Deezer peut désormais détecter et exclure les musiques générées par une IA

 
La firme française se lance à l’assaut des contenus créés à l’aide de l’intelligence artificielle. Avec son outil maison, elle entend protéger une industrie musicale qui pourrait souffrir des avancées en matière d’IA de ces dernières années.
Deezer entend bien lutter contre la propagation de musiques générées par des IA // Source : Deezer

Que vous traîniez sur les réseaux sociaux, les services de streaming ou même dans les conversations avec vos proches, vous avez sûrement croisé de la musique générée par une IA. Il faut dire que Suno et ses concurrents sont très impressionnants, tant par leurs résultats décents que par leur accessibilité. Ce n’était donc qu’une question de temps avant que certains y voient une source de revenus, en publiant les créations de leurs intelligences artificielles préférées sur des plateformes telles que Spotify, YouTube, Apple Music et bien d’autres.

Pour lutter contre cette pratique qui pourrait, selon la Confédération internationale des sociétés d’auteurs et compositeurs (CISAC), représenter des pertes allant jusqu’à 4 milliards d’euros pour l’industrie d’ici à 2028, Deezer a décidé de se retrousser les manches.

Pour aller plus loin
Pourquoi l’industrie de la musique a un problème avec l’IA

Depuis plus d’un an, la plateforme française développe un outil capable de détecter les morceaux générés par une IA, et les résultats semblent déjà impressionnants. Dans un communiqué, Deezer dévoile des chiffres qui font froid dans le dos : pas moins de 10 000 titres générés par une intelligence artificielle sont téléchargés sur sa plateforme… par jour. Soit 10 % des nouveaux contenus livrés quotidiennement.

Protéger les utilisateurs et défendre l’industrie musicale

Son outil marque ces titres comme « synthétiques » (par opposition à ceux considérés comme « authentiques »), l’objectif in fine étant de les exclure systématiquement des recommandations personnalisées. L’entreprise française ne cherche donc pas à supprimer ce nouveau type de contenu, mais avant tout à défendre les créateurs et à s’assurer que l’origine des morceaux reste transparente pour les utilisateurs. Et enfin, à protéger ces derniers des œuvres qui « peuvent être utilisées à des fins frauduleuses ».

Selon le PDG de Deezer, Alexis Lanternier, « l’IA générative a le potentiel d’avoir un impact positif sur la création et la consommation musicale, mais son utilisation doit être guidée par la responsabilité et avec un suivi afin de protéger les droits et les revenus des artistes et des auteurs-compositeurs ».

Pour aller plus loin
Donnez une ambiance, un genre, une époque et l’IA de Deezer vous créé une playlist

L’entreprise affirme que sa technologie ne nécessite pas d’entraînement extensif pour être efficace. De plus, elle fonctionne sur des contenus générés par différentes IA, là où d’autres outils ne sont efficaces que lorsqu’ils sont formés « sur des ensembles de données provenant d’un modèle d’IA générative spécifique », comme l’explique Aurélien Herault, directeur de l’innovation chez Deezer.

Une bonne nouvelle pour l’industrie musicale donc, mais aussi un beau succès pour la plateforme française. Reste à voir si sa technologie conservera la même efficacité au fil du temps et des améliorations que les éditeurs d’IA générative apporteront à leurs outils dans les mois et les années à venir.


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