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Contrairement aux scooters électriques, les motos électriques ne sont pas encore légion en France. Il faut dire que ce segment est particulièrement compliqué à pénétrer, avec l’omniprésence d’une culture petrolhead qui a tendance, plus qu’en automobile, à repousser la moto électrique, ce véhicule étant souvent lié à une notion de plaisir de conduire.
Le plaisir de conduire d’une moto électrique est effectivement bien différent d’une moto thermique, et pour un usage utilitaire, le motard qui aime le thermique peut se tourner vers l’abondance de scooters électriques disponibles sur le marché. Mais pourquoi ne pas allier le meilleur des deux mondes ?
En France, nous connaissons déjà bien les marques Energica, Zero Motorcycle ou encore LiveWire pour ce qui est des deux-roues « plaisir », c’est-à-dire avec un look et des performances plutôt sympas. Mais le problème de ces modèles, c’est qu’ils sont souvent hors de prix. À partir de 15 000 euros, avec des prix qui peuvent parfois doubler pour les modèles les plus haut de gamme.
Pas à la portée de toutes les bourses donc, mais une nouvelle marque fondée il y a quelques années en Grande-Bretagne et qui est arrivée en France l’an passé a attisé notre curiosité lors de notre visite au Salon du deux-roues de Lyon. Cette marque, c’est Maeving, et nous avons pu découvrir sur la route un de leur modèle, la RM1S.
Design : dans le plus pur esprit britannique
À la découverte des motos de la marque, la première chose qui saut évidemment aux yeux, c’est le style très britannique de la moto. À partir de ce moment, on se dit que les constructeurs asiatiques ont encore fait du bon boulot en termes de style pour cacher la filiation de la marque avec la Chine, qui peut être repoussant au premier abord pour la clientèle européenne.
Sauf que sur le couvercle en aluminium brossé de la batterie, il est écrit « Built in Britain », littéralement « Construit en Grande-Bretagne ». Et force est de constater qu’en regardant d’un peu plus près la moto, ça se voit ! Autant les constructeurs chinois ont fait des efforts considérables en matière de voitures pour ce qui est de la qualité de finition, autant dans l’univers du deux-roues, ce n’est pas encore ça.
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En la regardant, on ne peut pas s’empêcher de penser à une certaine Triumph Bonneville, notamment via ce phare rond. Les grandes jantes à bâtons de 17 pouces et les gardes-boues en (vrai !) carbone (en option) donnent à la moto un petit style néo-rétro sportif très sympa. La selle en véritable cuir gaufré est superbe, tandis que le faisceau est superbement dissimulé dans un conduit tressé.
Comme énoncé plus haut, les matériaux employés sont de qualité, comme toute la partie « technique », avec notamment l’emplacement de la batterie en véritable aluminium brossé. Même certaines Audi modernes n’ont plus le droit à ce type de matériaux dans leur habitacle ! On apprécie également les rétroviseurs au guidon, peu pratiques pour l’interfile, mais rudement plus beau que les rétros traditionnels !
La moto affiche une hauteur de 1,07 mètre (sans les rétroviseurs) et une longueur totale de 2,15 mètres, incluant la plaque d’immatriculation. Sa hauteur d’assise culmine à 785 mm, offrant une position de conduite confortable, même si du haut de mes 1,82 mètres, j’ai trouvé la position un peu trop reculée en raison de la forme du « réservoir ».
Technologies embarquées
En termes de technologies, la Maeving RM1S est plutôt relativement simple. Pas de système Apple CarPlay ou Android Auto sur un large écran TFT comme on peut le voir sur certaines motos haut de gamme, place ici à un compteur analogique rond avec un compte-tour à aiguille classique qui affiche la vitesse non pas en miles, mais en km/h.
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Ça peut paraître logique, mais sur certains modèles importés d’Angleterre ou des USA, l’unité de mesure principale peut rester en miles, avec les km/h en petit juste en dessous, ce qui n’est pas le cas ici.
Un petit écran a été intégré au chausse-pied en bas à droite du compteur et indique le niveau de charge de la moto, l’heure, et le mode enclenché parmi les trois disponibles : Rouler (1), Sport (S), Autonomie (E).
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Enfin, si vous n’optez pas pour une deuxième batterie qui peut se cacher au niveau du traditionnel réservoir sur une moto thermique, vous aurez le droit à un espace de chargement verrouillable de 10 litres avec, à l’intérieur, un port USB-C pour recharger divers appareils comme un smartphone ou un ordinateur.
Conduite : progressivité de rigueur
Avant d’en prendre le guidon, une petite présentation technique s’impose. La Maeving RM1S repose sur un cadre avec berceau en acier CrMo. La suspension avant est assurée par une fourche télescopique avec un débattement de 110 mm, tandis qu’à l’arrière, deux amortisseurs réglables en précharge et un débattement de 80 mm viennent assurer le confort de vos lombaires. Les pneus Dunlop K70, au look vintage, viennent cercler des jantes à bâton de 17 pouces.
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Côté freinage, la Maeving RM1S est équipée d’un mono-disque de 300 mm à l’avant et d’un disque de 180 mm à l’arrière. L’ensemble est optimisé par un système de freins liés, répartissant 40 % de la force de freinage à l’avant et 60 % à l’arrière. Les motards aguerris devront faire l’impasse sur le frein à pied avec cette moto, qui se conduit comme un gros vélo de seulement 127,5 kg, dont 16,5 kg pour la seule batterie. Rajoutez encore 16,5 kg pour la version à double batterie afin d’obtenir davantage d’autonomie et vous arrivez à 144 kg avec deux accumulateurs.
Côté puissance, le moteur électrique Bosch intégré à la roue arrière délivre une puissance continue de 7,2 kW (9,8 ch) et 11,1 kW (15 ch) en crête. Cela permet à la machine de se passer de courroie ou encore de chaîne. Cette moto électrique est donc accessible aux Permis B et A1.
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Contrairement à bien des motos électriques, même en mode Sport, la Maeving RM1S ne procure pas d’accélération brutale sur les mises en vitesse, malgré ses 160 Nm disponibles immédiatement. La puissance libérée est plus progressive et s’inscrit globalement dans l’esprit « british » de la moto. La RM1S accélère en douceur, mais de manière contrôlée. Le freinage se fait comme sur un scooter, frein avant droit, frein arrière gauche.
La moto est plutôt agile, même si les mises sur l’angle sont un peu déconcertantes au début en raison de la faible largeur des pneus. Mais cette moto étant davantage destinée à un usage urbain, le pilote ne sera pas franchement très regardant à ce sujet, d’autant plus qu’il s’agit d’une moto plutôt maniable à faible allure.
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D’une manière générale, le constructeur britannique s’adresse à une catégorie de motards dont les priorités sont différentes de celles des rouleurs ou des aventuriers : trajets courts, déplacements limités, balades en ville… voici le créneau de notre destrier d’un jour.
Notre RM1S peut atteindre 110 km/h en vitesse de pointe (mesurée par nos soins) via le mode Sport (S). Le mode Rouler (1) bride la puissance à 70 km/h, tandis que le mode Autonomie (E) ne permet pas de dépasser les 45 km/h.
Autonomie : plutôt confortable en milieu urbain
Vous l’aurez compris, deux choix d’autonomie s’offrent à vous. La version de base avec une seule batterie de 2,7 kWh offre jusqu’à 75 km d’autonomie, tandis qu’une seconde, qui peut se loger dans le réservoir donc, permet de doubler le champ d’action et de passer à 130 km. Plutôt confortable pour un usage urbain.
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Les batteries sont amovibles afin de pouvoir les recharger chez soi sur une prise secteur. Les cellules sont fournies par le coréen LG. Une prise de 230V AC est intégré à la moto, permettant de passer de 20 à 100 % en environ 4 heures selon la marque. Le 0 à 100 % prend 6 heures, et le 20 à 80 % 2h30.
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Notre prise en main, plutôt courte, ne nous a pas permis de tester l’autonomie, ni même la recharge des batteries comme il se doit. Toutefois, ce rapide tour de roue nous a quand même permis de vérifier que les 130 km annoncés avec les deux batteries ne sont tenables qu’en milieu urbain.
Sur notre trajet péri-urbain, l’autonomie devrait se situer plutôt autour de 90 km avec une seule charge. Précisons que l’autonomie aurait pu être maximisée avec un petit freinage régénératif, ce que n’offre malheureusement pas la Maeving RM1S.
Prix et disponibilité
En France, la distribution de la marque Maeving est assurée par des concessionnaires multi-marques spécialisées dans le deux-roues électriques.
Deux modèles sont proposés par le constructeur aujourd’hui : notre RM1S d’essai donc disponible à partir de 8 995 euros et une petite version baptisée RM1 à 6 295 euros, au look tout aussi sympathique, avec la même autonomie, mais la puissance est limitée à 3 kW (4ch) et la vitesse maximale à 70 km/h. Cette dernière est avant tout pensée pour un usage purement urbain. Les deux motos sont disponibles à partir du mois de mars 2025 à la livraison.
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La facture peut encore grimper si vous choisissez quelques options, et notamment la couleur du réservoir. Dans le cas de notre modèle d’essai, celle-ci avait le droit à une teinte « Gilbert » facturée 795 euros. Les gardes-boues tout en carbone réclament une rallonge de 590 euros, la selle cousue à la main 115 euros et les suspensions réglables K-Tech Razor Lite 845 euros, de quoi faire bondir la facture à plus de 10 000 euros avec toutes les options.
En face, la concurrence est moins chère, mais aussi beaucoup moins haut de gamme. On pense notamment aux motos électriques de Super Soco, au look beaucoup plus conventionnel, ou encore à celle de Niu avec la gamme RQi, mais là aussi, le produit est, certes, environ 2 000 euros moins cher, mais beaucoup moins atypique et haut de gamme.
Notre avis
Que reprocher à cette sympathique moto électrique tout droit venue de Grande-Bretagne ? Pas grand-chose au final, en dehors d’un prix plutôt élitiste, mais qui peut se justifier via une présentation parmi les plus flatteuses, pour ne pas dire la plus flatteuse, de la catégorie. Les matériaux choisis sont de qualités, les performances et l’autonomie convenables, tout cela enveloppé dans une moto au look délicatement néo-rétro.
Plus tard, une version double selle devrait arriver, de quoi la rendre encore plus polyvalente qu’elle ne l’est déjà, surtout avec ses batteries amovibles, parfaites pour recharger à la maison. On regrette simplement l’absence d’un freinage régénératif qui aurait pu faire gagner quelques kilomètres en autonomie, mais il n’y a bien que ça qui manque à cette moto électrique pleine de charme.
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