Harley-Davidson avait dévoilé le concept LiveWire en juin 2015. Quelques journalistes triés sur le volet (dont nous faisions partis) avaient pu tester la toute première moto électrique de la marque sur le circuit du Centre de Technologie de Michelin, à quelques encablures de Clermont-Ferrand. La version définition de la Harley-Davidson Livewire sera lancée quatre ans plus tard et nous avions déjà pu l’essayer en avant-première.
Un véritable coup de tonnerre dans le monde de la moto, et surtout pour les aficionados de la marque qui eurent grand mal avec ce deux-roues au bruit de turbine. Pourtant très réussie avec des performances jamais vues, la Harley-Davidson Livewire a néanmoins été pénalisée par son prix de vente prohibitif (plus de 34 000 euros, excusez du peu) et le rejet de sa motorisation.
Harley-Davidson a su résoudre une partie du problème en faisant carrément de Livewire une marque à part entière. Cotée en bourse, celle-ci est majoritairement détenue par Harley-Davidson bien sûr, et par le constructeur Taïwanais Kymco. La marque a dès lors repositionné la moto rebaptisée Livewire One, pour la proposer à un tarif qui reste certes élevé à 25 290 euros, mais autrement plus abordable que sa jumelle badgée Harley-Davidson.
En mai 2023, Livewire a officialisé un tout nouveau modèle : la LiveWire S2 Del Mar, que nous pu tester. Voici notre essai.
Fiche technique
Modèle | Livewire S2 Del Mar |
---|---|
Cylindrée | Équivalent 125 |
Puissance du moteur | 63 kW |
Couple maximal | 263 Nm |
Nombre d’assistances | 4 |
Autonomie annoncée | 181 km |
Temps de recharge annoncé | 142 min |
Batterie amovible | Inconnu |
Nombre d’emplacements de batteries | 1 |
Bluetooth | Oui |
GPS | Oui |
Écran électronique | Oui |
Permis | A2 |
Couleur | Noir, Bleu, Gris |
Longueur | 222,5 cm |
Fiche produit |
Ce test a été réalisé à partir d’un modèle prêté par la marque.
Un style différent
La jeune marque américaine de motos électriques lance donc son deuxième modèle. Après le gros roadster musclé, place au tout premier Flat Track électrique avec la Livewire S2 Del Mar. Un nom qui évoque les balades en bord de mer et qui sied parfaitement à la moto.
Moins imposante que la Livewire One, la S2 Del Mar semble plus accessible. Et c’est bel et bien le cas puisqu’un simple permis A2 suffit pour en prendre le guidon. Son architecture s’articule cette fois autour de la batterie qui fait désormais office d’élément porteur. Ce qui veut dire que la Livewire S2 Del Mar est dépourvue du traditionnel cadre.
Ainsi, la fourche et le bras oscillant viennent s’y fixer avec à la clef un gain substantiel de poids pour la moto, qui affiche 50 kg de moins que sa grande sœur. Le constructeur annonce ainsi moins de 200 kg sur la balance ce qui se ressent immédiatement au moment de prendre la route.
Autre changement bien visible, le moteur n’est plus greffé en longueur sous la batterie, mais juste derrière et perpendiculairement. Une intégration qui rappelle d’ailleurs celle des moteurs des motos électriques du cousin américain Zero Motorcycles. Un système de refroidissement liquide vient compléter le tout.
Même si elle ne consomme pas une goutte d’essence, la Livewire S2 Del Mar est équipée d’un réservoir. Bien entendu, il ne s’agit que d’un artifice esthétique, mais alors que la One en profitait pour y intégrer la prise de recharge, la nouvelle venue l’a déportée sur la tranche gauche juste au-dessus du moteur.
Certes, cela ne change pas grand-chose sur une moto contrairement à une voiture (on pense notamment à Tesla avec sa prise placée sur le côté gauche quand la borne est sur le trottoir côté droit), mais nous préférions le trouver sur le réservoir. À la place, la Livewire S2 Del Mar propose un port USB type C pour recharger un smartphone qui sera solidement accroché sur un support moto au guidon.
À l’avant, la Livewire S2 Del Mar est équipée d’un phare LED qui n’est pas sans rappeler celui de la Fat Bob de chez Harley-Davidson. Un lien de parenté qu’on retrouve d’ailleurs au niveau des clignotants ronds qui sont eux aussi à LED.
À l’arrière, la moto reprend le garde-boue déporté de la Livewire One mais uniquement avec le support de plaque d’immatriculation et les clignotants arrière. Les feux sont eux intégrés de manière plus traditionnelle à l’arrière sous la selle.
À propos de la selle, si une serrure est bien prévue pour l’ouvrir, ne pensez pas y ranger quoi que ce soit à part quelques papiers. Côté aspects pratiques, la Livewire S2 Del Mar en offre le minimum quand la One pouvait à la rigueur accueillir une paire de gants. Il faudra donc prévoir un sac ou espérer que les accessoiristes proposent un système de sacoches pour emporter le câble de recharge si besoin.
Côté trains roulants, la Livewire S2 Del Mar est équipée d’une fourche inversée de la marque Showa. D’un diamètre de 43 mm, elle fait appel à une cartouche réglable. La suspension arrière est assurée par un bras oscillant qui est associé à un mono amortisseur à piston Showa là encore. Ce dernier est lui aussi réglable, tant en précharge qu’en détente.
À l’instar de la One, la Livewire S2 Del Mar bénéficie d’une excellente qualité de fabrication. En témoignent les durites qui sont parfaitement intégrées. Et détail amusant, si Harley-Davidson tente de préserver son image de marque en mettant l’accent sur les motorisations thermiques tout en évitant de laisser passer le train de l’électrique avec cette nouvelle marque, on remarque néanmoins que quelques pièces sont toujours estampillées Harley-Davidson. À commencer par le moteur électrique justement.
Un tableau de bord simple mais efficace
Forcément, s’agissant d’une moto 100 % électrique, l’instrumentation de la Livewire S2 Del Mar est intégralement numérique. Contrairement à la Livewire One, le constructeur a cette fois opté pour un écran rond de quatre pouces, qui sied plus au look de Flat Track de la moto. Celui-ci bénéficie d’une luminosité et d’un taux de contraste élevés, ce qui favorise la lecture même quand on a le soleil dans le dos.
De la même façon, l’interface est très épurée de sorte à accéder en un clin d’œil aux informations les plus importantes. L’écran principal affiche ainsi la vitesse en grand, et le niveau de la batterie est visible à la fois sous la forme d’un demi-cercle qui s’apparente à un compte-tours à l’ancienne, et en chiffre en bas à gauche.
L’autonomie restante est également affichée en bas à droite. D’autres informations sont disponibles sous le compteur de vitesse comme l’odomètre, les deux trips ou encore un rappel de l’autonomie restante en kilomètres. Pour faire défiler le tout il suffit d’utiliser les commandes sur la gauche du guidon. Tout est donc facilement accessible en roulant.
Une icône en bas de l’écran indique que la moto est sous tension et prête à prendre la route en silence. Et dans le doute, la Livewire S2 Del Mar reprend le système de pulsation bien sympa de la Livewire One. Quand elle est allumée, la moto émet des pulsations qui peuvent être plus ou moins fortes. Leur intensité peut être modifiée, mais le réglage s’effectue uniquement en concession. Il est également possible de carrément supprimer cette fonction qui n’a rien d’intrusive, bien au contraire.
Une autre icône indique le mode de conduite qui a été sélectionné via les commandes au guidon. Cette fois, il est possible de le modifier tout en roulant. Quatre modes sont proposés de série : Pluie, Éco, Route, Sport. Deux modes supplémentaires sont également disponibles que l’on peut personnaliser quand la moto est à l’arrêt. Les paramètres modifiables sont le niveau de puissance du moteur électrique, le niveau du freinage régénératif, la réponse de la manette de gaz et le niveau du contrôle de traction.
Autant dire qu’après avoir pris la mesure de la Livewire S2 Del Mar, nous ne nous sommes pas gênés pour adopter un mode de conduite personnalisé qui privilégie la puissance et le frein moteur. On y reviendra plus loin. D’ailleurs, si certains modes ne vous semblent pas utiles, vous pouvez tout aussi bien le désactiver en cochant la case adéquate dans le menu de la moto.
Un mot également sur les commandes au volant. Celles-ci sont nombreuses et héritées de l’univers Harley-Davidson une fois encore. Celles dédiées à l’interface sont situées sur la gauche du volant. Quelques secondes suffisent pour comprendre leur fonctionnement, Livewire ayant évité de nous pondre une usine à gaz. Notez que le klaxon est néanmoins bien caché derrière la commande des clignotants. Celle-ci est différente de celle de la Livewire One qui en bonne Harley-Davidson, intégrait le clignotant gauche sur la gauche du guidon, et le droit sur la droite. Ici un seul bouton suffit.
Les commandes du multimédia se trouvent sur la droite du guidon. Il est ainsi possible de contrôler la musique ou les appels si un smartphone est connecté en Bluetooth à la Livewire S2 Del Mar.
Enfin, le constructeur propose bien entendu une application mobile. Celle-ci permet de consulter différentes informations liées à la moto, qu’il s’agisse de son emplacement, de l’état de la batterie, du suivi de la charge ou encore de l’emplacement des bornes de recharge.
Élément très pratique notamment pour un usage urbain, la Livewire S2 Del Mar est équipée de la navigation Turn By Turn. Une fois la destination saisie dans le GPS de l’application, la moto va afficher des flèches et des informations sur la distance à parcourir avant le prochain virage.
Une moto électrique très vive
Perchée sur de grandes roues de 19 pouces, la Livewire S2 Del Mar reste néanmoins facilement accessible. À partir d’1,70 m, vous pourrez poser les deux pieds par terre, d’autant plus que la moto est vraiment très étroite. Alors que le buste est incliné vers l’avant sur la Livewire One, la position est ici plus droite, avec un guidon plus large. La selle est confortable mais en fonction de votre morphologie et de votre taille, ses arêtes peuvent s’enfoncer dans l’arrière de la cuisse après plusieurs heures au guidon. À l’inverse, mention spéciale pour les rétroviseurs qui offrent une excellente vision arrière.
Une fois la béquille relevée, il suffit de tourner la poignée des gaz pour faire ses premiers tours de roue. La moto se montre alors extrêmement vive même avec le simple mode Eco qui bride le moteur de 84 ch (63 kW), et qui applique le frein moteur le plus puissant. Bien aidée par son poids contenu, la Livewire S2 Del Mar se montre extrêmement agile en ville. Une fois sortis de la ville, nous activons le mode Sport pour profiter de l’énorme couple de 263 Nm qui est, rappelons-le si besoin, disponible immédiatement.
Et c’est justement là que le novice devra se méfier. Accessible aux permis A2, la Livewire S2 Del Mar est une moto extrêmement facile à amener et qui accélère vraiment très très fort. Toutefois, elle peut aussi se montrer piégeuse comme l’ont constaté certains de nos confrères sur le parcours très roulant dans les hauteurs de Barcelone.
En effet, la Livewire S2 Del Mar est chaussée de pneus Dunlop DT-1 spécifiques qui s’avèrent plutôt avares en informations, et qui induisent une certaine inertie du fait de leur diamètre important. Plus gênant, le freinage semble sous-dimensionné et l’anticipation prend alors toute son importance, surtout quand les virages se resserrent.
En effet, la Livewire S2 Del Mar adopte un système de freinage composé d’un simple disque à l’avant et à l’arrière. Le premier est associé à un étrier monobloc Brembo quatre pistons, tandis que le second doit se contenter d’un seul piston. Au final, ce dernier semble pratiquement inexistant en conduite dynamique.
Mieux vaut alors créer un mode de conduite personnalisé pour bénéficier de toute la puissance de la moto non sans modérer la réponse des gaz, mais aussi pour profiter au maximum du freinage régénératif. Notez également que la Livewire S2 Del Mar est équipée d’un traction control qui est très efficace et que l’on peut désactiver au besoin.
Une autonomie confortable… en ville
Vient alors la question que tout le monde se pose : quid de l’autonomie de la Livewire S2 Del Mar ? Soyons honnête, notre essai n’avait rien de représentatif d’un usage normal de la moto, ne serait-ce qu’en raison des allers/retours avec grosses accélérations pour les différentes sessions photo.
Pour autant, il est possible de se faire une idée de l’autonomie de cette moto électrique qui est équipée d’une batterie de 10,5 kWh. Le constructeur annonce une autonomie urbaine de 181 km, contre 138 km en usage mixte 67 km à 117 km/h sur autoroute.
Le compteur de notre Livewire S2 Del Mar affichait 179 km au départ de notre essai, pour terminer à 90 km en fin de journée, soit environ 25 % de la capacité de la batterie. Des valeurs suffisantes pour un usage urbain, mais un peu justes pour qui doit envisager de rouler à plus de 110 km/h sur autoroute.
Plus gênant, la puissance de recharge est encore limitée sur les motos électriques, la faute notamment à l’espace disponible là encore. Dès lors, le chargeur embarqué autorise la recharge jusqu’à 6 kW. Charger de 20 % à 80 % de batterie demande alors 75 minutes.
Prix et disponibilité
La Livewire S2 Del Mar est disponible au prix de 18 690 euros. Vous ne pourrez pas la trouver en concession, puisque sa commercialisation est uniquement lancée via un système de vente en ligne.
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