On le sait : les voitures électriques sont gourmandes en lithium. Très gourmandes même. Enfin pour le moment.
Car les batteries au sodium, n’utilisant pas de lithium, arrivent à grands pas avec deux modèles en préparation en Chine.
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Mais pour les voitures électriques qui utilisent des batteries au lithium (LFP, NMC, NMA, etc.), le prix de cette matière première n’est pas négligeable. Pour certaines voitures électriques, la batterie représente à elle seule 40 % du prix total du véhicule.
Pour réussir la transition énergétique, le stockage d’énergie doit donc être accessible. Cela permettra aux voitures électriques d’être aussi abordables que leurs cousines thermiques, et chaque foyer pourra stocker l’énergie solaire sans se ruiner.
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Ce rêve, la Chine est en train de le rendre possible… mais à quel prix ? En prenant le contrôle de la chaîne d’approvisionnement des batteries, l’empire du Milieu bouscule les équilibres mondiaux et soulève de nouvelles inquiétudes.
La chute vertigineuse des prix : un tour de force chinois
Souvenez-vous : il n’y a pas si longtemps, le monde s’arrachait les cheveux face à la pénurie de lithium et de cobalt. Ces précieux minerais, essentiels à la fabrication des batteries lithium-ion, atteignaient des sommets vertigineux. Mais ça, c’était avant que la Chine ne s’en mêle.
En l’espace de quelques années, le paysage a radicalement changé. Le cobalt, jadis considéré comme l’or bleu des batteries, a vu son prix dégringoler de 80 dollars le kilo en 2022 à environ 25 dollars aujourd’hui. Une chute de plus de 75 %. Le lithium, quant à lui, n’est pas en reste. De 70 dollars le kilo début 2023, il est passé à environ 11 dollars. Du jamais vu depuis la période pré-pandémie.
Comment expliquer un tel revirement ? La réponse tient en un mot : Chine. Le pays a massivement investi dans la production et le recyclage de ces matériaux stratégiques, inondant littéralement le marché mondial.
La stratégie du dragon : acheter, transformer, dominer
Mais attention, ne vous y trompez pas : la Chine n’extrait pas ces minerais sur son sol. Sa stratégie est bien plus subtile. Le pays achète le lithium aux quatre coins du monde — Australie, Chili, Bolivie, Argentine — pour le transformer dans ses usines ultramodernes. Quant au cobalt, il provient principalement de République démocratique du Congo, où des entreprises chinoises comme le groupe CMOC ont investi massivement.
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Le résultat ? Une augmentation phénoménale de la production. Prenons l’exemple du cobalt congolais : en cinq ans, la production est passée de 15 000 tonnes à plus de 100 000 tonnes annuelles. Une croissance qui donne le tournis et qui rappelle étrangement la stratégie déjà employée par la Chine pour dominer le marché du silicium et des panneaux solaires.
Les conséquences
Cette nouvelle donne bouleverse complètement l’équation énergétique mondiale. D’un côté, la chute des prix pourrait accélérer l’adoption des voitures électriques et le déploiement de grands systèmes de stockage d’énergie renouvelable. Une aubaine pour la transition énergétique.
Pas si vite. Car si ces prix cassés font le bonheur des constructeurs automobiles et des consommateurs à court terme, ils posent de sérieux problèmes à long terme.
Les sociétés minières hors de Chine peinent à rester compétitives, ce qui décourage les investissements dans de nouvelles sources d’approvisionnement. Résultat ? La dépendance envers la Chine se renforce. On estime que d’ici 2025, le pays pourrait contrôler un tiers de la production mondiale de lithium. Une perspective qui fait froid dans le dos de nombreux observateurs.
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Ironiquement, cette abondance de cobalt à bas prix pourrait aussi freiner l’innovation. Alors que les prix élevés avaient poussé les industriels à chercher des alternatives plus durables, le retour du cobalt bon marché pourrait les inciter à s’en contenter, au détriment de solutions potentiellement plus écologiques.
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