Quand il s’agit d’acheter un scooter électrique, il faut souvent faire un compromis entre le design, le prix et les performances, sans quoi la facture avoisine rapidement les 10 000 euros. Heureusement, le choix devient de plus en plus vaste, avec de nouveaux modèles intéressants et moins onéreux qui font leur apparition sur le marché. C’est notamment le cas du Horwin SK3, un scooter 125cc avec un très bon rapport qualité-prix et un design soigné.
Voyons ce qu’il vaut sur la route et s’il est au niveau des ses concurrents plus onéreux.
Fiche technique
Modèle | Horwin SK3 |
---|---|
Dimensions | 199,3 cm x 75 cm x 113 cm |
Puissance du moteur | 6,2 kW |
Technologie de la batterie | Li-Ion |
Autonomie annoncée | 110 km |
Temps de recharge annoncé | 270 min |
Batterie amovible | Oui |
Nombre d’emplacements de batteries | 2 |
Bluetooth | Non |
GPS | Non |
Écran électronique | Oui |
Permis | A1 |
Couleur | Noir, Or, Bleu |
Fiche produit |
Ce test a été effectué à partir d’un modèle prêté par la marque et Electric Moov Paris 15.
Un look sportif réussi
Le look du SK3 est très travaillé, avec des courbes racées et sportives, soulignées notamment par une face avant plongeante et une bonne intégration des optiques avant et arrière. Les phares LED proposent une signature lumineuse distinctive, avec deux doubles courbes rouges à l’arrière et des lignes droites à l’avant pour mettre en exergue le caractère sportif du design.
Les jantes de 14 pouces accentuent également le caractère dynamique du deux-roues, non sans rappeler celles que l’on retrouve chez Mercedes-AMG. Enfin, les joues sont également creusées pour lui donner un aspect plus élancé et musclé. Vous l’aurez donc compris, le style est un des points forts de ce modèle, d’autant plus qu’il est disponible en noir, bleu ou gold pour une personnalisation plus poussée.
Pour ce qui est des finitions, Horwin a fait dans l’ensemble un bon travail avec des alignements corrects et des plastiques costauds qui semblent robustes et durables. C’est une bonne surprise par rapport au prix contenu de l’engin, même si certains détails et alignements laissent deviner qu’il ne s’agit pas non plus d’un modèle haut de gamme. La qualité du carénage n’est pas non plus excellente, mais elle passe bien et se fond bien avec le design du scooter.
Malgré un positionnement moyen de gamme et des performances limitées, les dimensions de 190 × 69 × 113 cm sont généreuses et permettent d’accueillir un passager sans encombre. La selle est grande, le conducteur est bien installé, bien que les repose-pieds soient trop avancés, ce qui fait que les pieds du passager gênent les mollets du conducteur à l’arrêt.
La disposition de la plupart des boutons est classique, avec les modes de conduite et le contacteur à droite, tandis que le contrôle des optiques, les warnings, le klaxon et les clignotants sont à gauche. Cependant, certains boutons ne sont pas intelligemment disposés, notamment la marche arrière qui n’est pas facile d’accès, mais qui en plus est à droite, ce qui oblige à utiliser la même main pour accélérer et maintenir le bouton enfoncé.
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De même, les warnings et le klaxon sont trop proches et pas évidents à distinguer en conduisant. Bien sûr, il est facile de s’y habituer, mais une disposition plus pertinente aurait été préférable.
Pour ce qui est des rangements, l’espace sous la selle est assez limité. En effet, la ou les batteries du SK3 se placent sous la selle, ce qui limite la place restante. Si vous n’utilisez qu’une seule batterie, il reste possible d’y loger un casque jet, mais l’emport de deux batteries et du chargeur réduira à néant l’espace disponible sous la selle.
Heureusement, Horwin a prévu un petit crochet entre les jambes du conducteur pour transporter des sacs, ainsi qu’une grande boîte à gants refermable, mais sans verrou.
Un bel écran central, mais aucune application
Le Horwin SK3 pêche par l’absence d’une application avec laquelle on peut appairer le scooter. Malgré cela, la marque a toutefois travaillé l’aspect technologique du deux-roues, à commencer par l’écran central. Celui-ci est de bonne qualité et très lisible en plein soleil, mais n’affiche que peu d’informations en plus de la vitesse et le mode de conduite, à savoir l’odomètre, l’heure et le compteur trip.
Il n’y a donc pas d’affichage de l’autonomie restante estimée ni de la température extérieure, contrairement à ce qui peut se faire sur d’autres modèles concurrents.
Le déverrouillage mains libre est en revanche proposé de série, malgré le fait qu’il faille appuyer sur le bip et donc le sortir de sa poche pour pouvoir utiliser le deux-roues. Le démarrage se fait en utilisant le sélecteur, similaire à celui que l’on retrouve sur un Honda Forza, par exemple. L’avantage est que le scooter se verrouille automatiquement une fois à l’arrêt, sans qu’il ne soit nécessaire d’accéder au bip, ce qui est un atout pour gagner du temps.
Terminons enfin par l’alarme embarquée de série, qui est alimentée par une batterie auxiliaire. Cela signifie que le scooter reste protégé même si les batteries principales sont retirées pour être rechargées, par exemple.
Un scooter électrique nerveux mais limité à 90 km/h
Malgré son aspect musclé, le SK3 n’est pas le scooter le plus dynamique du marché, notamment car sa vitesse maximale n’est que de 90 km/h. Les accélérations sont bonnes, sans toutefois être décoiffantes. En revanche, le deux-roues est assez nerveux et offre de bonnes reprises, le rendant très agréable à conduire. Le freinage régénératif est très discret et ne va pas jusqu’à l’arrêt complet, ce qui peut être décevant, notamment quand on y prend goût sur d’autres engins.
Trois modes de conduite sont proposés, à savoir le mode 1 qui bride les accélérations et la vitesse maximale à 50 km/h et convient à un usage urbain, le mode 2 qui limite à 70 km/h et suffit pour le périphérique parisien, et enfin le mode 3 qui permet d’aller jusqu’à 90 km/h. Il faut bien jauger si cela vous suffira, puisque le SK3 n’est pas adapté pour un usage sur autoroute, mais convient parfaitement pour des trajets périurbains.
Malgré cette puissance limitée, le SK3 est vraiment très agréable et fun à conduire, notamment grâce à sa stabilité, sa maniabilité, sa bonne prise au vent, mais aussi par son freinage efficace, malgré le manque d’ABS. Les suspensions sont correctes, sans pour autant gommer tous les défauts de la chaussée. On ressent d’ailleurs bien les imperfections de la route si elle est dégradée, mais il faut garder à l’esprit que le SK3 ne se veut pas être un modèle haut de gamme ultra confortable.
En ville, le deux-roues se faufile très facilement entre les voitures, notamment grâce à sa maniabilité et malgré le fait que les rétroviseurs soient plus larges que les poignées. On leur pardonne toutefois ce défaut, car leur visibilité est excellente, ce qui est suffisamment rare pour être souligné.
Vous l’aurez compris, le SK3 est très agréable à conduire que ce soit sur voie rapide ou en ville, même s’il faut garder en tête que sa vitesse maximale est assez limitée. En revanche, il n’est pas dénué de défauts, puisqu’il est bruyant à la conduite, ce qui est un comble pour un scooter électrique. Il n’atteint bien évidemment pas le niveau sonore d’un thermique, mais cela reste désagréable et audible au quotidien.
Quand il s’agit de se stationner, la marche arrière est mal placée et donc peu pratique. De plus, la béquille centrale est très mal pensée, puisqu’elle donne l’impression que le scooter va tomber par terre et manque de stabilité. C’est vraiment dommage, car le reste est vraiment très bien travaillé.
Une autonomie trop modeste
Le SK3 est disponible avec une ou deux batteries de 2,59 kWh (72 V/36 Ah) chacune, fournissant une autonomie maximale de 65 km par accumulateur. Dans les faits, ces chiffres semblent utopiques et sont à peine atteignables en mode éco. Durant nos tests, nous avons observé une autonomie d’environ 40 km par batterie, soit 80 km avec les deux accumulateurs.
Il faut également rappeler que même si la selle est prévue pour accueillir deux batteries simultanément, seule une peut être branchée au scooter, ce qui signifie qu’il faut s’arrêter sur le bas-côté pour débrancher l’accumulateur vide et connecter la deuxième batterie manuellement lorsque le niveau de charge n’est pas suffisant. Il est véritablement regrettable que Horwin n’ait pas prévu un deuxième câble pour simplifier les choses.
Chaque accumulateur pèse 16 kg et dispose d’une poignée avec indicateur de charge. Il est possible de les recharger en utilisant un connecteur Chogori et le chargeur fourni, dont le transformateur est imposant et bruyant. Il faudra également être patient puisque seul un accumulateur peut être chargé simultanément. Il est aussi possible de brancher le chargeur Chogori directement au scooter, bien qu’une seule batterie ne puisse être chargée en même temps.
Horwin déçoit donc, à la fois par la complexité de la recharge et l’autonomie peut-être un peu trop juste du SK3. C’est regrettable, car le deux-roues est agréable à conduire et aurait mérité plus d’investissement sur ce point.
Prix et disponibilité
Le SK3 se décline en deux versions, la première avec une seule batterie et l’autre avec un double accumulateur, vendus respectivement 4490 et 5990 euros, hors promotions. Un bonus écologique de 647 euros vient soulager la facture, ce qui rend le tarif du scooter assez intéressant.
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