C’est un fait, confirmé par plusieurs études au cours des dernières années : les voitures électriques sont plus propres que leurs équivalents thermiques sur l’ensemble de leur cycle de vie. Cependant, tout n’est pas rose non plus.
Une nouvelle règle qui inquiète
En effet, il ne faut pas oublier que la fabrication d’une voiture électrique est plus polluante qu’une thermique, notamment à cause de la batterie, avec une extraction et un raffinage des matériaux encore très énergivores. Mais ce n’est pas tout, car la fabrication d’une auto électrique consomme aussi une grande quantité d’électricité, qui n’est pas toujours verte. Et cela pose un gros souci à l’Union européenne, qui veut faire évoluer les choses.
La France, par exemple, s’est servi de cet argument pour mettre des bâtons dans les roues aux voitures électriques chinoises en leur supprimant l’accès au bonus écologique (cachant de fait une manœuvre protectionniste). Mais cette mesure inquiétait également les constructeurs européens, qui craignait l’arrivée d’autres initiatives émanant de Bruxelles. Et bien c’est justement ce qui est en train de se passer, et cela ne plaît pas du tout à l’industrie automobile allemande.
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Quelle est la raison ? En fait, et comme l’indique le site de la Commission Européenne, cette dernière veut serrer encore la vis sur les voitures électriques, pour qu’elles deviennent encore plus propres. Elle prévoit de faire évoluer la méthode de calcul de l’empreinte carbone de ces dernières. Pour rappel, cette dernière intègre déjà la batterie et l’électricité utilisée pour la fabriquer. Mais elle veut désormais aller encore plus loin, en prenant aussi en compte la manière de produire cette énergie.
Comme l’indique le site Electrive, Bruxelles va mettre en place cette mesure à partir de 2027, en se basant sur le mix énergétique national des différents pays. Le but ? Récompenser ceux qui produisent une énergie plus verte, via une loi datant de 2023 qui promeut l’économie circulaire et notamment le recyclage des batteries. L’objectif est que ces dernières soient majoritairement produites avec de l’énergie propre. Sur le papier, c’est plutôt une bonne nouvelle. Mais ce n’est pas le cas pour tout le monde.
L’Allemagne tremble
En effet, l’industrie automobile allemande n’est pas vraiment enchantée par cette nouvelle mesure, qui pourrait fortement la pénaliser au cours des prochaines années. Et la raison est très simple, puisqu’il faut savoir qu’environ 40 % de la production d’électricité allemande vient des énergies fossiles, comme le charbon. Les batteries des constructeurs outre-Rhin seraient donc désormais considérées plus polluantes qu’actuellement, ce qui pourrait entraîner des amendes ou des désavantages fiscaux.
Et cela fait très peur à l’association allemande de l’industrie automobile (VDA), qui s’est récemment exprimée dans un communiqué à ce sujet. Cette dernière explique que « l’industrie automobile elle-même n’a que peu d’influence sur le mix énergétique national / régional global. Dans l’ensemble, ce projet est donc en contradiction avec les approches précédentes et entraînerait des inconvénients importants pour les sites existants en Allemagne ».
L’organisation craint que les constructeurs ne soient pas en mesure de rendre leur industrie plus propre, car ils n’ont pas la main sur tous les aspects de cette dernière. À la place, la VDA propose de reconnaître les accords d’achat d’électricité (AAE) et les certificats d’électricité (l’usine « achète » de l’électricité verte à un producteur) et de ne retenir que le mix énergétique de l’Union européenne et non plus des pays.
Dans l’état des choses, elle indique qu’il est possible que les constructeurs décident tout simplement de réduire leurs efforts, et donc leurs investissements dans le domaine de la voiture électrique. Ce qui serait totalement contre-productif. Cependant, ils sont nombreux à travailler activement sur le recyclage des batteries, alors que Bruxelles a fixé des quantités minimales de matériaux à récupérer d’accumulateurs usagés, de l’ordre de 50 % d’ici à 2027 pour le lithium (et 80 % d’ici 2031), entre autres.
Rappelons qu’en France, le mix énergétique est beaucoup plus « vert » que dans la plupart des autres pays européens, grâce aux centrales nucléaires. Mais aussi grâce au développement de l’énergie renouvelable, avec les panneaux photovoltaïques et les éoliennes. Cette loi européenne pourrait donc avantager les constructeurs français comme Renault et le groupe Stellantis (Peugeot et Citroën) qui produisent certains modèles en France.
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