Récemment, une étude du cabinet McKinsey a fait grand bruit dans les médias. Son verdict ? 29 % des propriétaires de véhicules électriques dans le monde envisageraient de repasser au bon vieux moteur thermique.
Certains médias ont même arrondi ce chiffre à un tiers, histoire de faire encore plus sensation. On a pu lire, 30 %. D’autres ont repris le chiffre de 50 %… et vous verrez plus loin pourquoi.
Mais comme souvent, le diable se cache dans les détails. Et ce n’est pas la première fois que les médias mettent en avant les chiffres qui les arrangent dans cette étude, et mettent de côté les chiffres qui nous concernent vraiment.
Pour aller plus loin
En France, 82 % de conducteurs satisfaits par leurs voitures électriques
L’Europe, championne de l’adoption électrique
Quand on y regarde de plus près, la réalité européenne est tout autre. Tenez-vous bien : en France, seulement 18 % des conducteurs de voitures électriques songent à revenir au thermique. Et ce n’est pas une exception française ! En Norvège, pays pionnier de l’électrique, c’est le même pourcentage. L’Italie fait même mieux avec seulement 15 % de potentiels déserteurs.
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Même l’Allemagne, pourtant pays de l’automobile thermique par excellence, affiche un taux de seulement 24 %. Au total, à l’échelle européenne, ce sont 81 % des conducteurs qui restent fidèles à leur voiture électrique. Pas mal pour une technologie soi-disant en perte de vitesse, non ?
Mais alors, d’où vient ce fameux chiffre d’un tiers ?
Si l’étude de McKinsey affiche un taux global de 29 % de conducteurs prêts à abandonner l’électrique, c’est qu’elle inclut des pays où l’infrastructure de recharge est encore à la traîne. Les États-Unis, l’Australie et le Brésil plombent littéralement les statistiques avec respectivement 46 %, 49 % et 38 % de conducteurs déçus.
La raison ? Dans ces pays, faire de longs trajets en voiture électrique relève encore parfois du parcours du combattant. Sans parler du coût de l’électricité qui, dans certaines régions, rend l’utilisation d’un véhicule électrique moins avantageuse qu’en Europe.
Avec plus de 140 000 points de charge publics répartis sur un territoire relativement compact, les conducteurs français sont moins sujets à « l’angoisse de l’autonomie » que leurs homologues américains ou australiens.
D’ailleurs, les constructeurs automobiles français ont joué un rôle sans doute important dans le succès de la transition électrique dans l’Hexagone. Des marques comme Renault, avec sa Zoé pionniére (et bientôt remplacé par la R5), ou Stellantis (Peugeot, Citroën, Fiat…) avec sa gamme électrifiée, ont su proposer des véhicules bien plus adaptés aux besoins et aux attentes du marché français.
Pour aller plus loin
Voiture électrique pas chère : quel modèle à moins de 25 000 euros en 2024 ?
Avant de crier au loup, il faut toujours regarder la méthodologie d’une étude comme le signale Numerama. Celle de McKinsey, bien que sérieuse, soulève quelques questions. Sur les 36 954 personnes interrogées dans 9 pays, seules 8 993 étaient propriétaires de véhicules électriques. Et sur ce nombre, seulement 4 348 étaient européennes.
Est-ce vraiment suffisant pour tirer des conclusions à l’échelle mondiale ? On peut en douter. D’autant plus que l’étude ne fait que sonder des intentions, pas des actes concrets. Entre penser à revenir au thermique et le faire réellement, il y a un monde !
L’Europe aime la voiture électrique
Au final, que nous disent vraiment ces chiffres ? Que l’Europe est bel et bien en avance sur le reste du monde en matière d’adoption des véhicules électriques. Sans compter la Chine, une des régions est l’électrique est Roi.
Notre continent a su mettre en place les infrastructures nécessaires et proposer des incitations qui rendent l’usage de ces véhicules vraiment avantageux au quotidien.
Alors la prochaine fois que vous entendrez des chiffres alarmistes sur l’avenir de la voiture électrique, pensez-y à deux fois. En Europe, la révolution électrique est bien en marche, et elle n’est pas près de s’arrêter.
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