Depuis l’attribution des droits TV de la Ligue 1 à DAZN et l’annonce d’une formule d’abonnement à 40 euros par mois pour visionner tous les matchs, l’IPTV est de nouveau sur toutes les bouches. Un proche ou une connaissance vous en a peut-être déjà parlé, un sourire en coin et le regard fuyant…
Dans l’imaginaire collectif, IPTV est synonyme d’illégalité, il suffit de taper le mot dans la barre de recherche de Google Actualités pour obtenir ce florilège de titres :
- « IPTV illégale : DAZN veut frapper là où ça fait mal » (Journal du Geek)
- « IPTV illégale : quelles sanctions risque-t-on en France en s’abonnant à un service pirate ? » (Tom’s Guide)
- « La police met à genoux un géant de l’IPTV qui a amassé presque 6 millions d’euros » (Frandroid)
L’IPTV a bien une connotation péjorative. Chaque fois que le terme est mentionné, on pense souvent à une sorte de box pirate permettant d’accéder à des milliers de chaînes et de plateformes de SVoD pour un prix dérisoire. Pourtant, cette technologie est beaucoup plus présente qu’on ne le pense. Il vous est d’ailleurs sûrement arrivé de l’utiliser sans vous en rendre compte.
La définition que l’on se fait de l’IPTV étant floue, cet article s’impose. Légalité ou illégalité, fonctionnement, contenus accessibles, prix, avantages et inconvénients… Voici tout ce qu’il faut savoir sur le sujet.
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C’est quoi l’IPTV ?
L’IPTV, pour Internet Protocol Television, est un mode de distribution des retransmissions télévisuelles par le réseau internet grâce à la connexion à un protocole IP. La distribution est effectuée dans un réseau privé entre le fournisseur et le client qui y accède au moyen d’un appareil dédié, comme un décodeur TV. Elle se démarque de la distribution via les transmissions hertziennes (TNT), le câble et le satellite. L’IPTV est donc une forme d’accès à la télévision, et non pas une box pirate comme on l’imagine souvent à tort.
L’IPTV est une technologie qui a servi de fondation au développement du contenu à la demande. Là où la TNT, le câble et le satellite imposent des contenus diffusés à des horaires programmés, l’IPTV donne la possibilité de choisir ce que l’on veut regarder, n’importe quand et n’importe où.
Cela vous fait penser aux plateformes de SVoD comme Netflix et Disney+ ? Il y a effectivement une certaine ressemblance, mais plateforme de SVoD et IPTV ne sont pas forcément des synonymes, ce que nous verrons plus en détail plus bas.
Pour la petite histoire, les origines de l’IPTV remontent aux années 90 avec les premiers services de VoD. Le premier service d’IPTV voit le jour en 1995, mais cette technologie a commencé à se démocratiser en France qu’à partir des années 2000 grâce au déploiement de l’ADSL et à l’arrivée des décodeurs TV dans les foyers.
Vint ensuite la fibre qui permit à l’IPTV, mais aussi aux plateformes pirates, de prospérer. Selon une étude de l’Arcom, l’IPTV est aujourd’hui le premier mode d’accès à la télévision en France, elle est présente dans 70 % des foyers équipés d’un TV.
Quels sont les différents types d’IPTV ?
L’IPTV englobe trois types de diffusions :
- La télévision en direct : le format de diffusion le plus courant, on regarde les programmes imposés par les chaînes de télévision aux horaires qu’elles ont choisis.
- La télévision de rattrapage, ou replay : un format de diffusion qui permet de regarder une sélection de programmes à n’importe quel moment, dans une limite de temps après leur diffusion en direct. Pour des questions de droits TV, certains contenus comme des films ou des matchs de sport ne sont pas disponibles en replay.
- La VoD et la SVoD : un format de diffusion qui n’a cessé de se développer ces dernières années avec les plateformes de streaming (Netflix, Prime Video, Max, mais aussi YouTube Premium et Rakuten TV). Sur les plateformes de VoD, le téléspectateur loue ou achète un contenu qu’il peut ensuite regarder à n’importe quel moment. Dans le cas de la SVoD, il souscrit à un abonnement pour avoir accès à un catalogue, mais accepte en retour que certains contenus puissent disparaître.
IPTV et OTT
Le fonctionnement de l’IPTV ressemble fortement à ce que fait Netflix ou Amazon Prime Video en termes de contenus à la demande. Il arrive souvent que la SVoD s’appuie sur le principe de distribution privée de l’IPTV, surtout par l’entremise des FAI. Pourtant, les plateformes de SVoD ne passent pas forcément par l’IPTV. Il y a aussi ce qu’on appelle l’OTT.
Netflix, Disney+ et Cie s’appuient d’abord sur un service baptisé OTT (pour Over The Top, ou service par contournement) qui leur permet de distribuer leurs contenus uniquement grâce à une connexion internet publique. Dans ce cas-ci, il n’y a pas de réseau de distribution spécifique, un appareil connecté à internet suffit pour y avoir accès.
A contrario, l’IPTV distribue ses contenus via un réseau privé géré par un fournisseur d’accès et nécessite un appareil pour décoder les signaux envoyés par ce dernier en plus d’une connexion Internet.
Il y a pourtant quelques cas où ces plateformes OTT passent par un fournisseur d’accès, donc, par l’IPTV. Les décodeurs TV fournis dans les offres triple play des grands opérateurs qui proposent un accès à Netflix, Disney+ et Max sont techniquement des services IPTV puisque les programmes sont distribués à l’aide d’un réseau privé. Idem pour les box multimédia telles que l’Apple TV, le Nvidia Shield TV, la Mi Box TV de Xiaomi, ou encore les clés HDMI du type Fire TV Stick, Chromecast, etc…
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Quels sont les avantages de l’IPTV ?
Si notre manière de consommer les programmes télévisés a radicalement changé ces dernières années, c’est grâce à l’IPTV, et ce n’est pas un hasard si c’est aujourd’hui le mode de diffusion le plus plébiscité en France. Ce service regroupe plusieurs avantages par rapport à la télévision traditionnelle :
- L’accès à un choix de chaînes plus large : l’IPTV dépendant de cette toile mondiale qu’est internet, il est possible d’accéder à beaucoup plus de chaînes que ne le permettent les modes de distribution locaux comme la TNT ou le câble. On peut ainsi accéder à des chaînes étrangères comme la BBC, CNN ou Al Jazeera depuis son salon parisien, mais aussi à des chaînes locales telles que les antennes régionales de France 3, TVPI ou les chaînes viàOccitanie.
- L’accès aux programmes à la demande : l’IPTV a bousculé nos modes de consommation de programme en apportant le replay, la VoD et la SVoD. Si ce qui est diffusé en direct ne convient pas, on peut toujours trouver un programme qui corresponde mieux à ses goûts parmi une sélection large et variée de films, de séries et de documentaires à regarder à n’importe quelle heure. Le plus dur ici étant de choisir quoi regarder.
- Des programmes personnalisables : l’IPTV permet de profiter d’une expérience télévisuelle personnalisée grâce à une panoplie de fonctionnalités avancées comme mettre en pause, afficher les sous-titres ou choisir les dialogues dans la langue de son choix. Certaines plateformes proposent aussi des suggestions de programmes selon vos préférences ou ce qui a été regardé plus tôt.
- Une qualité vidéo et audio supérieure : grâce au très haut débit du réseau fibre, on peut regarder ses programmes en Full HD, voire en 4K si on a un appareil compatible. La qualité du son a, elle aussi, augmenté et il est plus facile de profiter de formats surround à la maison tels que le DTS:X ou le Dolby Atmos.
- Un rapport qualité-prix plus avantageux : c’est le principal argument en faveur de l’IPTV, une pléthore de contenus pour un prix mensuel de 5, 10, 20, voire 40 euros par mois selon les abonnements.
Les inconvénients de l’IPTV
L’IPTV n’est pas pour autant infaillible puisqu’on lui trouve quelques défauts par-ci par-là :
- Une dépendance à la qualité du réseau internet : l’IPTV nécessite une connexion internet stable et rapide pour diffuser des programmes en haute définition. Ce n’est plus tant un problème aujourd’hui grâce au réseau fibre, mais la retransmission en direct peut parfois souffrir de latences quand le réseau internet est très sollicité, ce qui peut arriver lors des grandes rencontres sportives. Il suffit aussi que le réseau fibre soit endommagé pour avoir des saccades, un écran noir durant quelques secondes, voire une coupure totale du service.
- Une utilisation plus complexe : du moins, plus complexe que la TNT ou le câble. Pour les personnes qui ont du mal avec la technologie, l’installation d’une IPTV peut nécessiter l’aide d’un professionnel. C’est ce que proposent généralement les opérateurs télécoms lorsque vous recevez votre box internet avec un décodeur TV.
- Le risque de tomber dans l’illégalité : c’est un risque que l’on encourt si on ne commande pas sa box IPTV auprès d’un FAI ou d’une marque connue. Avant tout achat, il vaut mieux porter son attention sur les services proposés, les mentions légales du constructeur et ne pas hésiter à contacter le service client afin d’obtenir des réponses claires et concises sur la légalité de l’offre. Si les fournisseurs d’IPTV pirates sont passibles de poursuites judiciaires, c’est aussi le cas de leurs clients qui risquent, eux aussi, de lourdes sanctions.
Comment accéder à un service IPTV ?
La condition sine qua non pour se servir de l’IPTV est de disposer d’une bonne connexion internet et de suffisamment de bande passante, ce qui est à la portée de quasiment tout le monde aujourd’hui. Ceci grâce au réseau fibre censé garantir de hauts débits et une connexion stable. Les personnes encore abonnées à l’ADSL ont aussi accès à l’IPTV mais avec une qualité d’image et d’audio inférieure à cause des débits insuffisants.
La deuxième condition est de posséder un appareil compatible avec l’IPTV, capable de créer un réseau privé avec ce qu’il faut de bande passante pour streamer du contenu vidéo entre vous et votre fournisseur. Il peut s’agir de la box TV d’un opérateur, d’un boîtier multimédia ou d’un dongle HDMI comme le Google Chromecast que l’on retrouve souvent intégré aux TV 4K.
Les services IPTV sont également accessibles via des applications dédiées disponibles sur smartphone, tablette, PC portable, Smart TV et même console de jeu. Il y a également des boîtiers conçus par des constructeurs tiers dont nous parlerons plus bas, car plus souvent en lien avec un usage illégal de l’IPTV par les plateformes pirates.
Il y a enfin les conditions tierces qui dépendent du fournisseur de service IPTV comme la création d’un compte ou le paiement d’un abonnement mensuel ou annuel. Certains abonnements sont même gratuits comme sur Molotov TV et Pluto TV, d’autres comme Rakuten TV proposent chaque contenu à l’achat ou à la location.
Est-ce que l’IPTV est légal ?
L’IPTV est évidemment un service légal, autrement, nous ne serions pas 70 % de français à l’utiliser. Sans l’IPTV, la télévision telle que nous la connaissons aujourd’hui avec les programmes à la demande et l’accessibilité sur plusieurs supports n’existerait pas. Elle est pourtant régulièrement source de polémiques, notamment lorsqu’il est question de piratages de retransmissions de compétitions sportives ou de séries à fortes audiences.
Récemment, le scandale autour des tarifs d’abonnement de DAZN a fait ressurgir la fausse idée de l’IPTV comme étant un agrégat de plateformes pirates. Il faut retenir que l’IPTV n’est pas un service illégal, c’est la façon dont on s’en sert qui peut l’être.
Comment reconnaître une IPTV légale d’une IPTV illégale ?
Une IPTV légale est une IPTV où les droits de diffusion des ayants droit sont payés. C’est aussi simple que cela. Certains fournisseurs d’IPTV sont des valeurs sûres, c’est le cas des FAI : SFR, Free, Orange et Bouygues Telecom… Idem pour les constructeurs de boîtiers multimédias et de dongles HDMI tels que Google, Amazon, Xiaomi et Nvidia ainsi que les plateformes de VoD et de SVoD auxquelles nous souscrivons un abonnement via un FAI comme Netflix, Amazon Prime Video, Disney+ et Max.
Il arrive parfois que par soucis d’économies, des personnes souscrivent à une IPTV illégale sans s’en rendre compte. Si vous souhaitez acheter un boîtier IPTV mais que vous êtes pris d’un doute quant à sa légalité, voici quelques trucs et astuces pour ne pas être passible d’une éventuelle condamnation.
Tout d’abord, un prix trop alléchant est mauvais signe. Les pirates ne payant pas les droits de diffusion, ils peuvent se permettre de proposer des tarifs inférieurs à la moyenne du marché : 20, 50 voire 100 euros par an au grand max. Idem quant au nombre de chaînes, proposées par milliers dans des abonnements pirates à une centaine d’euros par année et incluant aussi des plateformes normalement payantes.
Certains détails sur le fournisseur doivent être scrutés avec grande vigilance. Son site web, s’il y en a un, est censé indiquer explicitement que son service est dans les clous et avoir une page contenant les mentions légales telles qu’imposées par la loi confiance dans l’économie numérique comme ci-dessous :
Ces mentions légales doivent faire figurer entre autres la dénomination sociale, les coordonnées téléphoniques ou mail, l’adresse du siège social, le montant du capital social ou encore les mentions relatives à l’hébergement du site.
Une dernière astuce pour s’assurer de la probité d’une IPTV est de contacter le service client du fournisseur et de poser des questions sur la légalité du service. Un fournisseur honnête se montrera aussi transparent que possible, contrairement à une plateforme pirate où les réponses peuvent être approximatives, incohérentes, voire inexistantes.
Qu’est-ce que l’IPTV illégale ?
Une IPTV devient illégale à partir du moment où le fournisseur ne paye pas les droits de diffusion des contenus. C’est du vol de la propriété intellectuelle et les boîtiers vendus par les pirates y parviennent en détournant les flux télévisés qui circulent sur internet.
Une autre technique pour les pirates et de s’abonner légalement aux plateformes payantes pour ensuite télécharger et partager illégalement leurs contenus. Une fois le méfait commis, les programmes piratés sont stockés sur des serveurs accessibles uniquement via des boîtiers ou des applications dédiés.
L’une des raisons faisant que l’IPTV illégale est un fléau impossible à endiguer, c’est la facilité d’accès. Les boîtiers pirates se trouvent facilement sur certains sites d’e-commerce tels qu’AliExpress, Alibaba ou encore eBay.
Les pirates proposent également de passer par une application, une méthode plus difficilement traçable et plus facilement accessible que celle des boîtiers. Bien qu’elles ne soient pas disponibles dans les magasins d’applications, il est possible de les télécharger directement sur le site du fournisseur sous forme de fichier APK sur un smartphone, une tablette, une Smart TV ou tout autre appareil Android.
Sur les annonces des revendeurs, beaucoup vantent une image de haute qualité, en 4K ou en 8K, l’accès gratuit à du contenu Pay Per View, en VoD et en SVoD, la prise en charge des VPN ou encore une méthode de paiement simple pour les abonnements. C’est quelques fois vrai, mais il ne faut pas non plus prendre tout ce qui est raconté pour argent comptant.
Les IPTV pirates peuvent proposer un service dégradé, que ce soit une qualité d’image et de son inférieure à ce qui est promis ou une publicité intempestive et envahissante, parfois accompagnée de malwares et de virus. Et ce, sans compter les risques de poursuites judiciaires.
Le dernier inconvénient qui devrait dissuader chacun de recourir à l’IPTV pirate est le danger qu’elle fait planer au-dessus de vos données personnelles. Parce que quitte à revendre du contenu pour lequel on n’a rien payé, autant aller plus loin dans l’illégalité en revendant les données personnelles des clients, faisant ainsi peser un risque considérable pour leur sécurité numérique.
C’est une éventualité qui n’est pas à prendre à la légère, ces données peuvent aussi bien tomber entre les mains d’entreprises pour de la publicité ciblée qu’entre celles d’individus malveillants qui peuvent les revendre sur le dark web. Dans ce dernier cas, des escrocs peuvent se servir de vos données pour des tentatives de phishing, usurper votre identité ou effectuer des transactions bancaires à votre insu.
Que risque-t-on à recourir à l’IPTV illégale ?
S’agissant de l’IPTV illégale, la loi française sanctionne aussi bien les fournisseurs que les clients. Selon l’ALPA (Association de Lutte contre la Piraterie Audiovisuelle), les clients d’une IPTV illégale peuvent potentiellement être considérés comme étant complices d’une violation de droits d’auteur et encourent les mêmes sanctions que les contrefacteurs. L’article L335-2 du Code de la propriété intellectuelle prévoit une peine de trois ans d’emprisonnement et une amende de 300 000 euros, elle peut même grimper jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 500 000 euros d’amende si le délit est commis en bande organisée.
En réalité, les sanctions envers les clients sont très peu appliquées, voire pas du tout. La justice préfère se concentrer sur les fournisseurs et mise sur le blocage de dizaines de site à la fois et le démantèlement de réseaux de vente. Les FAI sont généralement appelés à participer dans les opérations de blocage, mais à moins d’y être contraints par la justice, cela peut prendre du temps et même dépendre de leur bon vouloir.
Pour dissuader les clients, les campagnes de sensibilisation contre le piratage sont menées, mais l’actualité récente a prouvé qu’elles sont inefficaces. En effet, beaucoup d’internautes ne cachent pas avoir recours à l’IPTV illégale sur les réseaux sociaux. Étant donné qu’il est complexe d’appliquer les sanctions à grande échelle, l’IPTV illégale a encore de beaux jours devant elle.
Ailleurs, en Italie, la justice est beaucoup plus sévère en la matière. Un récent accord entre le ministère de la Justice et l’AGCOM (équivalent de l’ARCOM en Italie) prévoit la mise en place d’un système d’amende automatique envoyée à chaque utilisation illégale. Ces amendes peuvent grimper jusqu’à 5 000 euros.
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Pourquoi l’IPTV illégale est-elle de plus en plus populaire ?
Fin 2022, l’AAPA (Audiovisual Anti-Piracy Alliance) rédige un rapport d’une quarantaine de pages sur l’usage illicite de l’IPTV en Europe (consultable en ligne). Il en ressort en premier lieu qu’environ 4,5 % des européens ont recours à cette forme d’accès à la télé et que cette pratique concerne essentiellement les jeunes entre 16 et 24 ans.
Selon le même rapport, la France se situe dans la moyenne européenne avec 5,1 % de sa population ayant recours à l’IPTV illégale. En termes de pourcentage, plusieurs pays comme les Pays-Bas (8,2 %), le Luxembourg (7,9 %) ou encore la Suède et l’Irlande (7,2 %) sont loin devant nous.
En revanche, si nous convertissons cette donnée en nombre de personnes, nous ne voyons plus les choses sous le même angle. La France devient alors le troisième plus gros consommateur d’IPTV illicite en Europe avec 2,5 millions d’utilisateurs, derrière l’Allemagne (2,6 millions) et le Royaume-Uni (3,2 millions).
Comme nous venons de le mentionner plus haut, l’une des raisons à ce succès est la facilité avec laquelle on peut mettre la main sur un boîtier pirate ou une application de streaming illégale. Certains pirates tentent même de ripoliner la façade afin de faire valoir une image plus sérieuse, plus professionnelle. Que ce soit en créant leur propre site avec des bouts de ficelle et de faux avis, un service client disponible uniquement sur une messagerie cryptée ou la possibilité de négocier une promotion, tout est bon pour appâter le chaland.
Les IPTV illégales proposent généralement des performances médiocres, mais on en retrouve de plus en plus qui égalent les prestations d’un fournisseur officiel. À l’inverse, certaines plateformes légales ont tendance à dégrader la qualité de service, que ce soit en diffusant plus de publicités, en instaurant la fin du partage de compte ou, dans le cas de DAZN avec la Ligue 1, ne pas être au niveau sur la qualité d’image ou le niveau des commentaires selon les internautes. Au bout du compte, on pourrait ne plus reconnaître une IPTV légale d’une IPTV illégale en termes de prestations.
Cette popularité croissante de l’IPTV illégale, c’est aussi une réponse de certains consommateurs face à la multiplication des plateformes de SVoD et des augmentations de leurs tarifs. Surtout dans un contexte de hausse du coût de la vie. Aujourd’hui, s’abonner à chacune des principales plateformes de SVoD coûterait pas loin de 100 euros par mois. C’est ce que réclament les fournisseurs pirates pour une année pour en plus profiter de milliers de contenus dans un service totalement centralisé. Une baisse du prix des abonnements pourrait donc être une première piste pour convaincre les internautes à consommer des films et des séries en toute légalité.
Rappelons enfin que sans le revenu de ses abonnements, Netflix serait incapable de produire de nouvelles séries ou d’en renouveler, DAZN ne pourrait pas payer les droits TV de la Ligue 1 qui servent à financer les clubs de football, et Disney+ aurait bien du mal à boucler ses productions cinématographiques. Jusqu’à preuve du contraire, ce sont bien les plateformes légales qui financent la création de contenus, et non les plateformes pirates.
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