On a roulé avec la moins chère des motos électriques Livewire : plus d’autonomie, mais un point noir

Scooters électriques • 2025

LiveWire (Harley-Davidson) a présenté le quatrième modèle de sa gamme, la S2 Alpinista, au look plus agressif. On a pu tester les accélérations fulgurantes de cette moto électrique lors d'une première prise en main le jour même de sa sortie. Voici notre avis.
On a roulé avec la moins chère des motos électriques Livewire : plus d’autonomie, mais un point noir
 
Brice Daraut pour Livewire

Son nom circulait depuis déjà un certain temps. La Livewire S2 Alpinista. Bien qu’évoquant effectivement les Alpes, bizarre pour une moto américaine, on ne savait pas trop à quoi s’attendre. Jusqu’à ce jour de mi-janvier où nous avons été invité à venir découvrir ce nouveau et quatrième modèle de LiveWire, marque 100 % électrique dérivée d’Harley-Davidson (la Harley Livewire était un modèle, avant de devenir la LiveWire One).

Il ne s’agit pas encore du scooter développé avec Kymco, attendu dans un an, début 2026. Mais bel et bien d’une nouvelle déclinaison sur base du châssis S2, comme les S2 Del Mar et S2 Mulholland. Au menu, un look différent. Un caractère différent. Mais une fiche technique identique. À quelques bonnes surprises près !

Livewire S2 AlpinestaDesign

Si la Del Mar surfe sur la tendance des flat track, et que la Mulholland joue la carte du cruiser, la nouvelle Alpinista est un entre-deux au style plus équilibré. Et surtout plus sportif ! En découvrant cette S2 Alpinista pour la première fois, pas facile de distinguer ce qui diffère. Ou alors si, son feu avant rond (légèrement ovale) à LED qui se distingue du feu horizontal de la Del Mar.

Mael Pilven pour Frandroid

S2 oblige, on reconnaît le cadre avec les fausses culasses qui intègre les batteries, comme sur la Del Mar. Si ce n’est que sur l’Alpinista, tout est teinté en noir pour un look plus agressif. Le faux réservoir et la partie selle sont identiques, tout comme la fourche inversée Showa réglable à l’avant et le mono amortisseur arrière toujours visible entre le cadre et l’assise. Le feu arrière migre du dessous de la selle au support de plaque lèche-roue. Comme sur la Mulholland. 

Non, la vraie différence de cette S2 Alpinista n’est pas si visible que ça : la moto est pas basse en raison de ses roues de 17 pouces (19 » sur la Del Mar). La selle s’en retrouve abaissée de 28 mm. Avec ses rétroviseurs placés sous le guidon, elle affiche un look agressif, sportif, peut être encore plus séduisant que sur les deux autres S2 présentées.

Livewire S2 AlpinestaTechnologies embarquées

Comme sur la Del Mar, on retrouve sur cette S2 Alpinista l’écran TFT de 4 pouces, couleur, rond. Sauf qu’ici il est déporté sous le guidon et non plus pile dessus. Si lors de l’essai de la Del Mar en Espagne, la luminosité de l’écran avait permis de lire les informations affichées même sous le soleil, le jour de notre essai parisien, la pluie ne gênait pas non plus la lecture.

Mael Pilven pour Frandroid

La navigation dans ce système d’infodivertissement se fait toujours aussi facilement grâce à une interface épurée. Trois informations principales sont lisibles en permanence : la vitesse évidemment, qui s’affiche en grand au centre du compteur, mais aussi le pourcentage de batterie restant, en bas à gauche, seconde par une barre qui fait un arc de cercle sur la partie supérieure de l’écran. Enfin en bas à droite, on peut lire l’autonomie restante en kilomètres. 

Évidemment il est possible de faire défiler les informations, lesquelles s’affichent au centre sous la vitesse. Au choix, l’odomètre, les données du voyage en cours (Trip A, Trip B)… et même l’autonomie, un doublon pour le plus stressés !

Enfin une petite icône s’affiche sur la partie haute de l’écran pour signifier le mode de conduite utilisé, permis les quatre proposés (Pluie, Route, Eco, Sport). Si la commande de ces derniers se fait du bout de l’index droit, la navigation dans l’infodivertissement se passe par pouce gauche. 

Cette LiveWire S2 Alpinista propose aussi la mise à jour logicielle à distance (OTA) mais aussi une application mobile, couplée à la moto, permettant de consulter par exemple la météo, mais aussi la navigation, l’historique des trajets ou la pression des pneus.

Pour la navigation, une fois saisie la destination sur l’application, pas de carte sur l’écran TFT mais des flèches et des infos de distance pour vous mener à bon port. Enfin, grâce au Bluetooth, la moto permet également de passer des appels téléphoniques ou d’écouter de la musique. La commande se fait via les boutons qui tombent sous le pouce droit. 

Livewire S2 AlpinestaConduite

L’heure est venue de tester pour la première fois cette LiveWire S2 Alpinista. Dans Paris. Peut-être pas idéal quand on sait que grâce à ses nouveaux pneus Dunlop Roadsmart IV et ses nouvelles roues plus petites, la moto est optimisée pour prendre plus d’angle dans les virages : 52,1° à gauche 44,2° à droite. Et sous la pluie. Dommage quand on connaît les chiffres de la fiche technique de la bête : 84 chevaux, 263 Nm de couple, le 0 à 100 km/h en 3 secondes…

Heureusement, l’IMU Bosch à 6 axes qui analyse les mouvements de la moto en temps réel veille au grain. On enclenche donc immédiatement le mode Pluie pour ne pas se faire surprendre à la première accélération. Et même dans cette configuration, ça pousse fort. Et sans bruit évidemment. Quel kif !

La prise en main est immédiate : la position relativement basse et légèrement sur l’avant est aussi agréable que rassurante. La progressivité de la poignée de gaz est excellente et permet de se faufiler facilement dans les lignes de voitures. Attention toutefois à l’angle de braquage un peu faible qui nécessite un minimum d’anticipation. 

En passant par le mode Éco, qui bride notamment le moteur, le freinage régénératif devient beaucoup plus puissant. Le frein moteur permet de mieux anticiper les freinages et de seconder les freins (Brembo monobloc avant à quatre pistons, étrier flottant 1 piston arrière) de la moto qui doivent se charger de stopper les presque 200 kilos (197 kilos) de cette S2 Alpinista.

Un passage éclair par le mode Sport nous a permis de ressentir la réponse encore plus rapide de l’accélérateur à la moindre sollicitation. Mais même si les aides ne sont pas loin, mieux vaut éviter d’en jouer sur le pavé parisien. 

Parmi les rares remarques que l’on peut faire sur ce premier contact avec la S2 Alpinista, il y a la position du compteur, un peu trop basse qui nécessite de baisser la tête, surtout avec un casque intégral. Même punition pour les rétroviseurs dont la position, sous le guidon, n’est pas idéale.  

Livewire S2 AlpinestaAutonomie

Parlons maintenant du sujet qui fâche encore trop souvent sur les motos électriques : l’autonomie. Surtout quand on se retrouve avec un engin aussi vif et dont les réglages (et le nom) nous invitent à nous balader loin des centres urbains. Si l’on flirte avec les 200 km, 194 km très exactement, il s’agit là de l’autonomie en ville. C’est quand même 13 km de plus que la Del Mar.

En haussant le rythme à une vitesse moyenne de près de 90 km/h (55 mph), le rayon d’action perd 50 km d’un coup à 144 km. Et sur autoroute, on ne peut plus espérer que faire des sauts de puce : 115 km. Les virées entre amis à avaler les kilomètres seront limitées.  

Pour ce qui est de la recharge, la prise Type 2 est de série. Et toujours située sur le côté gauche, juste sous l’assise. En revanche il n’y a toujours pas de place pour ranger un câble sous la selle. Pour recharger de 20 à 80 %, comptez 78 minutes, et 142 minutes pour le 0-100 %. Et en se branchant sur secteur, comptez respectivement presque 6 heures, et 8h30. À noter que depuis l’écran, il est possible de choisir le pourcentage maximum voulu pour votre recharge, 80 %, 90 % ou 100 % par exemple. 

Livewire S2 AlpinestaPrix et disponiblité

Déjà disponible chez les revendeurs LiveWire, une dizaine en France actuellement, la nouvelle S2 Alpinista réserve une belle surprise : son prix. Alors certes il n’est toujours pas à la portée de toutes les bourses, surtout comparé aux contraintes toujours liées à l’électrique, mais à 18 990 €, il est le moins cher de la gamme. Comptez 300€ de plus pour une S2 Del Mar, 600€ de plus pour la Mulholland, et un peu plus de 6000€ de plus pour l’imposante One.

Cette troisième itération sur base de la plateforme S2 de LiveWire est à nos yeux sans doute la plus sexy. C'est évidemment une question de goût mais son allure plus sportive, plus racée, nous a parue plus équilibrée que sur les Del Mar et Mulholland. D'autant que l'Alpinista a également le droit à plusieurs accessoires qui changent encore son allure, de plus statutaire avec la "bulle" avant, à plus "street" avec les sacoches souples latérales signées SW-Motech. 

Ce premier galop d'essai, bien que dans des conditions peu enviables, à Paris et sous la pluie, nous aura permis de mesurer en partie le plaisir que cette moto électrique procure, notamment quand chaque accélération, aussi fulgurante soit-elle, ne s'accompagne d'aucun grondement d'échappement. Un kif de tous les instants, même en ville, mais qu'il faudra vite aller mesurer dans des conditions plus roulantes. 

Offrant plus d'autonomie et proposée moins cher, la S2 Alpinista ne laisse pas grand chose à sa soeur S2 Del Mar. Si ce n'est peut-être effectivement d'opter pour un look flat track plus décalé, au risque de se passer plus vite de mode. Reste qu'à 18 990€, la LiveWire n'aide pas au passage à la moto électrique.

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