Dès 2035, la vente de voitures thermiques devrait être totalement interdite en Europe, à quelques exceptions près pour les constructeurs vendant moins de 10 000 véhicules par an. Les hybrides rechargeables seront également concernés, alors qu’un rapport a récemment prouvé qu’ils sont très polluants, quoi qu’en dise Toyota. Mais il se pourrait finalement que les choses changent, tandis que ce sujet ne cesse de faire débat.
Une nouvelle alliance
Si la Commission européenne ainsi que le Parlement ont déjà voté en faveur de cette mesure, afin de réduire de 100 % les émissions polluantes issues de l’industrie automobile, rien n’est encore acté. En effet, les pays-membres ont aussi leur mot à dire et doivent donc donner leur avis afin que cette mesure soit entérinée. Or, il semblerait que tout ne soit pas aussi simple, puisque cette dernière est loin de faire l’unanimité en Europe.
En effet, l’Allemagne a récemment affirmé être totalement opposée à cette loi et avait menacé de ne pas vouloir voter en sa faveur. Le pays, représenté par le chancelier Olaf Scholz déplore en effet que les carburants synthétiques, auxquels croit beaucoup le gouvernement, ne fasse pas partie des exemptions. Mais nos voisins d’outre-Rhin ne sont pas les seuls à être fermement opposés à cette mesure.
Au départ, ce sont sept pays qui ont initialement décidé de se rebeller contre l’Union européenne et de former une union informelle afin de protester, comme l’explique un article de l’agence américaine Reuters. Il s’agit de l’Italie, de la République Tchèque, de la Slovaquie, de la Hongrie, de la Pologne ainsi que de la Roumanie. Mais voilà que l’Autriche et la Bulgarie ont décidé de se joindre au mouvement.
Une alliance qui permet ainsi d’éviter toute majorité au Conseil lors du vote. La France voit celle-ci d’un très mauvais œil, tandis que le ministre de l’économie a affirmé sur France Info que le pays est prêt « à aller au bras de fer« . Le gouvernement qualifie cette alliance de « faute environnementale« , affirmant que « c’est une faute au niveau économique parce que nous avons cinq à dix ans de retard sur le véhicule électrique par rapport à la Chine« .
Une approbation du carburant de synthèse ?
Depuis plusieurs mois, les spécialistes tirent en effet la sonnette d’alarme sur l’invasion grandissante des constructeurs asiatiques en Europe. De leur côté, les neuf pays de l’alliance affirment que l’interdiction totale des voitures à combustion interne est une mauvaise approche. C’est en tout cas ce qu’affirme Volker Wissing, ministre allemand des transports au site Automotive News Europe.
Le pays souhaite que les carburants de synthèse soient autorisés après 2035 dans toute l’Union européenne. Une autorisation qui représente un enjeu de taille, puisque Porsche travaille au développement de son e-fuel depuis plusieurs années. La firme vient même d’inaugurer une usine au Chili afin de commencer une production industrielle. Cependant, cette alternative coûte encore très cher, à tel point que le constructeur cherche désormais des financements publics.
Lors de l’annonce des résultats financiers, le patron de Porsche, Oliver Blume a fait savoir qu’il pensait « que les e-carburants peuvent jouer un rôle complémentaire utile pour le grand nombre de voitures existantes et les segments de niche » comme on peut le lire dans une dépêche AFP relayée par le site Connaissance des Énergies.
De plus, si la fabrication de ce carburant est en théorie plus propre, puisqu’elle n’utilise pas d’énergies fossiles, tout n’est pas rose. Car elle nécessite plus de ressources, sans parler que cette alternative n’empêche pas les émissions de gaz polluants dans l’atmosphère. Cependant, et comme nous avons pu le tester, ce type de carburant est plutôt convaincant à la conduite.
Par ailleurs, ces sept ministres européens se sont retrouvés lors d’une réunion de laquelle la France était absente, pour évoquer la récente norme Euro 7. Plusieurs pays ont notamment affirmé que les délais étaient bien trop courts, tandis que celle-ci entrera en vigueur à partir de 2025. Pour mémoire, elle impose notamment aux voitures neuves de réduire de 35 % les émissions d’oxyde d’azote (NOx).
Numerama précise que « les ministres concernés doivent, par contre, travailler rapidement pour prouver que leur intention n’est pas de bloquer le processus d’accord indéfiniment. Le ministre tchèque des Transports, Martin Kupka, a déclaré qu’une proposition serait présentée « dans les prochains jours ou dans les deux prochaines semaines ».
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