Pourquoi le recyclage des batteries de voitures électriques n’est pas forcément la meilleure solution

 
Que faire des batteries usagées de voitures électriques ? Si le recyclage semble être une voie d’avenir, une étude met en lumière le secteur de la seconde vie – un marché qui pourrait monter à 4,2 milliards de dollars en 2035. Reste que tout n’est pas gagné.
Batteries DS N°8 // Source : DS

Avec 17,1 millions d’exemplaires écoulés, les voitures électriques et hybrides rechargeables se sont très bien vendues en 2024 – une progression mondiale de 25 % par rapport à 2023.

Cela fait autant de batteries mises sur le marché, qui finiront tôt ou tard (plutôt tard, même) à dépérir. Qu’en faire ? Le recyclage semble être une voie pleine d’avenir (et déjà parfaitement opérationnelle), mais IDTechEx vient de sortir une étude sur le potentiel de la seconde vie de ces packs.

Un marché potentiellement florissant

Le chiffre clef : ce marché pourrait représenter 4,2 milliards de dollars en 2035. L’occasion de rappeler ce qu’est la seconde vie des batteries : plutôt que recycler les packs insuffisamment performants pour alimenter une voiture électrique, il s’agirait de les réutiliser dans des applications moins demandeuses.

L’économie circulaire des batteries lithium-ion // Source : IDTechEx

On parle d’ici de stockage stationnaire (pour alimenter des bâtiments, stocker de l’énergie renouvelable ou soulager le réseau en cas de fortes tensions par exemple) ou d’alimenter des engins moins performants, comme les scooters, trottinettes ou vélos électriques.

L’étude cite de nombreux bienfaits. Parmi eux, la maximisation de la valeur des batteries (qui restent encore très coûteuses) par la prolongation de leur durée de vie et la contribution à l’économie circulaire.

Porsche teste un stockage stationnaire de 10 MWh dans son usine de Leipzig via des modules usagés de Taycan // Source : Porsche

Les marchés, certes encore balbutiants, existent déjà. La Chine développe l’utilisation de ces batteries pour l’alimentation de secours des télécommunications, tandis que l’Europe et les États-Unis poursuivent leurs déploiements de batterie de seconde vie ; l’Europe avancerait bien, avec 20 entreprises dédiées identifiées.

Encore des barrières

Dans cet océan de promesses, tout n’est pas encore parfait. La première limite concerne l’agressive concurrence des batteries neuves, aux prix toujours plus bas.

L’optimisation de la logistique, du démontage des batteries (par l’automatisation) et du diagnostic initial permettrait de gagner en productivité, et donc de baisser les prix du reconditionnement.

Recyclage de batteries chez Volkswagen // Source : Volkswagen

Autre sujet potentiellement problématique : l’évolution des structures des batteries, et notamment la démocratisation du « cell-to-pack ». Dans cette technologie, les modules des batteries disparaissent pour gagner en densité énergétique. Cela permet de gagner en autonomie, mais la réparabilité s’en retrouve affectée.

Notons enfin une volonté actuelle tendant à vouloir recycler les batteries dès la fin de leur « première vie » ; un rééquilibrage entre le recyclage et la seconde vie donnerait plus de chances à cette prometteuse stratégie. L’UE, la Chine et les États-Unis travaillent toutefois sur des cadres réglementaires facilitant la réutilisation des batteries de seconde vie.


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