Le 2 avril, la votation citoyenne organisée à Paris a décidé de bannir les trottinettes électriques en libre-service de la capitale. Toutefois, cela n’a pas surpris Lime, l’un des trois opérateurs – avec Dott et Tier – de la capitale. L’entreprise nous a conviés pour nous présenter son futur plan d’attaque.
Que vont devenir les trottinettes et leurs utilisateurs ?
Invités dans leurs locaux à Charenton-le-Pont (94), aux portes de Paris, nous avons rencontré la filiale France de la marque américaine. Déjà, que vont devenir les 5000 trottinettes électriques interdites d’ici le 1er septembre prochain ? « Elles seront réaffectées dans d’autres villes, avec un retrait progressif durant le mois d’août » déclare Hadi Karam, directeur général Lime France. « Aucune ne sera jetée ».
Quelles villes en profiteront ? Rien n’est acté, cela se fera selon les besoins des collectivités cet été, sachant que Lime peut s’appuyer en France sur Marseille et Le Havre. Car ces deux villes continuent de profiter de ses trottinettes, tout comme 250 autres villes dans le monde. « On continue aussi à investir pour les villes voulant tester et utiliser nos technologies, dont celles de détection des trottoirs et de conduite à deux » ajoute-t-il.
Quant aux 400 000 utilisateurs uniques mensuels à Paris (ou 1,5 million sur l’année), vers quoi peuvent-ils se tourner ? « On ignore encore quel sera le vrai report modal : achat d’une trottinette, utilisation de vélo en libre-service, voire de véhicule motorisé » continue le dirigeant, « le cas parisien est très spécifique, donc difficile à prévoir. On prendra un dispositif commercial et de communication, pour rebondir sur l’activité vélo ». Des remises sont-elles à venir ? La question est posée.
Plus de trottinettes ? Lime investit dans le vélo
Car il ne faut pas l’oublier, Lime n’exploite pas uniquement une flotte de trottinettes électriques. L’entreprise met aussi à disposition des vélos en libre-service à Paris, qui sont deux fois plus nombreux. En effet, 10 000 VAE partagés occupent le territoire, faisant de Lime le leader face à Dott et Tier.
Un chiffre impressionnant, car ils n’étaient que 3000 en 2020 au lancement, 5000 en 2021 et 7000 l’an dernier. Cette flotte a enregistré +73 % de trajets en deux ans, soit 1 toutes les 6 secondes (environ 430 000 par mois après calcul), ainsi que +80 % d’utilisateurs. Mais est-ce suffisant pour pallier à la fin des trottinettes ?
« On reste toutefois rentable avec les vélos, malgré le coup d’arrêt des trottinettes électriques » précise H. Karam. « Nous avons la capacité de rebondir et absorber à court terme sur l’activité vélo avec une logique d’expansion ». Pas de chiffres sur l’évolution à venir de la flotte, mais Lime assure vouloir la « renforcer en collaboration avec la ville ».
L’envie de renouer le dialogue
Toutefois, il faudra retrouver une relation de confiance avec la municipalité. « La communication a ralenti, puis fut rompue » avoue Xavier Miraillès, directeur des affaires publiques de Lime France. « Maintenant la votation passée, nous voulons reprendre les échanges avec les élus pour établir un dialogue constructif. » Une première réunion a d’ailleurs eu lieu au lendemain du 2 avril, pour les modalités et parler de la place du vélo.
La firme étasunienne mise en outre sur la création d’un « Observatoire de la micro-mobilité ». Ceci devrait permettre, selon Lime, d’assainir la vision des collectivités ayant une méconnaissance de ce sujet, et surtout des trottinettes, dont la gestion anarchique de 2018-2019 reste encore dans les mémoires. L’idée est de « rappeler les données actuelles de l’accidentologie, de l’impact environnemental, du report modal, ayant un impact sur le choix de ces mobilités ».
Les décideurs pourront aussi consulter le reste de la charte que Lime – et les autres opérateurs – ont signé fin mars avec le gouvernement. Elle veut systématiser plusieurs mesures à l’échelle nationale : plaque d’immatriculation, interdiction aux mineurs avec vérification de la carte d’identité, zones à vitesse limitée ou encore les clignotants.
Pas de plan social chez Lime France
Lime reste donc confiant, surtout « à l’aube des JO de Paris 2024 », qui mettront en lumière le vélo avec notamment des « olympistes » cyclables. La marque veut également « prendre ce petit risque de maintenir les effectifs » de son site de Charenton, où elle s’est installée en février 2023.
On compte aujourd’hui 250 personnes, dont les mécaniciens qui y réparent, reconditionnent ou recyclent les 15 000 trottinettes et vélos de la capitale. Toutes garderont donc leur emploi, car formées sur les deux types de véhicules.
Enfin, Lime avoue être en discussions avec d’autres villes intéressées par le vélo ou la trottinette en libre-service. Ce qui pourrait sécuriser ces postes et remédier au vide laissé par les engins interdits à Paris.
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