Pourquoi les voitures hybrides rechargeables pourraient sauver le moteur essence en Europe

 
L’Union européenne a déjà prononcé l’interdiction de vente des voitures utilisant un moteur thermique après 2035, même si celui-ci est doté d’une hybridation. Cependant, une consultation pourrait remettre en cause cette décision.
BMW 545e actuelle (hybride rechargeable)
BMW 545e actuelle (hybride rechargeable)

Dans seulement 10 ans en Europe, plus aucune voiture neuve ne pourra être vendue avec un moteur thermique sous son capot, même s’il s’agit d’une motorisation hybride. Toutefois, l’instance supranationale a récemment lancé un « dialogue stratégique » qui pourrait remettre en cause cette décision.

Interdire les moteurs thermiques en 2035 serait agir contre le marché

Si certains ont déploré la décision de l’Union européenne de vouloir interdire la commercialisation de voitures neuves utilisant un moteur thermique, il faut reconnaître que le développement rapide des voitures électriques au sein des différents constructeurs est encourageant. Les modèles deviennent plus abordables et les autonomies augmentent. De plus, les infrastructures de charge se montrent très fiables. Il semble donc envisageable de se passer de moteur thermique dans les voitures neuves dès 2035.

Certains constructeurs croient encore en l’avenir des solutions hybrides, comme Mercedes. Pour le lobbyiste de la marque à l’étoile, Eckart von Klaeden, la direction à prendre pour le marché de l’automobile doit se faire par le marché. Et l’Union européenne semble avoir de plus en plus de considération pour ce mode de pensée.

Source : Mercedes-Benz

Garder une industrie compétitive

L’une des craintes relatives à cette interdiction des moteurs thermiques dans les véhicules neufs distribués en Europe après 2035 est le fait que les constructeurs européens délaisseront peu à peu les moteurs thermiques. Or, ce n’est pas parce que l’Europe ne veut plus entendre parler de ce type d’énergie pour les voitures particulières que le monde entier va suivre cette décision politique.

Selon un article publié récemment par le média allemand Spiegel et relayé par nos confrères d’Automobile Propre, on apprend qu’elle souhaite « examiner les flexibilités possibles pour s’assurer que notre industrie reste compétitive sans réduire l’ambition globale des objectifs de 2035 ». Ce qui laisse entrevoir un probable avenir pour les motorisations hybrides, mais pas que.

En effet, dans cette même publication, on peut lire : « la réalisation de l’objectif de neutralité climatique pour les voitures d’ici 2035 nécessitera une approche technologiquement neutre, dans laquelle les e-carburants joueront un rôle grâce à une modification ciblée de la réglementation dans le cadre de la révision prévue ». Les carburants de synthèse, notamment soutenus par Porsche, devront donc avoir un rôle important même après 2035.

Usine Porsche d’Haru Oni de production de e-fuel au Chili.

Les constructeurs européens pourraient alors continuer de développer des moteurs thermiques pour les utiliser dans des voitures hybrides rechargeables ou alors comme prolongateurs d’autonomie (comme va le faire Ford).

Toutefois, si un tel revirement de situation se confirme, cela irait à l’encontre du Green Deal d’Ursula von der Leyen, qui comptait grandement sur la neutralité des voitures neuves dès 2035 pour atteindre la neutralité carbone globale en 2050. Si les constructeurs peuvent, pour certains, se réjouir d’une autorisation du maintien des moteurs thermiques après 2035, les défenseurs du climat accueilleront cette nouvelle avec moins d’enthousiasme.


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