x 33,3mm
Poids avec batterie (modèle NP-BN 630mAh) 179g 105g
Autonomie selon normes CIPA 220 photos
110 minutes en mode photo
55 minutes en mode vidéo
220 photos
110 minutes en mode photo
65 minutes en mode vidéo
Capture d’écran 2013-11-30 à 01.04.01

Fixations et connectivités

Les Sony Cyber-shot QX100 et QX10 fonctionnent tous les deux de la même manière : deux cylindres indépendants pouvant se fixer via un socle à un terminal mobile de petite taille : cela peut être un smartphone bien sûr, mais aussi un baladeur mobile, ou un phablet. Toutefois, le socle n’est pas conçu pour plus un appareil de plus de 6 pouces environ ; pour fixer les Smart-Lens à une tablette, il faudra… acheter un accessoire.

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Le socle est assez épais pour maintenir un QX sur un smartphone qui aurait une coque de protection. Malheureusement, cela ajoute en volume et, comme vous le voyez ci-dessous, l’ensemble peut devenir assez imposant.

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Sur la même photo, on peut voir le bouton ON/OFF ainsi que les fentes des micros stéréo intégrés. Il y a aussi un haut-parleur intégré (qui a une faible utilité puisqu’il sert aux sons de mise au point et déclenchement…).

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Niveau connectivité, les Sony QX100 et QX10 se connectent par Wi-fi à votre smartphone. Le code est indiqué sous la trappe batterie ou peut se récupérer – si votre smartphone le permet – en scannant la puce NFC située sur la partie supérieure des Smart-Lens.

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Pour ceux qui seraient intéressés, voici les informations transmises en NFC : nom du package à télécharger ou à lancer, plus les noms et codes du Wi-fi émanant de l’objectif.

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Le jumelage est géré par l’application PlayMemories Mobile, disponible sur Android 2.1 à 4.3 (apparemment incompatible avec Kit-kat : le jumelage fait crasher l’appli) et sur iOS 4.3 et supérieur.

Elle gère dans un premier temps la connexion Wi-Fi (ci-dessous : identification NFC et saisie manuelle du mot de passe) puis sert d’interface pour la prise de vue.

Capture d’écran 2013-11-30 à 01.10.06

Notons que le jumelage est aléatoire et instable : il faut parfois attendre une minute ou forcer la fermeture de l’application pour relancer le processus afin qu’il s’établisse.

Cette connectivité Wi-Fi peut être utilisée uniquement pour permettre la prise de vue, on ne peut par exemple pas transférer les images sur ordinateur en Wi-Fi… Dommage, il faudra pour cela passer par la connectique micro-USB ou retirer la carte mémoire.

Avec le câble USB fourni, la prise micro-USB 2.0 sert à la fois à recharger la batterie et à transférer les données depuis le QX100 ou le QX10. Elle est située sous une trappe placée sur le côté gauche du cylindre.

Sur le QX100, la trappe cache aussi le slot carte mémoire qui peut accueillir Memory Stick Micro (mark 2), micro-SD, micro-SDHC ou micro-SDXC. Sur le QX10, il faudra toutefois ouvrir la trappe batterie pour accéder à la carte mémoire, bien moins pratique…

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Si vous souhaitez utiliser le QX100 ou le QX10 sans smartphone, c’est possible : des boutons de zoom sont accessibles sur le côté gauche du cylindre avec le bouton déclencheur.

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Si vous vous demandez ce qu’il y a du côté droit du cylindre, il y a un minuscule affichage LCD monochrome (qui indique seulement l’absence de carte mémoire ou un niveau de batterie faible) et le point de fixation de la dragonne. Rien de passionnant.

Plus intéressant pour ceux qui voudraient faire de la photo de manière un peu plus poussée : il est possible de fixer un trépied avec un filetage 1/4 pouce sur le QX10 aussi bien que le « pro » QX100.

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Prise de vues

Quand vous utiliserez le QX100 ou le QX10, vous serez surpris par… leur lenteur. Il leur faut en effet 3 secondes pour démarrer et tout le temps de jumeler les QX au mobile (de quelques secondes à plusieurs minutes si ça échoue) avant de pouvoir commencer à viser (à moins de prendre les photos à l’aveugle (ça peut aussi marcher).

Ne comptez pas non plus sur eux pour faire des photos en rafale, le mode n’existe pas et il y a un bon délai d’une seconde entre chaque photo…

De base, les photos – qu’elles soient réalisées sans écran ou avec via PlayMemories Mobile – sont prises via un mode automatique par défaut appelé « Mode Auto Intelligent ».

En se connectant via l’application PlayMemories Mobile, un mode automatique supplémentaire (« Automatique Supérieur ») permet d’élargir la plage de sensibilités dans les cas de faible luminosité.

Egalement accessible via l’application, le mode « Programme Auto » permet de gérer soi-même l’exposition de l’image si l’on estime que la luminosité de la situation est mal gérée par le processeur.

Capture d’écran 2013-11-30 à 01.14.42

Le QX100 dispose aussi d’un mode supplémentaire qui permet d’exploiter l’ouverture ƒ/1.8 de l’optique, il s’agit d’un mode « Priorité Ouverture » qui permet ainsi de faire varier vitesse d’obturation (ce qui permet notamment de réduire le flou de mouvement) et profondeur de champ (ce qui permet de générer ou de réduire le « flou d’arrière-plan » ou bokeh). Dans l’exemple ci-dessous, une ouverture ƒ/1.8 permet ainsi une vitesse de 1/80e de seconde et un bokeh visible ; tandis qu’une ouverture ƒ/10 augmente la durée d’exposition à 1/30e avec un arrière-plan beaucoup plus net.

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Avec un positionnement « professionnel » dans les argumentaires de Sony, il est dommage que le Cybershot QX100 n’offre pas d’autres modes. Un mode priorité vitesse et un mode totalement manuel (avec la possibilité de régler à la fois vitesse, sensibilité et ouverture) auraient été bienvenus.

Dans PlayMemories, les autres paramètres proposés dans le menu Réglages sont :

  • la balance des blancs (Auto/Ensoleillé/Nuageux/Incandescent/Néon/manuel)
  • la durée du retardateur (Désactivé/2 secondes/10 secondes)
  • le mode de mise au point (Autofocus ponctuel/Manuel)
  • la taille de l’image enregistrée (originale, formats réduits, formats carrés)
  • l’affichage sur le terminal mobile d’une image de revue (pour vérifier l’image prise : oui/2 secondes/non)
  • option de sauvegarde sur mobile (enregistrer sur mobile même s’il y a une carte dans le Smart-Lens : oui/non)
  • taille d’image de revue (taille de l’image transférée au mobile : 2 MPix/original)
  • bip de l’appareil (bip au déclenchement ou à la mise au point : oui/non)

La balance des blancs est effectuée par défaut de façon automatique, mais ce réglage est très utile pour compenser une situation d’éclairage mal reconnue par le processeur. Il aurait été préférable de ne pas la cacher dans un sous-menu.

Capture d’écran 2013-11-30 à 01.17.40

Pour prendre une photo avec autofocus, il suffit de presser le déclencheur sur l’écran ou sur le bouton dédié sur le cylindre du QX, en ayant éventuellement choisi un élément sur lequel effectuer la mise au point (matérialisée par un carré vert en tapant sur l’écran).

L’image est ensuite transmise au mobile via Wi-Fi si vous avez activé l’image de revue et/ou la sauvegarde sur mobile. Ce processus peut toutefois être lent, voire même échouer, veuillez donc à avoir une carte mémoire si vous ne souhaitez pas devoir refaire des prises.

Capture d’écran 2013-12-01 à 14.36.27

L’image est enregistrée en JPEG avec une faible compression, les images en pleine résolution pèsent ainsi de 4 à 7Mo. Malheureusement ni le QX10, ni le QX100 – pourtant vendus en segment pro – ne proposent d’enregistrement en RAW (qui est l’équivalent du négatif photo en numérique, permettant de ré-extraire une image à partir des données brutes du capteur).

Pour utiliser les QX en mode vidéo, il faut impérativement avoir une carte mémoire et lancer l’application PlayMemories… quand ça fonctionne.

Capture d’écran 2013-11-30 à 01.20.27

L’autofocus et le zoom restent actifs pendant l’utilisation en vidéo (le QX100 pousse aussi en zoom numérique dans cette situation, jusqu’à 36x). Les clips sont enregistrés en MP4 à 30 images par seconde en 1440×1080.

 

Tests terrain

J’ai testé et sélectionné quelques situations qui permettent de montrer les spécificités des Sony Cyber-Shot QX100 et QX10.

Photo d’extérieur

Nous commençons avec un paysage d’automne bien éclairé en arrière-plan mais avec de forts contrastes dus à un premier-plan ombragé.

Les images aux zooms maximum montrent bien que le QX10 a un zoom plus important (10x) que le QX100 (3.6x seulement) ; mais en photographiant à pleine résolution, recadrer dans les 20,9MPix suffira amplement à la plupart des usages.

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Photos avec le QX100 à 28mm (zoom min) et à 100mm (zoom max)
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Photos avec le QX100 à 28mm (zoom min) et à 100mm (zoom max)
Photos avec le QX10 à 25mm (zoom min) et à 250mm (zoom max)
Photos avec le QX10 à 25mm (zoom min) et à 250mm (zoom max)
Photos avec le QX10 à 25mm (zoom min) et à 250mm (zoom max)
Photos avec le QX10 à 25mm (zoom min) et à 250mm (zoom max)

Photo montrant un équivalent de la vision à l’œil humain (Nikon D600, photo ajustée à partir du fichier RAW)
La restitution des détails est plutôt bonne sur les QX avec un piqué bon mais pas exceptionnel.

Nikon D600, photo ajustée à partir du fichier RAW
Nikon D600, photo ajustée à partir du fichier RAW

Par rapport à la vision humaine, nous voyons que les QX100 et QX10 privilégient les couleurs chaudes : les couleurs ont des teints rouges, oranges et jaunes plus visibles et contrastées, ce qui met généralement en valeur les sujets. On voit aussi que le bleu du ciel est surexposé, brûlé même sur le QX10 : pour permettre d’avoir un premier plan (sombre) lisible, le processeur a augmenté l’exposition.

Malheureusement, les zones surexposées ne pourront être récupérées en post-traitement, d’autant plus que les images sont enregistrées directement en JPEG, avec compression (et donc perte d’information). A noter qu’un mode HDR, pourtant répandu sur smartphones, aurait permis de limiter ces effets.

Au final, les images issues des QX100 et QX10 sont plutôt bonnes et sont comparables à celles de compacts récents.

 

Photos d’intérieur

Sur les appareils photos compacts et sur les smartphones, les photos d’intérieur – en environnements sombres – ont tendance à être plus ternes et à perdre en contraste. Les situations testées vont permettre de voir si les QX passent à côté de ces défauts.

Photos du QX100
Photos du QX100
Photos du QX100
Photos du QX100
Photos du QX10
Photos du QX10
Photos du QX10
Photos du QX10

Avec le QX100, les couleurs sont plutôt bien rendues : les couleurs froides et chaudes restent présentes et les couleurs restent riches. On a une image fort correcte dans les deux exemples de situation.

Avec le QX10, au-delà du choix de balance des blancs privilégiant plutôt les couleurs froides, on se retrouve avec des couleurs plus sombres et grisâtres. On retrouve ainsi le phénomène de perte de contraste inhérent aux petits capteurs photo.

Après un comparatif sur le papier, on constate que le QX100 donne effectivement de meilleurs résultats que le QX10. Au-delà de la construction optique supérieure, c’est le capteur du QX100 est de meilleure qualité, et heureusement.

 

Photos de nuit sans trépied

Vous partez en visite dans une grande destination touristique et voyez un monument très connu valorisé par son éclairage. Manque de chance, l’environnement est sombre. Bien entendu, les QX n’ont pas de flash, mais ça n’aurait servi à rien puisque les sujets sont à bien plus de 5 mètres.

Photos du QX100
Photos du QX100
Photos du QX100
Photos du QX100
Photos du QX10
Photos du QX10
Photos du QX10
Photos du QX10

Premier constat, en zoomant sur les photos, vous pourrez en déduire que le QX100 et le QX10 sont peu bruités car fort lissés : plus vos photos seront sombres, plus la sensibilité sera élevée et plus vous perdrez en détails à cause du traitement numérique, même si vous utilisez un trépied en comptant sur un temps de pose long. Dommage.

Bonne surprise, la balance des blancs a été bien faite sur le QX100. Mais les bons points s’arrêtent là car malgré une sensibilité maximale de 3400 ISO, le QX100 s’est calé sur 1600 ISO avec un temps d’exposition de 1/6e de seconde et une ouverture ƒ/2. Des paramètres de prise de vue risqués qui se traduisent par une image plutôt nette sur l’écran d’un smartphone mais flou une fois sur ordinateur, le lissage du bruit n’améliorant pas le résultat.

Sur le QX10, l’ouverture max ƒ/3.3 a poussé le processeur à choisir directement une sensibilité 3200 ISO. Hormis la balance des blancs moins bien reconnue qui fait ressortir les éclairages publics orangés, le résultat est similaire avec un léger flou de bougé malgré plusieurs essais, que le stabilisateur n’a pas su compenser.

Au vu de ces résultats, l’absence de mode manuel est incompréhensible, d’autant plus sur le QX100 qui est censé être un appareil « pro ». Pourquoi ne peut-on pas décider de pousser à 12800 ISO ou à 25600 ISO, des sensibilités pourtant annoncées dans les caractéristiques ? Pourquoi ne pourrait-on pas choisir des vitesses d’obturation inférieures à 1/15e de seconde, ce qui permettrait de ne pas avoir cette impression de flou ?

S’il vous plaît Sony, une mise à jour logicielle et l’ajout d’un mode manuel suffiraient pour proposer ces options.

 

Photo de nuit à main levée sans viseur

Nous avons ici le cas de photos de nuit où, cas réel, après une journée à viser avec l’écran de votre smartphone avec le Wi-Fi activé, la batterie serait à plat… Il est alors nécessaire de prendre des photos directement avec votre QX : sans viseur, sans réglage.

La premier inconvénient est de ne pas savoir ce que cela donne au final : on shoote quasiment à l’aveugle. Second inconvénient : presser le déclencheur situé sur la gauche fait pivoter le cylindre à la prise de vue : l’image sera certainement penchée si le QX n’est pas posé.

Photos du QX10
Photos du QX10

 

Dans un environnement plus lumineux que le cas précédent, les photos sont au final plutôt nettes (QX100 à gauche, QX10 à droite) si l’on ne bouge pas trop : le stabilisateur fait plutôt bien son travail.

Attention si vous zoomez : vous réduirez l’ouverture et donc la quantité de lumière captée. La conséquence : plus de risques de flous dus au tremblement, la stabilisateur ayant aussi des limites à votre Parkinson.

 

Comparaison avec un smartphone, le Nexus 4

Après ces quelques exemples montrant les capacités et limites des QX, voici quelques comparaisons avec un smartphone moyen en photo, le Nexus 4.

Photos avec le Sony Cyber-shot QX100
Photos avec le Sony Cyber-shot QX100
Photos avec le Sony Cyber-shot QX100
Photos avec le Sony Cyber-shot QX100

 

Photos avec le Sony Cyber-shot QX10
Photos avec le Sony Cyber-shot QX10
Photos avec le Sony Cyber-shot QX10
Photos avec le Sony Cyber-shot QX10

 

Photos avec le LG Nexus 4
Photos avec le LG Nexus 4
Photos avec le LG Nexus 4
Photos avec le LG Nexus 4

Premières photos dans la vitrine d’un magasin. Des objets colorés situés à distances différentes. Je fais d’abord remarquer que – là où les QX100 et QX10 ont des zooms optiques – le Nexus 4 n’a qu’un zoom numérique : si j’avais zoomé, cela aurait eu le même effet que de recadrer.

On constate ensuite que le QX10 a encore un problème de balance des blancs, légèrement jaunie par rapport aux QX100 et Nexus 4 qui ont réussi à se caler sur le blanc pourtant bien présent.

En examinant en détail, on voit que l’image du Nexus 4 est moins piquée, bien que nette en apparence, les contours des objets sont légèrement plus flous et que les couleurs bavent un peu sur leurs voisines, alors que les images des QX restent bien délimitées.

La deuxième série de photo est prise dans un célèbre parc d’attraction, de nuit : on constate bien que les deux Smart-Lens se débrouillent mieux au niveau des couleurs par rapport au smartphone qui se retrouve avec des couleurs ternes. Le QX100 continue de montrer un bon piqué dans cette situation, mais on remarque en comparant les images du QX10 et du Nexus 4 que le Google Phone s’en sort mieux ! La faute au QX10 qui lisse trop ses images en augmentant sa sensibilité.

 

Conclusion des tests terrain

Les QX donnent des résultats similaires à ceux de compacts numériques et réussissent dans leur but de donner des meilleurs résultats que les smartphones (du moins la plupart) grâce à leur zoom optique et à une capteur de plus grande taille.

Toutefois, le traitement numérique qui est effectué leur fait perdre en netteté et ils peuvent ainsi être moins bons en raison d’un traitement de lissage trop important destiné à réduire le bruit numérique. Ils sont aussi moins paramétrables que des compacts, ce qui nuit à leur positionnement, en particulier du QX100 qui n’a aucun réglage de type professionnel… Enfin, après différents tests et plusieurs charges, j’arrive à chaque fois à une centaine de photos par charge – avec toujours un smartphone vidé avant les Smart-Lens –, loin des estimations en norme CIPA. Mais les batteries étaient usées sur ces exemplaires de démonstration, deux mois de tests avaient précédé les nôtres.

 

Design 8/10

Un châssis métallique solide, une bonne fixation sur smartphone, la présence d’une fixation pour trépied permet de donner une bonne note mais quelques défauts comme une trappe batterie plastique et un indicateur LCD basique la font baisser.

Ergonomie 4/10

Facile d’utilisation, mais très buggée, l’application gérant la caméra est aussi instable. Des améliorations sont à apporter et un mode manuel pour affiner soi-même les réglages serait la bienvenue.

Réactivité 1/10

Lent au démarrage, lent au jumelage, lent à l’enregistrement… il ne faudra pas s’attendre à prendre des instantanés en photo.

Qualité d’image 7/10

Que ce soit sur le QX10 ou le QX100, la qualité d’image est plutôt bonne et correspond aux gammes de prix dans lesquelles ils sont vendus. Malheureusement, le lissage du bruit et la compression JPEG font des dégâts en faisant perdre en détails.

Autonomie 3/10

Avec des batteries qui ont été usées pendant 2 mois, les tests montrent une autonomie de moitié inférieure aux rapports établies en normes CIPA. De plus la consommation de batterie est doublée avec l’usage d’un smartphone en parallèle.

 

Avis

 

Test réalisé par Richard Ying (twitter)

Richard Ying travaille sur les projets web et applications mobile d’un groupe média. Blogueur vétéran (mais retraité), c’est un amateur de photographie et de voyages, mais aussi de geekeries scifi+hightech.

Note finale du test
5 /10
Les Smart-Lens QX de Sony remplissent leur mission première en fournissant directement sur smartphone des images de qualité supérieure à celles des smartphones moyens et des compacts numériques de base. Mais cela se fait au détriment de plusieurs choses, à commencer par une perte d'autonomie sur le mobile, un encombrement important et une réactivité laissant vraiment à désirer. L'application de contrôle est aussi un point à améliorer avec des réglages absents et une liaison Wi-fi instable.

Etant donné l'encombrement des QX100 et QX10, mieux vaut se rabattre sur les équivalents en compacts chez Sony (ou chez d'autres constructeurs) en attendant une conception plus aboutie dans la gamme QX. On y perd certes la possibilité de partager rapidement sa photo (il faudra intervertir vos cartes mémoires pour cela), mais on y gagne réactivité, réglages, visée, possibilités vidéos…

Points positifs
Notre Verdict

  • Zoom optique

  • Capteur de taille raisonnable

  • Qualité d'image de compacts récents, meilleure que les caméras de smartphones moyens

  • Transmission sur mobile permettant des partages sociaux rapides

  • Filetage trépied

Points négatifs
Notre Verdict

  • Lenteur du démarrage

  • Applications instables et incompatible Android 4.4

  • Absence de mode manuel (vitesse, ouverture, sensibilité)

  • Sensibilité mal exploitée et lissage trop important

  • Wi-fi limité aux réglages et au déclenchement de la prise de vue

  • Pas de RAW et résolution vidéo limitée

  • Autonomie faible et échanges wi-fi usant celle du smartphone

  • Encombrement important

  • Aucune protection (housse ou pochette)

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