Ligue 1 : l’IPTV déjà grande gagnante avec un record de visionnages illégaux

 
Avec les tarifs prohibitifs de DAZN, il était couru d’avance que le recours à l’IPTV illégale explose et le match d’ouverture de la Ligue 1 a prouvé à quel point la LFP et la justice sont impuissantes face à ce phénomène. Vendredi soir, plus d’un million de personnes auraient regardé Le Havre-PSG illégalement.
DAZN, diffuseur officiel de la Ligue 1 // Source : DAZN

Un million. C’est deux tiers de l’objectif de 1,5 million d’abonnés que s’est fixé DAZN pour son offre Ligue 1, hormis que ces clients potentiels se sont tous tournés vers le streaming illégal pour regarder le match d’ouverture de la Ligue 1, Le Havre-PSG. La prophétie d’une catastrophe annoncée semble se réaliser alors que le championnat vient à peine de démarrer.

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Pirates 1 – 0 DAZN

Quelques jours avant le coup d’envoi de la saison 2024/2025 de la Ligue 1, la LFP annonçait la fermeture d’une quarantaine de sites de streaming illégaux par les FAI. Pourtant, force est de constater que cette petite victoire n’était qu’un coup d’épée dans l’eau quand on regarde le chiffre hallucinant de visionnages illégaux du match Le Havre-PSG. Selon les calculs du Parisien, il atteindrait le million, dont 200 000 spectateurs qui auraient suivi la rencontre sur divers canaux proposés sur Telegram. C’est du jamais vu pour un match de Ligue 1, et les diffuseurs autant que la LFP ont bien raison de trembler.

Icone de Telegram
Telegram est le quatrième service de messagerie le plus utilisé au monde // Source : LoboStudioHamburg / Pixabay

Plus inquiétante encore est la facilité avec laquelle 800 000 autres téléspectateurs ont pu assister à la rencontre à l’aide d’un simple VPN. Connectés à un serveur au Brésil, ils ont pu assister au match en direct sur la chaîne YouTube CazéTV qui est détentrice des droits de diffusion. Utiliser un VPN en France est légal, mais contourner un géoblocage peut constituer une violation des licences des ayants droit. Mais les sanctions sont rares, voire inexistantes à partir du moment où on ne le fait pas pour du téléchargement illégal ou du piratage. Idem si l’on utilise une IPTV illégale, la justice préférant faire la chasse aux distributeurs plutôt qu’aux consommateurs. Aujourd’hui, on estime que 5,1 % des Français utilisent l’IPTV illégale.

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DAZN ne propose ni un prix juste ni un service de qualité

Cette explosion du streaming illégal, tout le monde l’avait vue venir, sauf peut-être DAZN et la LFP qui ont sous-estimé l’ingéniosité des pirates en matière de contournement. Malgré le blocage d’une quarantaine de sites il y a quelques jours, les plateformes pirates continuent de pulluler sur le Net. La grogne des passionnés de foot a pris de telles proportions que les internautes ne se cachent plus d’avoir recours à l’IPTV illégale sur les réseaux sociaux. En dehors des prix d’abonnement trop élevés, d’autres raisons expliquent ce nouveau pic de popularité pour les contenus piratés.

https://twitter.com/grealishenbubu/status/1824868103630749817

Il faut savoir que les IPTV illégales proposent généralement une qualité de service inférieure à celle des plateformes légales. Définition dégradée, décalage entre l’image et le son, commentaires en langues étrangères… Mais étant donné que leur prix d’abonnement est beaucoup plus faible, beaucoup de receleurs y voient là des sacrifices acceptables. De l’autre côté, DAZN avec son abonnement à 39,99 euros par mois propose, elle aussi, des services au rabais : pas de 4K, la qualité aux fraises des commentaires selon plusieurs internautes, la fin du fameux multiplex du dimanche après-midi… Autrement dit, DAZN propose une prestation qui n’est tout simplement pas à la hauteur du tarif demandé.

Rappelons toutefois que les personnes consommant du contenu avec l’IPTV illégale encourent jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 300 000 euros d’amende. De plus, cette pratique illégale, car elle est une violation des droits d’auteur, prive les plateformes payantes d’une partie de leurs revenus. Revenus devant servir à payer les droits de diffusion qui est aujourd’hui la principale source de financement des clubs de football français.

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