Les batteries solides porteuses d’un « faux espoir » selon un ancien de Tesla

En clair ? Il faudrait plutôt miser sur les cellules lithium-ion

 
Et si les batteries solides, tant vantées par les constructeurs de véhicules électriques, entre autres, n’étaient en réalité qu’une douce chimère ? D’après un ancien ingénieur et cadre de Tesla, les cellules lithium-ion seraient bien plus prometteuses… tout du moins d’un point de vue économique.
L’avenir des batteries de nos véhicules électriques n’est peut-être pas où on le pense… // Source : Waldemar Brandt – Unsplash

Gene Berdichevsky, co-fondateur de Sila Nanotechnologies, une société spécialisée dans la fabrication de batteries pour le monde automobile, et ancien ingénieur de Tesla (ayant notamment officié sur les batteries des Tesla Roadster), dresse un portrait peu flatteur des batteries solides. Reléguées au rang de simple « faux espoir » ces dernières mériteraient selon lui de laisser leur place sous les projecteurs à une technologie déjà éprouvée : les cellules lithium-ion.

Dans un long document explicatif, rédigé de concert avec son partenaire Gleb Yushin, l’autre co-fondateur de Silanano, l’intéressé explique qu’en modifiant légèrement la formule des batteries lithium-ion (à l’aide de deux nouveaux types de cathodes exploitant du fluorure de métal ou du soufre, couplé à un anode en silicium), ces dernières pourraient gagner en efficacité et voir leur prix de vente atteindre les 50 dollars / kWh d’ici 5 à 10 ans pour se stabiliser aux environs de 30 dollars / kWh d’ici 2040.

La batterie solide, un pétard mouillé ?

Un argument de poids, qui pourrait faire pencher la balance de leur côté au détriment des batteries solides. Ces dernières font en effet face à plusieurs problèmes techniques qui pourraient être difficiles à surmonter, note InsideEV. Au-delà de la formation problématique de dendrites (un amas excédentaire d’électrolyte solidifié pouvant provoquer un court-circuit), les électrolytes solides des SSB (Solide-State Batteries) sont aussi sujets à des micro-craquelures. De manière plus terre à terre, les batteries solides souffrent des choix faits il y a des années par les investisseurs en matière de sites de production.

Comme l’expliquent Gene Berdichevsky et Gleb Yushin dans leur papier, l’essentiel des usines vouées à la fabrication de batteries est pour l’heure équipé de machines vouées à la création de cellules lithium-ion classiques. Il faudra investir de nouveau pour échanger ces machines par d’autres, cette fois conçues pour les batteries solides. La chose pourrait refroidir plus d’un investisseur, d’autant plus si une amélioration des batteries lithium-ion (telle que celle préconisée par Gene Berdichevsky) leur permet d’être à la fois plus efficaces et plus rentables d’ici une petite décennie.

Si Gene Berdichevsky et Gleb Yushin ajoutent qu’ils aimeraient avoir tort, les lois du marché et certaines réalités techniques pourraient donner raison aux deux associés. Reste que certains grands noms ont néanmoins déjà apporté leur soutien aux batteries solides. C’est par exemple le cas de Volkswagen et de Bill Gates, qui ont tout deux investi dans les solutions de l’américain QuantumScape, leader des batteries à électrolyte solide.


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