« Les stocks de gaz sont aux trois quarts vides » : voici l’impact pour le prix du gaz en France

 
Alors que l’épisode de crise énergétique rencontré par l’Europe au cours des dernières années semblait enterré, il n’en est peut-être rien. En effet, tandis que les prix du gaz font les frais d’une hausse inédite depuis deux ans, les stocks se vident quant à eux à vitesse grand V. Alors, à quoi faut-il s’attendre du côté des factures des Français ?
Martin Adams – Unsplash

D’après l’IEA et les experts en énergie, l’année 2025 devait être placée sous le signe de la baisse des prix du gaz. À l’origine de ces théories optimistes ? Une baisse significative de la demande et une augmentation de la disponibilité du gaz. Pourtant, à l’aube de ce quart de siècle, les espoirs pourraient bien être anéantis par la dure réalité des cours du marché. 

Gaz : vers une hausse inattendue en 2025 ?

Alors qu’en 2024, les prix spot du gaz sur les marchés européens s’étaient largement radoucis, à la faveur d’un afflux de gaz naturel liquéfié (GNL), d’un niveau élevé des stocks et d’une consommation modérée, l’année 2025 semble jouer une tout autre mélodie.

Avec un hiver plus froid que prévu et la fin du transit du gaz russe via l’Ukraine au 1ᵉʳ janvier 2025, les prix de gros du gaz sont récemment montés jusqu’à 58 €/MWh sur l’indice TTF néerlandais, eux qui étaient pourtant restés sous la barre des 50 €/MWh au premier trimestre 2024. Un changement de cap qui se ressent dores et déjà sur les factures des Français, si l’on en croit l’augmentation récente du Prix repère de vente du gaz de la CRE (sorte de « boussole » des tarifs du gaz en France).

Grille du prix repère de vente du gaz pour février 2025 sur la zone GRDF :

Grille du prix repère de vente du gaz pour mars 2025 sur la zone GRDF :

À en juger par la grille proposée par la CRE (Commission de régulation de l’énergie), le prix moyen du kWh pour un abonnement gaz cuisson / eau passera ainsi en mars de 0,1477 € TTC à 0,1504 € TTC (soit +1,83 %) et de 0,1187 € TTC à 0,1214 € TTC pour un abonnement chauffage, ce qui représente une hausse de 2,27 %. Un gap qui n’a l’air de rien, mais qui pourrait bien faire basculer les factures de bon nombre de consommateurs. 

En effet, avec une consommation de gaz de 5 000 kWh par an, l’addition (hors abonnement) passera ainsi de 738,50 € à 752 € (cuisson/eau chaude) ou de 593,50 € à 607 € (chauffage). Une évolution qui pourrait bien aller en s’aggravant dans la mesure où, ne l’oublions pas, le Prix repère de la CRE évolue chaque mois !

Gaz : des hausses inévitables à l’horizon 2026-2027 ?

Si cette hausse des prix du gaz s’explique essentiellement par des réserves inférieures à celles des années précédentes en Europe (« ils sont désormais à moitié vides en Europe, et même bientôt aux trois quarts vides en France » selon Nicolas Goldberg), un temps plus froid et l’arrêt du transit de gaz russe par l’Ukraine, faut-il espérer un radoucissement des factures avec une fin des conflits en Ukraine ? Eh bien, pas vraiment. 

Si à court terme une accalmie est envisageable, à moyen terme, la tendance semble plutôt à la hausse. Plusieurs nouvelles régulations vont en effet alourdir la facture des consommateurs dans les années à venir : 

  • Dès 2026, les fournisseurs seront tenus d’intégrer une part de gaz vert dans leurs offres, un surcoût qu’ils répercuteront inévitablement sur les prix.
  • À partir de 2027, le gaz utilisé pour le chauffage entrera dans le marché carbone européen (« ETS 2 »), avec un prix potentiellement plus élevé que l’actuelle taxe carbone.

En résumé, les prix restent soumis aux fluctuations géopolitiques et climatiques, mais aussi à ces nouvelles obligations réglementaires, qui pèseront sur les factures de gaz.


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