Sur internet, vous n’êtes jamais aussi anonyme que vous le pensez

 
Alors que l’anonymat sur internet refait une fois de plus surface dans le débat public, une question se pose : est-il vraiment possible de camoufler complètement son identité lorsque l’on va sur internet ?
Source : MidJourney

Dans un texte publié le 24 mars dernier par La Tribune, le député Renaissance Paul Midy, appuyé par 125 députés de la majorité, milite pour la mise en place d’une “identité numérique vérifiée” et “accessible par les autorités en cas de délit ou de crime”. Son but ? Lutter contre le “sentiment d’anonymat” et le “sentiment d’impunité” qui habitent bon nombre d’internautes lorsqu’ils sont tranquillement installés derrière leurs claviers et qui mène bien souvent à des comportements condamnables dont le cyberharcèlement est l’avatar le plus abject. Un but on ne peut plus louable, mais qui dénote une sévère méconnaissance du fonctionnement d’internet.

Quoique Monsieur Midy et la plupart des français puissent penser, l’anonymat sur internet, cela n’existe pas, ou alors dans une proportion infinitésimale. Pour preuve, les condamnations pour cyberharcèlement (comme dans l’affaire Nadia Daam) ou pour cyberattaque (à l’image de celles de l’attaque de France Travail) se multiplient. Si l’anonymat sur internet n’est qu’un mythe, le débat qui l’entoure à tout de même un intérêt : celui de poser la question de la confidentialité des données personnelles.

Qu’implique la notion d’anonymat sur internet ?

Si l’on reprend sa définition, l’anonymat désigne la qualité d’une personne ou d’une chose, qui n’a pas de nom, dont l’identité est inconnue. Plus généralement, et dans sa conception moderne, l’anonymat qualifie l’action de dissimuler son identité lorsque l’on communique avec un tiers. Et sur internet ? C’est exactement la même chose.

Être anonyme sur internet, c’est faire en sorte que votre identité réelle (nom, prénom, âge, etc) ou toute autre information susceptible de vous identifier (comme votre adresse par exemple), soit inaccessible à vos interlocuteurs. De nombreux outils, plus ou moins complexes, permettent d’ailleurs d’arriver à ce résultat, avec des résultats très variables selon la méthode employée.

Source : MidJourney

Parmi elles, la plus simple, reste sans doute le recours à un pseudonyme. Très proche de l’anonymat, le pseudonymat — qui consiste à afficher un autre nom que le sien lorsque l’on communique sur internet — est très largement répandu sur internet, notamment sur les réseaux sociaux ou les forums. Il diffère cependant de l’anonymat dans la mesure où l’identité derrière un pseudonyme peut être connue de tous.

Cacher son identité, pourquoi pas, mais dans quel but ? Il y a plusieurs raisons de vouloir dissimuler qui l’on est vraiment sur internet. Certaines bonnes. D’autres, au contraire, assez mauvaises. C’est grâce à l’anonymat que les lanceurs d’alertes peuvent révéler ce qu’ils savent au grand jour par exemple. L’anonymat permet aussi de libérer la parole sur certains sujets sensibles ou personnels, de sortir de sa zone de confort, ou d’expérimenter l’altérité. Comme toute pièce à son revers, l’anonymat permet aussi à certains individus de camoufler des activités répréhensibles, voire criminelles ou, comme nous l’avons vu, de se livrer à des actes de harcèlement sans aucune vergogne.

En soi, l’anonymat n’est pas bon ou mauvais : seul l’usage qu’on en fait le fait basculer d’un côté ou de l’autre.

J’ai un pseudo et un navigateur privé, je suis tranquille non ?

Si l’utilisation d’un pseudonyme, voire d’un navigateur privé, permettent de cacher son identité aux yeux des interlocuteurs et des sites que l’on consulte, cela n’est pas synonyme d’anonymat. Pourquoi ? Tout simplement parce que malgré ces précautions, il faut toujours votre adresse IP pour se connecter au net. Et ce simple fait en révèle beaucoup pour qui possède un minimum de bagage technique.

L’adresse IP, attribuée par votre fournisseur d’accès à internet, est en quelque sorte une carte d’identité numérique. En tant que telle, elle recèle de nombreuses informations comme le nom du FAI (évidemment), la géolocalisation (approximative certes) de l’utilisateur, mais aussi des données sur la machine utilisée pour se connecter (système d’exploitation, version de votre navigateur, type d’écran). Autant de petites pièces qui permettent, en creux, de dessiner les contours d’une identité. Et il ne s’agit là que d’un moyen parmi d’autres de briser l’anonymat. Une simple connexion à Google ou à un réseau social, un cookie accepté et s’en est fini de la dissimulation.

Source : MidJourney

Pour ne rien arranger à l’affaire, votre propre fournisseur d’accès à internet est capable de dévoiler le pot aux roses. Sans vous espionner directement, c’est tout de même lui qui gère l’intégralité des échanges entre votre ordinateur et les sites que vous visitez. Il est donc capable de savoir ce que vous avez visité, à quel moment, pendant combien de temps, et même ce que vous y avez fait dans une moindre mesure. Il est aussi en possession de nombreuses informations personnelles (adresse postale, coordonnées bancaires), fournies lorsque vous avez souscrit un contrat avec lui.

Cela signifie-t-il qu’il est impossible d’être complètement anonyme ? La réponse est “non”, mais c’est extrêmement difficile pour le commun des mortels. Car pour être complètement anonyme sur internet, il faudrait que rien ne rattache votre persona numérique de votre personne physique. Qu’aucune information en ligne ne puisse laisser transparaître qui vous êtes réellement, votre localisation ou quoi que ce soit d’autre du même acabit. Une chose qui nécessite de couvrir ses traces non seulement en ligne, mais aussi hors ligne, dans la vie de tous les jours. Sachant que même votre smartphone peut vous trahir, devenir anonyme demande non seulement des connaissances techniques poussées, mais aussi une discipline que bien peu sont capables d’atteindre.

L’anonymat sur internet, un mythe qui ne résiste pas à l’épreuve du quotidien

Si les affaires liées à délits ou crimes commis en ligne portées devant la justice ces dernières années nous apprennent quelque chose, c’est bien que l’anonymat sur internet n’existe pas. Toutes les précautions prises par les auteurs du hack de France Travail, par exemple, n’ont pas empêché leur arrestation, et leur condamnation, et ce, malgré le “sentiment d’anonymat” et le “sentiment d’impunité” dénoncé par le député Midy dans sa tribune.

La raison ? Il est déjà possible, pour les autorités, de remonter la piste des auteurs de ce type de forfaits. Les brigades spécialisées dans les crimes commis en ligne possèdent en effet tout un arsenal de techniques pour retrouver les traces des coupables. Les enquêteurs, pour peu que la demande soit fondées, peuvent par exemple aller dénicher les informations dont ils ont besoin directement auprès des réseaux sociaux ou des fournisseurs d’accès à internet. Un outil puissant dans la mesure où cela leur donne un accès direct à l’identité réelle des suspects.

Source : MidJourney

Ce qui soulève une question autrement importante : qu’en est-il de la confidentialité ? Si l’anonymat consiste à protéger son identité en la faisant disparaître, la notion de confidentialité s’intéresse, elle, à la protection des données, et plus particulièrement, les données personnelles. Car au final, ce sont sans doute les données qui sont générées à chacune de vos connexions sur internet qui en disent le plus sur qui vous êtes. Et ce n’est pas pour rien si elles sont extrêmement convoitées (par les data brokers par exemple).

Que ce soit votre FAI, votre navigateur, votre réseau social préféré ou bien n’importe quel site que vous visitez (grâce aux cookies notamment), tout le monde ou presque surveille ce que vous faites lorsque vous vous connectez. Vos habitudes de navigation, le temps que vous passez sur tel ou tel site, vos recherches, les fichiers que vous téléchargez ou uploadez : tout est comptabilisé, enregistré et scruté. Pire, ces données sont même parfois revendues à des tiers sans que vous en soyez conscient. En ce moment même, il est fort probable que des pans entiers de votre vie soient accessibles pour qui cherche un tant soit peu.

Puisque l’anonymat est (presque) impossible, autant travailler sur la confidentialité de vos données

Camoufler complètement son identité en ligne relève de l’impossible, mais protéger la confidentialité de ses données personnelles est à la portée de tous. Et cela commence assez simplement par l’adoption d’une bonne hygiène numérique. Faire attention à ce que l’on divulgue sur internet, éviter de cliquer sur n’importe quel lien ou télécharger des fichiers inconnus, vérifier la solidité des mots de passe et les diversifier sont autant de petites règles simples à appliquer, mais salutaires au quotidien.

Une hygiène numérique saine n’est toutefois pas suffisante. Heureusement, il existe un atout de poids dans la lutte pour la protection des données. Son nom ? Le VPN. Son but ? Faire en sorte que votre connexion soit sécurisée et inaccessible par des tiers. Derrière cet acronyme se cache le Virtual Private Network, un programme qui vient se positionner entre votre PC et votre FAI et qui chiffre tout ce qui lui passe entre les mains. Ce que vous faites sur internet reste donc confidentiel, y compris pour votre FAI.

Source : MidJourney

Les VPN modernes proposent aussi de nombreux outils supplémentaires pour vous aider à vous protéger contre tout ce qui pourrait compromettre la sécurité de vos données et, par extension, votre vie privée. Antivirus, bloqueurs de pub ou de cookies, gestionnaire de mot de passe : un véritable couteau suisse entièrement dédié à votre protection. C’est par exemple ce que propose NordVPN, l’un des acteurs les plus renommés du milieu.

Doté d’une solide expérience et d’une excellente réputation, NordVPN propose aujourd’hui un service parmi les plus complets du marché, entre simplicité et exhaustivité. Une offre idéale pour qui souhaite préserver au maximum sa vie privée, actuellement proposée à partir de 3,69 euros par mois avec un abonnement de deux ans. À noter que NordVPN offre trois mois d’abonnement supplémentaires pour profiter de ses services pendant 27 mois au total.

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