Notre première rencontre avec un véhicule autonome s’est fait en novembre dernier, lorsque nous avons posé nos mains sur le volant de la Tesla Model S pour quelques secondes. Rapidement, nous avons pu retirer nos mains du volant et nos pieds des pédales grâce à la fonction Autopilot apparue par l’intermédiaire d’une mise à jour logicielle quelques jours auparavant. Cette nouvelle fonctionnalité permet à l’ordinateur de bord de conduire à la place du conducteur : accélération, freinage, virage, dépassements, tout est pris en charge par un ordinateur. La Tesla Model S est ainsi la première voiture commerciale à pouvoir se targuer de proposer un système de conduite autonome.
Les constructeurs automobiles en ligne de mire
La concurrence n’est pas en reste puisque de nombreux constructeurs automobiles proposent des systèmes plus ou moins similaires, mais qui ne vont pas si loin, se contentant souvent d’une conduite semi-autonome. On pense notamment à la classe E chez Mercedes qui est dotée de nombreux capteurs, caméras et radars pour éviter les collisions. Mais en aucun cas il n’est possible de relier Paris à Bordeaux en mode autonome comme le ferait une Tesla Model S, mais aussi une C4 Picasso. En effet, le groupe PSA Peugeot Citröen travaille d’arrache-pied à la création d’une voiture autonome et a réalisé un Paris – Bordeaux puis un Paris – Madrid en conduite autonome sur autoroute. Le constructeur français compte disposer de 15 prototypes de voitures autonomes en 2016.
En France, on trouve aussi l’équipementier Valeo qui a rendu la Golf de Volkswagen autonome et a parcouru plus de 4 000 km à travers l’Hexagone. Renault ne compte pas se laisser distancer puisque le constructeur français, aidé par Nissan, va commercialiser dès 2016 une voiture autonome dans les bouchons. Renault-Nissan compte proposer une voiture capable d’être autonome sur autoroute avec changement de fil pour 2018 puis la conduite en ville pour 2020.
Les entreprises de nouvelles technologies ont leur mot à dire
Finalement, le centre névralgique des voitures autonomes se trouve aux États-Unis et plus précisément dans la Silicon Valley. C’est ici que les ingénieurs de Tesla planchent sur l’amélioration de l’Autopilot, afin de le rendre plus performant et permettre son utilisation en dehors des autoroutes. Si Tesla (et de nombreux constructeurs automobiles) utilise en partie la technologie de l’entreprise israélienne MobileEye assistée par de nombreuses caméras et radars ainsi que du machine learning, ce n’est pas le cas pour Google qui a développé sa propre technologie pour ses Google Car, avec l’utilisation d’un capteur LIDAR (laser) qu’on peut voir sur le toit des voitures.
Les Google Car semblent plus avancées technologiquement que les Tesla Model S en conduite autonome puisque Google publie tous les mois des statistiques et le géant de Mountain View totalise actuellement plus de 2 millions de kilomètres parcourus en mode autonome avec 23 Lexus RX450h modifiées pour l’occasion et 30 prototypes de Google Car dans les rues de Mountain View et d’Austin, où se trouvent de nombreux feux rouges et panneaux stop. Les Google Car savent s’arrêter aux stops, contrairement à la Tesla Model S. On attend désormais avec impatience les premiers tests des Google Car ouverts au public qui pourraient intervenir dans les prochaines années, voire les prochains mois. Les rumeurs parlent en effet d’un rapprochement avec Ford qui pourrait produire les Google Car, en plus de son prototype de Mondeo autonome, à la manière des téléphones Nexus développés par Google et fabriqué par des tiers. Avant une hypothétique commercialisation des Google Car, le géant de Mountain View a annoncé sa volonté de proposer des services de transport grâce à ses voitures autonomes.
On peut aussi citer rapidement Apple, qui travaille sur un projet de voiture autonome répondant au nom de Project Titan. Peu de détails ont filtré, mais il semble que le constructeur à la pomme s’oriente vers une voiture électrique, qui devrait être semi-autonome lors de sa sortie, avec donc le couple volant – pédales. Apple compterait la rendre de plus en plus autonome par la suite.
Le hacking : un risque, mais aussi une opportunité
La grosse surprise de cette année 2015 est en fait venu d’une personne inattendue : un hacker. Pas n’importe lequel. Nous ne parlons pas des hackers qui ont réussi à conduire une Jeep à distance après avoir pénétré le système informatique de la voiture. Nous parlons ici de George Hotz, alias geohot, l’homme qui compte révolutionner la voiture autonome en réduisant drastiquement son coût. Son système est également innovant puisqu’il repose massivement sur le machine learning avec seulement quelques milliers de lignes de code. Par quel constructeur son système sera-t-il racheté ? L’année 2016 répondra peut-être à cette question.
Comme nous venons de le voir, technologiquement, les voitures autonomes sont prêtes. Pas forcément pour rouler à 100 % de manière autonome, mais au moins pour des trajets « pénibles » comme l’autoroute ou les embouteillages. Pour la petite communale enneigée qui traverse Pitibon-sur-Sauldre à 2h du matin, la route est encore un peu longue pour une conduite autonome. Finalement, ce qui coince le plus, c’est l’aspect réglementaire.
La question de la réglementation
Les traités internationaux
La Convention de Vienne impose que « le conducteur d’un véhicule doit éviter toute activité autre que la conduite« . Il est donc impossible, pour le moment, de faire rouler une voiture sans conducteur et en l’absence de volant ou de pédale.
En France, les voitures autonomes peuvent être utilisées du moment qu’elles ne sont pas complètement autonome, c’est-à-dire si le conducteur peut à tout moment reprendre la conduite. Il doit d’ailleurs être derrière le volant, et il est donc impossible, en l’état actuel de la réglementation, de se faire conduire par sa voiture, assis à l’arrière. Les députés ont voté cet été une loi pour « permettre la circulation sur la voie publique de véhicules à délégation partielle ou totale de conduite (…) à des fins expérimentales« . Nous sommes toutefois toujours en attente de l’ordonnance du gouvernement pour appliquer et préciser la loi. En attendant, les constructeurs automobiles reçoivent des autorisations pour tester leurs voitures autonomes sur les routes ouvertes.
En Europe, la Convention de Vienne interdit de faire rouler des voitures sans conducteur, lesquels ne doivent de toute manière pas pratiquer d’autre activité que la conduite lorsqu’ils sont au volant. Il semblerait toutefois, si l’on en croit le site Atelier.net, que des travaux soient en cours à Genève pour revoir la Convention afin de faciliter l’arrivée voitures autonomes en Europe. Aux États-Unis, le Nevada, le Texas, le Michigan et la Californie sont les États les plus permissifs en termes de voitures autonomes où les constructeurs multiplient les expérimentations. Un projet de loi californien pourrait toutefois déplaire aux constructeurs en rendant plus difficile la conduite autonome.
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Google continue t-il encore à faire un pré scan hyper précis des routes avant d'y envoyer leur voitures ? Parce que pour l'instant, j'ai toujours eu l'impression qu'ils buzzaient beaucoup, mais qu'en fait ils bossaient sur la solution la plus "simple" (toute proportion gardée). Type je te fais un superbe jeu openworld, mais en fait t'es téléguidé car si tu vas pas là où c'est calculé, tu te retrouves avec des murs invisibles..
et des taxis :°
Ça ça sent la future grève des auto école et inspecteurs...
C'est marrant de se dire que bientôt, on ne passera plus son permis
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