Stellantis investit dans la batterie lithium-soufre : qu’est-ce que c’est et pourquoi ça pourrait tout changer pour ses futures voitures électriques

 
Stellantis (groupe, entre autres, de Citroën, Peugeot, Fiat ou Jeep) vient d’annoncer une collaboration avec Zeta Energy, une entreprise américaine développant une batterie lithium-soufre. Les promesses épatent, avec un poids contenu, des prix et des temps de recharge réduits de moitié, mais tout reste à faire.
Source : Peugeot

La guerre des voitures électriques sera gagnée par une marque qui proposera une gamme accessible et polyvalente. Les batteries ont donc un rôle capital dans cette recherche, de quoi multiplier les innovations dans le domaine.

Si la batterie solide semble être la prochaine révolution, Stellantis (groupe tentaculaire regroupant 14 marques, dont Citroën, Peugeot, Fiat, Opel ou Jeep) vient d’annoncer dans un communiqué un accord stratégique avec Zeta Energy, une entreprise américaine fondée en 2014, pour développer des batteries lithium-soufre. Avec des promesses impressionnantes.

Une théorie impressionnante

Sur le papier, les batteries lithium-soufre (ou Li-S) ont tout pour plaire. Grâce à une densité énergétique gravimétrique en net progrès par rapport à une batterie lithium-ion traditionnelle, elles permettraient de stocker une même quantité d’énergie dans un poids bien plus réduit – synonyme de consommation en baisse et des performances en progrès.

Une cellule Lithium-soufre // Source : Zeta Energy

Sur son site internet, Zeta Energy annonce ainsi une densité énergétique de 450 Wh/kg, contre environ 250 Wh/kg pour une batterie NMC (nickel – manganèse – cobalt) et environ 175 Wh/kg pour une LFP (lithium – fer – phosphate).

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Autre argument : l’absence de cobalt, nickel, manganèse ou graphite dans ces batteries, les rendant bien moins coûteuses à produire. Stellantis annonce ainsi que « les batteries lithium-soufre devraient coûter moins de la moitié du prix des batteries lithium-ion actuelles », sans oublier le point de vue environnemental, avec une production à base de « des matériaux recyclés, du méthane et du soufre non raffiné ».

Dernier avantage : cette batterie Li-S « pourrait également réduire les temps de recharge rapide de 50 % ». Notons le conditionnel, mais cela pourrait ouvrir les portes à une recharge en 10 à 15 minutes. Zeta Energy communique de son côté sur un taux de charge allant « jusqu’à 10C », soit une puissance de charge 10 fois supérieure à la capacité de la batterie. Concrètement, un pack de 50 kWh pourrait atteindre une puissance de charge de 500 kW.

Rendez-vous en 2030 ?

Voilà des chiffres hallucinants, mais encore bien théoriques. Le communiqué donne tout de même une échéance : « À l’achèvement du projet, les batteries devraient alimenter les véhicules électriques Stellantis d’ici à 2030 », avec une production aussi bien en Europe qu’en Amérique du Nord.

Fiat Grande Panda

Rappelons tout de même qu’aucune batterie lithium-soufre n’est actuellement produite en grande série dans le monde, les procédés actuels étant encore peu compétitifs sur la durée de vie de ces batteries.

Chose étonnante, Stellantis avait déjà parlé des batteries lithium-soufre en 2023, lorsque le groupe avait annoncé un investissement dans une autre entreprise, Lyten, elle aussi spécialisée dans le développement de cette chimie bien particulière. Preuve de l’intérêt du groupe pour ce type de batterie… ou de l’abandon des travaux avec Lyten.


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