Imaginez. Des appareils n’ayant jamais besoin de se recharger. Pas besoin de le brancher ni de changer les piles. Un peu de lumière, naturelle ou non, suffit. Ce serait le rêve, n’est-ce pas ? Or, le CES 2025 a été pour nous l’occasion d’imaginer plus concrètement ce noble objectif en apprenant davantage sur un matériau fascinant commercialement baptisé « Powerfoyle ».
Jouons-la franc-jeu : le Powerfoyle n’est pas une nouveauté du CES 2025. À vrai dire, cela fait même quelques bonnes années que son créateur, l’entreprise suédoise Exeger, en produit et en vend à diverses marques dont Philips ou Adidas. Cependant, après un passage sur le stand de la firme pendant le salon de Las Vegas, nous avons eu un petit coup de cœur pour cette technologie.
Une cellule solaire passe-partout…
Exeger explique ainsi que « le Powerfoyle est la cellule solaire la plus personnalisable du marché » tout en promettant une excellente capacité d’absorption de la lumière. Pour le dire autrement, le matériau Powerfoyle peut être découpé dans toutes les formes pour être intégré à une très grande diversité de produits et garder la même efficacité énergétique.
On y reviendra plus tard, mais il est important de noter que TOUTE la surface du Powerfoyle peut capter de la lumière. Il n’y a pas de zone morte. La vidéo ci-dessous montre d’ailleurs le matériau capter de la lumière plus ou moins efficacement selon qu’on le couvre ou qu’on l’éclaire (la jauge sur l’écran évolue en fonction).
On trouve ainsi le Powerfoyle dans l’arceau de divers casques audio, notamment chez Adidas, Philips ou Urbanista. Ce dernier en a également équipé des boîtiers d’écouteurs sans fil et des enceintes Bluetooth.
…pour les petits appareils
Télécommandes, petit module de contrôle de l’air conditionné, casque de vélo connecté, harnais pour chien avec GPS… Tous types d’appareils y passent tant qu’on ne dépasse pas une certaine taille. Ne vous imaginez donc pas déjà alimenter votre téléviseur ou votre réfrigérateur simplement grâce à la lumière ambiante.
En revanche, pour les petits appareils, il devient tout à fait possible d’envisager un fonctionnement sur le long terme sans avoir à les recharger une seule fois. Une représentante d’Exeger nous confie qu’elle dispose d’un casque Adidas équipé de Powerfoyle et qu’en deux ans et demi, elle ne l’a rechargé que deux fois après l’avoir oublié dans son sac à dos.
En outre, sur l’ensemble des appareils, force est de constater que le Powerfoyle s’intégre parfaitement bien au design. L’arceau des casques Bluetooth ne jure pas avec le reste du design, idem pour la surface plane au-dessus de l’enceinte. L’exemple le plus probant reste le casque de vélo où il m’a fallu plusieurs secondes pour comprendre où était intégré le Powerfoyle.
Alors évidemment, le matériau d’Exeger étant noir, il faut que les appareils le soient aussi pour un design qui ne perturbe pas la rétine.
L’efficacité du Powerfoyle
Côté efficacité, Exeger partage deux graphiques sur son site. Le premier permet de connaitre le rendement de la version hybride du Powerfoyle pensé pour des appareils s’utilisant à l’intérieur et à l’extérieur comme les casques et écouteurs. On y voit qu’avec un éclairement de 50 000 lux, on atteint une puissance de 1554,8 μW/cm². Il sait donc bien fonctionner en haute luminosité.
Le second concerne la déclinaison du Powerfoyle optimisée pour les appareils s’utilisant a priori exclusivement en intérieur comme les télécommandes. Ici, un éclairement de 1000 lux permet une puissance de 54 μW/cm². Il s’agit donc d’un rendement plus efficace que la version hybride qui plafonne à 36 μW/cm² avec la même luminosité.
À titre de comparaison, un chargeur classique sur une prise enverra un puissance plus élevée, a priori entre 5 et 15 W, mais avec l’inconvénient de devoir le brancher une à deux fois par semaine pour certains appareils. Avec le Powerfoyle, il y a moins de puissance, mais pas d’obligation à charger.
« 1000 fois » plus efficace
Pour fabriquer le Powerfoyle, l’entreprise Exeger s’est appuyée sur une technologie relativement ancienne : les cellules solaires à pigment photosensibles (DSCC pour dye-sensitized solar cell en anglais). Comme son nom l’indique, cette technique s’appuie sur un colorant absorbant la lumière qui est ensuite utilisée pour générer de l’électricité.
Or, Exeger affirme que son nouveau matériau Powerfoyle exploite « une résistance 1 000 fois inférieure à celle de la couche conductrice que l’on trouve généralement dans les cellules solaires souples ». Cela veut dire qu’il peut capter 1000 fois plus efficacement de la lumière que les solutions classiques.
« Cela signifie que des cellules beaucoup plus grandes peuvent être produites sans qu’il soit nécessaire de recourir à des collecteurs de courant, comme c’est le cas pour toutes les autres cellules solaires ».
2,5 millions de mètres carré produits par an
La différence de fonctionnement est assez visuelle d’ailleurs. Les panneaux d’énergie solaire classiques ont généralement des lignes tracées qui séparent les différentes cellules.
Sur le Powerfoyle, il n’y a aucune ligne et même si une partie de la surface est cachée, toute la partie toujours visible continue de capter pleinement la lumière. Même si évidemment moins d’électricité parvient à la batterie de l’appareil.
Exeger affirme que le Powerfoyle ne fait que 1,5 mm d’épaisseur, ce qui renforce donc sa facilité d’intégration. En outre, la firme dispose de deux usines en Suède qui, à pleine capacité, peuvent produire jusqu’à 2,5 millions de panneaux d’un mètre carré par an.
Exeger vend ensuite ses gros carrés de Powerfoyle à ses clients, les marques, qui en font ce qu’ils veulent dans la foulée, en les coupant dans tous les sens.
D’un point de vue pratique comme écologique, il serait intéressant de voir davantage de constructeurs se tourner vers ce genre de solutions. Un produit qui n’a jamais besoin d’être rechargé devient forcément un atout majeur.
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