Le Range Rover électrique arrive, et on a déjà essayé toutes ses technologies ultra sophistiquées

 
Attendu en fin d’année en 100 % électrique, l’iconique Range Rover est pour le moment disponible en versions hybrides rechargeables ou V8. En attendant de prendre le volant du modèle carburant aux électrons, nous nous sommes glissés derrière le volant d’une variante PHEV ultra-luxueuse pour essayer toutes les dernières technologies embarquées du constructeur, et ça donne le tournis.
La planche de bord du Range Rover dans sa finition ultra-luxueuse SV // Source : Marius Hanin pour Frandroid

À l’heure où les vrais 4×4 sont relégués deux ou trois rangs derrière les SUV, les plus iconiques d’entre eux se sont, certes, embourgeoisés, mais ont conservé les aptitudes qui ont fait leur succès. C’est par exemple le cas du Range Rover, le haut de gamme chez Land Rover.

Certes, il perd sûrement quelques points en termes de franchissement au profit du raffinement par rapport à son homologue, le Land Rover Defender, mais il continue d’être largement plus capable dans cet exercice que ses concurrents, à commencer par les Audi Q7, Mercedes GLS et autres BMW X7.

Au rayon des 4×4 de luxe, le Range Rover est le roi, et l’arrivée d’une nouvelle génération en fin d’année 2021 a donné un sacré coup de vieux à la concurrence. Certes, on parle ici d’un produit de luxe désormais, puisque la version que nous essayons, un modèle hybride rechargeable de 510 ch, est affiché pour la modique somme de 235 337 euros avec les options et la finition haut de gamme SV.

Voici notre Range Rover d’essai avec une teinte noire mate // Source : Marius Hanin pour Frandroid

En attendant la version électrique qui arrivera en fin d’année et que nous tardons d’essayer chez Survoltés, nous nous sommes glissés derrière le volant de ce 4×4 de luxe qui, à ce prix, se dote de technologies normalement largement au-dessus du lot. Mais qu’en est-il dans la réalité ?

L’un des meilleurs systèmes d’infodivertissement du monde ?

Pour le prix d’un T1 ou d’un petit T2 à Paris, quand on est client Range Rover, on est en droit de réclamer ce qu’il y a de mieux. Et force de constater que chez les constructeurs automobiles, en général, les systèmes d’infodivertissement, ce n’est pas leur fort. Certains ont trouvé la parade, comme Volvo ou encore Renault, qui se reposent désormais sur les systèmes Google Automotive. Le résultat est là puisque, comme essayé à plusieurs reprises au sein de nos colonnes, en règle générale, il n’y a absolument rien à redire.

Chez Land Rover, l’infodivertissement est développé en interne. Il s’agit du système Pivi Pro qui fonctionne avec un écran interactif semi-flottant de 13,1 pouces, proposant de nouveaux affichages haute définition sur le principe d’une disposition en trois panneaux. Au choix, de nombreuses configurations, y compris un affichage analogique conventionnel, via les commandes au volant. L’écran central dispose d’un retour haptique, comme chez Audi.

L’ergonomie est plutôt bonne dans l’ensemble et les graphismes de l’écran, excellents. Il n’y a aucune latence entre le moment où l’on active la commande et son exécution. C’est simple et fluide. Malgré la taille imposante de l’écran, on aurait pu croire qu’Apple CarPlay et Android Auto (tous les deux sans fil) ne s’affichent pas correctement, mais il n’en est rien.

L’intégration d’Apple CarPlay sur l’écran de 13,1 pouces // Source : Marius Hanin pour Frandroid

Tout-terrain oblige, nous retrouvons beaucoup d’informations liées de près ou de loin au franchissement, mais aussi au gabarit du véhicule. En effet, avec 5,05 mètres de long pour notre version « courte », 2,21 mètres de large et 1,87 mètre de haut, ce modèle est un sacré beau bébé, et il faut parfois avoir l’œil dans les parkings souterrains.

Range Rover a intégré une série de menus donnant pas mal d’informations utiles pour des activités hors sentiers battus, à commencer par la hauteur de passage de gué maximale – en l’occurrence 90 cm – les angles d’attaque et de fuite, ou encore les blocages de différentiels.

Toutes ces technologies se rassemblent au sein du système Land Rover Terrain Response 2, distingué par plusieurs prix, qui gère les différents systèmes du châssis pour adapter au mieux les réglages aux circonstances, selon le choix de six modes de conduite, minimisant la charge de travail du conducteur sur tous les terrains.

Par ailleurs, le conducteur peut sélectionner manuellement le mode le plus adapté, ou encore utiliser le Configurable Terrain Response pour créer sur mesure l’ensemble de réglages du châssis qui lui convient. C’est très complet et ça permettra de passer à peu près n’importe où, du moins si l’on se sent prêt à salir son 4×4 à plus de 200 000 euros !

Nous avons (un peu) sali la voiture sur terrain escarpé, mais son côté luxueux freine vite tout excès d’ardeur // Source : Marius Hanin pour Frandroid

Véhicule hybride oblige, notons aussi la présence d’informations liées à la conduite en mode électrique. Range Rover annonce 115 km en milieu urbain, et environ 70 km en usage mixte, chose que nous avons pu vérifier, même si nous avons tourné davantage autour de 60 km.

C’est peu pour une batterie qui fait tout de même 38,2 kWh (31,8 kWh utilisables), mais avec trois tonnes sur la balance et 510 ch au cumulé sous le capot, ça n’a rien de très étonnant.

La navigation, dont les graphismes sont un peu moyens dans l’ensemble, permet toutefois de donner les bornes de recharge à proximité afin de recharger son véhicule.

Et si la meilleure place était à l’arrière ?

Si les passagers à l’avant auront tout le loisir d’apprécier les finitions absolument exceptionnelles de la planche de bord, des contre-portes, du ciel de toit ou encore de ce superbe toit panoramique opacifiant, les passagers arrière ne seront pas en reste.

Les écrans à l’arrière sont eux aussi légèrement incurvés // Source : Marius Hanin pour Frandroid

Ils peuvent en effet bénéficier d’un système de divertissement spécifique (Rear Seat Entertainment), qui comporte des écrans tactiles HD de 11,4 pouces montés sur le dossier des sièges avant. Ils peuvent être utilisés séparément et permettent la connexion de nombreux dispositifs avec un port HDMI, tandis qu’un accès Wi-Fi assure aux passagers arrière de disposer de programmes TV durant le voyage. Range Rover propose aussi des casques audio afin de profiter pleinement de son film.

Ce serait toutefois bien dommage de se priver de l’excellent système son Meridian Signature de 1600 watts, avec 20 haut-parleurs additionnels dans les quatre appuis-tête principaux pour un son plus immersif.

Un écran tactile de huit pouces monté sur l’accoudoir central (motorisé s’il vous plaît) des sièges arrière afin de contrôler les réglages des assises et des dossiers. Ainsi, en une action sur le petit écran, il est possible, sur le siège de droite uniquement, de faire basculer le siège passager avant et de disposer d’un repose-pied avec une jolie moquette, afin de se sentir comme en business class chez Air France.

Des aides à la conduite à parfaire

Le nouveau Range Rover repose sur la dernière génération d’architecture électrique de Land Rover (EVA 2.0) et inclut les mises à jour à distance (Software-Over-The-Air, SOTA) pour plus de 70 modules électroniques, ce qui signifie que le Range Rover va constamment évoluer.

Concernant les aides à la conduite, disons qu’il y aurait besoin d’une petite mise à jour, notamment pour le système de centrage dans la voie qui semble aux abonnés absents. La voiture a tendance à rebondir de ligne en ligne avec, parfois, quelques soubresauts vous remettant un peu brutalement au centre de la voie.

Land Rover annonce un système de conduite autonome de niveau 2, mais globalement, nous avons vu mieux pour moins cher. Via une mise à jour, ce système pourra largement être amélioré.

En revanche, au chapitre de ce qui fonctionne bien, il y a le régulateur de vitesse adaptatif, qui ne freine pas trop tôt sur autoroute et assure une certaine progressivité dans son mode de fonctionnement.

Nous avons aussi pu tester le stationnement automatique. Bonne nouvelle au vu du gabarit de l’engin, ça fonctionne aussi très bien, malgré quelques hésitations sur les derniers mètres. Disons que les propriétaires préfèreront sans doute ça plutôt que de refaire une peinture de pare-chocs ou bien une jante.

Le Range Rover préfère les grands espaces // Source : Marius Hanin pour Frandroid

Le conducteur peut aussi contrôler le Range Rover depuis l’extérieur en utilisant la fonction Remote Park Assist, à partir d’une application smartphone. Ceci permet à la voiture d’accéder à une place de parking ou d’en sortir tandis que le conducteur contrôle sa progression en marchant à côté, ce qui est plutôt ingénieux pour accéder à des emplacements très étroits en ville où, à la campagne, et pour négocier des passages délicats.

Ces technologies inutilement indispensables

Puis un Range Rover, c’est aussi des technologies que l’on ne retrouve pas partout. Nous n’allons pas toutes vous les citer, mais évoquons toutefois la présence d’un système de neutralisation des bruits qui analyse la vibration des roues, les bruits de pneus et de moteur qui parviennent à l’habitacle et génère un signal opposé, que diffusent les 35 haut-parleurs.

Parmi ceux-ci, deux haut-parleurs de 60 mm de diamètre dans chacun des quatre appuis-tête principaux créent une zone de calme semblable à celle que procure un casque audio. Bluffant.

Tout est pensé pour votre bien-être // Source : Marius Hanin pour Frandroid

Vous en voulez encore ? Respirez un grand coup et profitez du système de filtrage Cabin Air Purification Pro3. Derrière ce nom bien compliqué se cache une technologie qui combine un système de réduction des allergènes et d’annihilation des pathogènes, permettant ainsi de réduire les odeurs et la présence de virus, tandis que l’analyse du CO2 et la filtration d’air de cabine améliorent la qualité de l’air.

Il a été scientifiquement démontré que cette technologie avancée réduit significativement les virus et bactéries, y compris le coronavirus. Comme elle agit dans l’air ambiant, les particules n’ont pas à traverser de filtre pour être annihilées. Un second dispositif au niveau du second rang optimise l’effet pour l’ensemble des occupants.

Quel avenir pour Land Rover ?

Comme énoncé plus haut, le premier modèle 100 % électrique de Land Rover sera ce même Range Rover, mais en 100 % électrique. Land Rover est formel : le Range Rover électrique sera le modèle « le plus silencieux et le plus raffiné jamais créé ». Évidemment, le silence du moteur électrique va bien aider, mais « un système d’annulation active du bruit dans l’habitacle sera également de la partie ». Comme dans la Tesla Model S par exemple.

Les performances ne seront pas en reste, puisque cette version électrique est annoncée comme étant « aussi performante que la version V8 », tout en sachant que la version V8 actuelle abat le 0 à 100 km/h en 4,6 secondes. Les capacités tout-terrain, enfin, seront conservées.

On a hâte de pouvoir tester tout ça, d’autant plus que Land Rover faisant équipe avec Jaguar, il pourrait aussi il y avoir du nouveau sur les gammes inférieures. En effet, Jaguar est associé à Chery pour sa production en Chine, et même si le constructeur n’a encore rien officialisé, l’une des plateformes du constructeur chinois devrait équiper les futures voitures électriques de la marque. Et pourquoi pas certains modèles électriques à venir chez Land Rover ?

Cette plateforme, baptisée E0X, qui équipent aujourd’hui deux produits vendus en Chine : la berline Exeed Sterra ES et le SUV Sterra ET. Chery s’est largement inspiré de BYD pour sa plateforme, avec notamment une batterie 800 volts intégrée en cell-to-chassis.

Il y a aussi une architecture électronique centralisée, une double triangulation à l’avant et un train arrière multi-bras (comme sur certaines sportives européennes) ou encore quatre roues directrices. Bref, ça promet, et le constructeur pourrait franchir une nouvelle étape avec le virage de l’électrique ces prochaines années.


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