Qu’il s’agisse de voitures et/ou de scooters, la mobilité électrique est façonnée par l’arrivée de nouvelles marques qui s’affranchissent des codes et de l’historique des véhicules thermiques. Nombre d’entre elles sont chinoises, comme par exemple Niu et Ninebot-Segway. Les fabricants espagnols ne sont toutefois pas en reste, avec des marques comme Silence et Ray, qui ont su innover et proposer d’excellents deux-roues, non seulement performants mais également confortables et bien finis.
La nouvelle marque Nerva rejoint ses compatriotes ibériques avec son modèle 125 cc, le EXE, qui s’apparente à un maxi-scooter, à mi-chemin entre le Silence S01+ et le BMW CE 04. Il est à ce jour l’unique référence de la marque, et se démarque de la concurrence grâce à son format imposant, ses performances remarquables, son excellente autonomie, ainsi que son prix relativement abordable au vu du gabarit et des prestations. Il est accessible à partir du permis B avec une formation de 7 heures ou avec le permis A1.
Fiche technique
Modèle | Nerva Exe |
---|---|
Dimensions | 222 cm x 78 cm x 129 cm |
Puissance du moteur | 12 kW |
Couple maximal | 48 Nm |
Nombre d’assistances | 3 |
Technologie de la batterie | LFP |
Autonomie annoncée | 150 km |
Temps de recharge annoncé | 270 min |
Batterie amovible | Oui |
Nombre d’emplacements de batteries | 2 |
Bluetooth | Oui |
GPS | Non |
Écran électronique | Oui |
Permis | A1 |
Couleur | Blanc, Gris |
Fiche produit |
Ce test a été effectué à partir d’un modèle prêté par la marque.
Design
Au premier abord, le Nerva EXE n’a rien d’un scooter électrique et reprend la plupart des formes d’un maxi scooter GT thermique, à commencer par son gabarit de 2 227 x 1 291 x 786 mm et son poids de 202 kg.
Les courbes sont sportives et racées, avec des angles aigus, que ce soit au niveau du carénage ou même des optiques. Celles-ci sont d’ailleurs full LED aussi bien à l’avant qu’à l’arrière et affirment la sportivité du deux-roues.
Les formes sont musclées et très travaillées, notamment avec la face avant qui se veut imposante et large afin d’envelopper le conducteur, qui contraste avec l’arrière du scooter qui s’affine et rebique vers la selle pour laisser la partie mécanique visible.
Ce dernier choix de design reste toutefois discutable, notamment sur le côté droit, avec des gaines oranges visibles et un vulgaire bras en acier pour abriter la courroie de transmission et les batteries. Nerva a toutefois préféré se concentrer sur un châssis avec une structure multitubulaire en acier, offrant une rigidité supérieure.
Le choix des couleurs est toutefois limité au gris et au blanc et donc à des tons assez sobres. On aurait préféré pouvoir choisir des couleurs plus flashy comme du rouge ou du bleu électrique, même si l’aspect du scooter reste très réussi.
Mis à part ces quelques défauts, le design du Nerva EXE est un succès et respire le dynamisme. Les plastiques et matériaux utilisés sont également de très bonne qualité et semblent à la fois durables et robustes. Les alignements sont également très bons, ne laissant aucun défaut apparent dans l’ensemble.
Il en va de même pour la selle, qui est non seulement de bonne facture, mais qui s’ouvre vers l’avant, contrairement à la majorité des scooters. Afin qu’elle soit bien maintenue, Nerva a préféré utiliser des vérins pour la soutenir, qui sont eux aussi bien finis et robustes.
La selle offre d’ailleurs un bon confort d’assise pour le conducteur et le passager, notamment grâce à son épaisseur mais aussi à sa taille. Un petit dosseret conducteur y est intégré, mais celui-ci est peut-être un peu trop avancé pour ceux qui aiment se reculer. Le passager bénéficie quant à lui de beaucoup d’espace, de barres de maintien stables et non glissantes, et de repose-pieds escamotables. Ceux-ci sont suffisamment reculés pour ne pas gêner le conducteur, bien qu’il arrive que les pieds du passager puissent frotter contre les mollets du conducteur à l’arrêt.
Nerva est allé jusqu’à créer un tunnel central, très commun sur les GT thermiques et souvent apprécié par les conducteurs sportifs, qui aiment le serrer avec leurs pieds.
L’ergonomie du guidon est quant à elle relativement standard. Les commandes des feux, des clignotants et le klaxon sont à gauche, tandis que le sélecteur de mode, les warnings, et la marche arrière sont à droite. Le choix de placer la marche arrière du même côté que la manette des gaz nous a initialement paru étrange, jusqu’à ce que nous comprenions qu’il suffit d’une simple pression sur celle-ci sans avoir à actionner les gaz.
C’est un choix peu commun et il faudra s’y habituer, d’autant plus que la marche arrière est tellement peu puissante qu’elle est quasi inutile.
Nerva a également intégré un mécanisme de déverrouillage à l’ancienne, comme celui qu’on retrouve sur un Honda PCX, avec un volet permettant de fermer la serrure qui s’ouvre en utilisant un embout en plastique sur la clé. Heureusement, l’utilisation de ce système est facultative. Par ailleurs, la marque a complexifié l’ouverture de la selle et de la trappe de recharge en créant un cran supplémentaire pour leur ouverture, et les associant à des boutons dédiés.
Le problème est qu’il faut éteindre le scooter pour ouvrir une des deux trappes et que ce cran s’enclenche difficilement. Il aurait été beaucoup plus simple d’en faire fi et de laisser le conducteur actionner les boutons à sa guise.
Terminons enfin par les rangements, qui sont assez limités. En effet, malgré ses dimensions, le Nerva EXE ne propose pas de boîte à gants, alors qu’il aurait été facile de créer une encoche dans le carénage. Exit aussi le crochet central, puisque le tunnel central ne permet pas de loger de sacs entre vos pieds.
On se consolera cependant avec l’espace disponible sous la selle, qui permet de loger deux casques, ce qui est rare sur un scooter électrique. Malheureusement, le chargeur est assez volumineux et il faudra le laisser chez vous si vous comptez vous déplacer à deux, sous peine de ne pas pouvoir y ranger vos casques.
Technologies embarquées
Pour un scooter lancé en 2023, le Nerva EXE se doit d’embarquer des technologies modernes. Malheureusement, il ne propose à ce jour pas d’application connectée, ce qui est particulièrement décevant comparativement à la concurrence. Cependant, un logo Bluetooth affiché sur l’écran central laisse penser qu’une application pourrait être proposée dans un second temps. Il faudra donc attendre pour voir s’il sera possible de recevoir des alertes sur son mobile et de géolocaliser le scooter, si toutefois la marque en développe une.
Pour ce qui est de l’écran central de cinq pouces, celui-ci se contente d’afficher des informations de base, comme la vitesse, le mode de conduite, le pourcentage de batterie restant, l’heure, la température extérieure, le compteur trip et l’odomètre. L’autonomie restante n’est pas estimée et il n’est pas non plus possible d’afficher des instructions de guidage à l’écran. Pire encore, l’écran est illisible en plein soleil, ce qui est à la limite du danger.
Pour se faire pardonner, Nerva a prévu une double prise USB-A pour recharger votre smartphone, qui pourra pour sa part faire office de GPS. Le démarrage du scooter se fait quant à lui en utilisant une bonne vieille clé, Nerva ne proposant pas de télécommande ou de carte NFC.
Conduite
Le EXE est doté d’un moteur brushless de 9 kW, allant jusqu’à 12 kW en pic. C’est donc particulièrement puissant pour un 125 cc électrique, puisqu’à titre de comparaison le Silence S01+, certes plus petit, se contente de 7,5 kW. À la conduite, les performances sont bonnes, le scooter est nerveux et les reprises sont réactives. Toutefois, le 0 à 50 km/h est atteint en 4,5 secondes, ce qui est beaucoup plus lent que son rival espagnol, qui ne met que 2,8 secondes pour atteindre les 50 km/h.
Trois modes de conduite sont proposés, à savoir Eco, qui bride la vitesse maximale à 55 km/h, le mode Normal qui permet d’aller jusqu’à 85 km/h et enfin le mode Sport qui permet d’atteindre les 125 km/h. Malheureusement, même si ce dernier reste très performant, le démarrage n’est pas décoiffant et toute la puissance du moteur n’est pas disponible immédiatement, contrairement à ses rivaux européens.
En parlant du moteur, celui-ci est très silencieux pendant le roulage, mais devient plus bruyant à faible régime, sans que cela ne soit dérangeant.
À la conduite, le Nerva EXE est très stable et facile à manier, que vous soyez seul ou à deux, malgré son gabarit imposant et son poids. Ceci dit, il reste un maxi scooter et certaines manœuvres en ville seront naturellement plus compliquées à réaliser qu’avec un petit 50 cc. En revanche, il ne pose aucun problème pour se faufiler en agglomération, et reste parfaitement stable.
Les rétroviseurs sont hauts et ne dépassent quasiment pas des poignées, ce qui facilite encore plus l’interfile en milieu urbain. Leur visibilité est d’ailleurs excellente, et ils s’ajustent véritablement à vos besoins, limitant au maximum les angles morts.
Les suspensions sont également excellentes, notamment grâce à son amortisseur oléopneumatique ajustable et sa fourche télescopique à l’avant. Ceux-ci se chargent de gommer avec brio les imperfections de la route, même si certaines vibrations se font parfois ressentir dans la selle.
Le freinage est également très efficace, le Nerva EXE disposant d’un freinage régénératif assez discret, qui ne permet toutefois pas d’aller jusqu’à l’arrêt complet. Il dispose bien entendu du CBS (freinage couplé), mais pas de l’ABS, ce qui aurait été appréciable, notamment sur un maxi scooter. La prise au vent sur voie rapide est également très bonne, grâce à la bulle mi-hauteur de série.
Terminons par la facilité de stationnement qui reste moyenne, notamment à cause de la taille et du poids du deux-roues. Malheureusement, la marche arrière est trop limitée en puissance pour être réellement utile et sert surtout d’assistance aux manœuvres à faible vitesse.
Autonomie et recharge
Le Nerva EXE est équipé de batteries fixes LFP (lithium-fer-phosphate, LiFePO4) fabriquées par la célèbre marque automobile chinoise BYD. Celles-ci offrent un meilleur rendement que les batteries traditionnelles et sont garanties cinq ans, assurant également une tranquillité d’esprit. La marque promet une autonomie de 150 km en mode Eco, 115 km en mode Normal et 75 km en mode Sport.
Dans les faits, le scooter tient généralement les chiffres évoqués ci-dessus, en fonction bien sûr de votre conduite et du type de trajet (urbain, mixte, autoroute, etc.). Il est donc l’un des scooters les plus autonomes du marché, avec le Silence S01+, le BMW CE 04 et le Ray 7.7.
Le Nerva EXE se charge en utilisant une prise standard type 2, ce qui simplifie la recharge sur une borne publique. Malheureusement, celle-ci n’offre pas de charge rapide et se contente d’une puissance de 1,8 kW.
C’est largement suffisant sur une prise domestique, puisqu’une recharge complète prend environ 4h30, mais l’utilisation d’un tel connecteur n’a aucun intérêt s’il n’est pas compatible avec une puissance plus élevée, comme le proposent par exemple le Ray 7.7 et le BMW CE 04.
Il faut également souligner que, bien que le chargeur lui-même soit intégré au scooter et évite ainsi d’avoir à utiliser un transformateur ou un boîtier comme beaucoup d’autres deux-roues électriques, la « douchette » type 2 prend de la place, notamment sous la selle, et n’apporte pas de vraie utilité.
L’utilisation d’un connecteur C13 aurait été plus intelligente et aurait pris moins de place. Pire encore, la douchette n’est pas verrouillée durant la charge, ce qui signifie que n’importe qui peut débrancher le scooter lorsqu’il est relié à une borne publique.
C’est vraiment décevant et le choix de Nerva est difficile à comprendre et semble bâclé, puisque la marque aurait dû choisir entre un connecteur plus petit, ou proposer véritablement la charge rapide avec un verrouillage de la douchette.
Tout n’est cependant pas à jeter, puisque Nerva propose les batteries à la location sur une durée de cinq ans. À l’issue de cette période, il est possible d’acheter une nouvelle batterie ou de continuer la location, en recevant dans les deux cas une batterie neuve, assurant ainsi une durabilité au scooter sans perte de performances.
La marque se charge également de recycler les anciennes batteries en les fournissant à des associations qui les utiliseront pour stocker de l’énergie photovoltaïque dans des pays défavorisés. L’idée est louable et permet de s’assurer que les batteries sont réutilisées correctement.
Prix et disponibilité
Le Nerva EXE est affiché à 7 940 euros TTC ou 5 140 euros TTC + 59,92 euros de location de batterie par mois sur 5 ans. Il bénéficie en outre d’un bonus écologique de 720 euros, ce qui est inférieur à la concurrence, puisque des scooters équivalents peuvent toucher jusqu’à 900 euros de prime.
Malgré cet écart, le prix du Nerva reste contenu et la marque n’a pas fait de concessions sur les matériaux, bien que l’on aurait apprécié une meilleure connectivité et une charge rapide.
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