Test de la Himo L2 : une bonne trottinette électrique pour débuter

Fat et pas très furious

Nous avons testé la trottinette électrique Himo L2, un beau bébé de presque 20 kilogrammes dont le poids est à la hauteur du sentiment de sécurité qu'on ressent une fois sur la route. Voici notre avis complet.
La trottinette Himo L2  // Source : Anthony Wonner - Frandroid
La trottinette Himo L2 // Source : Anthony Wonner - Frandroid

Ce test a été réalisé le 28 Septembre 2021 et le marché a peut-être évolué depuis. Consultez notre comparatif pour découvrir des produits plus récents potentiellement plus pertinents pour vous.

 

Himo est un constructeur chinois spécialisé dans les véhicules électriques à deux roues. Après plusieurs vélos et draisiennes, dont la popularité en France est assez restreinte, notamment en raison de la législation contraignante, la marque se lance désormais dans les trottinettes électriques avec sa Himo L2. Disponible sur diverses places de marché, cette trottinette s’adapte aux réglementations françaises, notamment en restant limitée à 25 km/h.

Avec un prix compris entre 450 et 500 euros selon les revendeurs, elle vient se positionner face à une Xiaomi Mi Scooter Pro 2, mais ne joue pourtant pas du tout dans la même catégorie. Voici notre test complet de ce bolide poids lourd.

Ce test a été réalisé avec une Himo L2 cédée par Geekbuying. Merci à eux.

Fiche technique

Modèle Himo L2
Autonomie annoncée 35 km
Temps de recharge annoncé 360 min
Vitesse max 25 km/h
Puissance du moteur 300 watts
Poids maximal supporté 150 kg
Prix 549.99
Fiche produit

Un design poids lourd

Au premier regard, la Himo L2 n’est pas sexy et aura tendance à rappeler les courbes de la NIU KQi3 Pro. On est loin ici du gabarit point plume d’une trottinette E-Two par exemple, et même de celles de Xiaomi. Et pour cause, on est là en présence d’un beau bébé de 118,3 x 46 x 121,6 cm (L x W x H) pour 18 kg. Oui, vous avez bien lu, 18,7 kg pour une trottinette. C’est beaucoup… surtout quand il faut la transporter dans des escaliers, mais ce n’est pas sans avantages pour autant.

Au rang des inconvénients, il est clair que son poids et son imposante stature rendent désagréable toute montée d’étages, d’autant plus lorsque la volée de marches en question est agencée en colimaçon et que l’espace entre les murs n’est pas très large. Essayer de tenir la trottinette à la verticale pour éviter de taper les murs demande à la fois de la force et de la précision. Sur un étage, on s’en sort, à partir du 4e, je dois avouer que j’ai trouvé l’exercice pénible. Mais voyons le verre à moitié plein : vous pouvez annuler votre abonnement à la salle et économiser 30 euros par mois…

La Himo L2 est un beau bébé
La Himo L2 est un beau bébé // Source : Anthony Wonner – Frandroid

Une trottinette (assez) facile à plier, difficile à ranger

Une fois la trottinette ramenée chez vous, il faudra alors la ranger. Entre ses 48 cm de haut une fois repliée, sa largeur imposante et son poids, il sera difficile de la glisser sous un lit ou dans un placard. De même, dans un coffre de voiture, elle prendra une place certaine, d’autant que son envergure de 50 cm ne peut pas être réduite puisque ses poignées ne se rabattent pas.

On notera également que la Himo L2 n’est pas la plus agréable à replier. Seule la potence se plie, à l’aide d’un mécanisme à rabat à la fois solide et simple à gérer. Pour accrocher le guidon à la roue arrière en revanche, il faut passer un crochet dans une petite pièce en plastique qui nécessite d’être rabattue manuellement. À l’aveugle, ce n’est pas toujours évident. Dommage, parce que le petit crochet en haut du guidon est bien pensé et permet même d’y mettre un sac ou une veste lors de vos trajets.

Notons qu’un arceau métallique surmonte la roue dans la continuité du châssis. C’est assez rare pour le signaler : cela permet d’accrocher un antivol à la trottinette elle-même et non à la roue, c’est rassurant. Avec un U, il faudra cependant parfois faire preuve de créativité pour trouver l’angle parfait selon l’endroit où vous souhaitez l’accrocher.

Un deck confortable

C’est vrai que cela ne donne pas envie dit comme cela, mais ceux qui n’ont que faire des escaliers y trouveront bien des avantages, à commencer par sa stabilité et la largeur du plateau (ou deck). Avec plus de 50 cm de longueur (sans compter les courbures aux extrémités et 20 cm de large, vous ne vous demanderez jamais comment il vous faut positionner vos pieds dessus. Il suffit de monter dessus et de s’y tenir dans la position que l’on trouve la plus confortable : tout est possible, même rester à pieds joints sans dépasser.

Avec un tel gabarit typé SUV (voire 4×4), la Himo L2 assure une stabilité et un sentiment de sécurité hors du commun. Ce n’est clairement pas un coup de vent ou un petit caillou qui vous feront dévier de votre route. Elle supporte en outre un poids maximal de 150 kg, ce qui est plus que les 100 kg annoncés habituellement chez les autres constructeurs.

Le guidon quant à lui se trouve à 1,20 mètre de hauteur (1,03 mètre depuis le deck) et n’est pas réglable. Du haut de mon mètre 75, il est donc parfaitement positionné, mais il ne conviendra peut-être pas aux personnes les plus petites.

Voir et être vu

C’est obligatoire, la Himo L2 est équipée de catadioptres au niveau des roues, de chaque côté, ainsi qu’un cinquième à l’arrière faisant également office de feu de stop clignotant lors du freinage. Il se situe par ailleurs au-dessus d’un emplacement qui servira à fixer une plaque d’immatriculation au besoin pour ceux qui auraient besoin de se mettre aux normes des législations d’autres pays.

Le phare avant, à monter soi-même, est situé à environ 60 cm du sol, soit à mi-hauteur. Ce positionnement est intelligent pour bien éclairer la route et voir où l’on roule, mais il peine en revanche à se rendre utile pour éclairer des obstacles un peu plus hauts, ou un cycliste qui roulerait devant vous par exemple. Un réflecteur au niveau du guidon aurait en outre apporté un peu plus de sécurité pour contrebalancer notre faible visibilité avant.

La lampe est un peu basse et les câbles apparents
La lampe est un peu basse et les câbles apparents // Source : Anthony Wonner – Frandroid

Finitions

Au rang purement esthétique, on notera que les câbles sont apparents sur le premier tiers de la potence et au niveau du guidon. Les soudures sont quant à elles plutôt bien faites et assez discrètes, bien que visibles. À ce niveau de prix, on apprécie le soin apporté à l’ensemble.

Une interface minimaliste

Le guidon de la Himo L2 est large avec ses 50 cm d’envergure, ce qui rend la position confortable. Les poignées sont recouvertes d’une protection antidérapante en silicone amovible (c’est un détail, mais pour la durabilité de l’engin, c’est assez important pour être souligné). C’est certain, votre main ne glissera pas.

Le guidon de la Himo L2
Le guidon de la Himo L2 // Source : Anthony Wonner – Frandroid

Vous trouverez deux manettes de frein : à gauche pour le frein à disque arrière et à droite pour un frein électromagnétique à l’avant. Elles sont plutôt bien positionnées et tombent pile sous ma deuxième phalange. Par ailleurs, la sonnette se trouve à gauche, à mi-chemin entre la poignée et le frein. Naturellement, votre main va se positionner à la fois sur le frein et la sonnette et activer les deux en même temps en cas de freinage d’urgence. C’est vraiment pratique dans ces moments où l’on n’a pas le temps de réfléchir ou de choisir entre s’arrêter et prévenir de notre présence. La sonnette est d’ailleurs plutôt audible.

À droite, la manette des gaz s’active du bout du pouce. Sa course est en revanche un peu longue, ce qui oblige à maintenir une position un peu désagréable pour rester en vitesse maximale. Si vous êtes sujet aux tendinites ou fragile du canal carpien, ce n’est peut-être pas le plus optimal.

Sur le dessus de cette manette se trouvent les deux seuls boutons de cette trottinette : un pour activer l’engin ou l’éteindre (et changer de mode de conduite), et un pour gérer l’éclairage.

Un écran lisible et simpl(ist)e

Au milieu de ce guidon se trouve un écran LCD plutôt lumineux lisible même en plein soleil. L’interface se veut extrêmement minimaliste et ne multiplie pas les informations inutiles.

On y trouve la vitesse actuelle, le niveau de batterie sous forme de 4 barres manquant un peu de précision et un petit logo qui change de couleur selon le mode de conduite (économie d’énergie, normal ou sport). À côté de celui-ci se trouve un voyant pour vous indiquer si le phare est allumé ou non.

L'écran de la Himo L2 est minimaliste
L’écran de la Himo L2 est minimaliste // Source : Anthony Wonner

Pas d’application

L’interface est donc très minimaliste sur la trottinette et vous n’aurez pas plus d’informations sur votre smartphone puisqu’il n’existe pas d’application dédiée. Si vous aimez les statistiques, passez votre chemin, cette trottinette électrique n’est pas pour vous.

Une conduite plan-plan, mais rassurante

Pour mettre en branle ses presque 19 kg auxquels s’ajoute le poids du conducteur ou de la conductrice, la Himo L2 est équipée d’un moteur de 350 W, il fallait bien ça. À titre de comparaison, la Xiaomi Mi Scooter Pro 2, c’est une puissance nominale de 300 W.

La puissance tranquille

Malgré ce moteur qui en a sous le capot, la Himo L2 n’est pas une foudre de guerre et s’adresse très clairement aux amateurs de balade plus qu’aux fans de vitesse. Il vous faudra plusieurs secondes pour atteindre la vitesse maximale, qui plafonne d’ailleurs bien souvent à 24 km/h. Les accélérations ne sont clairement pas véloces et la puissance vous manquera si vous souhaitez dépasser un cycliste avec une bonne foulée, ou pire, vous sortir d’une situation délicate au milieu d’un carrefour.

Himo L2
Tut tut les rageux // Source : Anthony Wonner – Frandroid

Pourtant, on sent que la Himo L2 en a sous le capot et qu’elle se bride d’elle-même à l’approche de la fameuse limite légale de vitesse. Dès que l’on arrive aux 25 km/h, la décélération se fait nettement sentir, faisant généralement tomber la vitesse à 24 avant de remonter doucement (encore plus doucement au fur et à mesure que la batterie se vide). En légère pente, même constat : vous aurez le sentiment que la trottinette peut aller plus vite alors qu’elle oscillera entre 24 et 25 km/h. Comme toutes les trottinettes électriques, sur des montées plus raides en revanche, vous retomberez autour des 20 km/h, voire moins en fonction du degré d’inclinaison, mais ça ira toujours plus vite que vos pieds…

L’accélération est quant à elle maîtrisée et progressive. Même en poussant la manette des gaz à fond, la Himo L2 part sans à-coup. C’est très agréable au quotidien, même si cela manque de nervosité dans certaines situations.

Une excellente stabilité

Comme expliqué plus haut, la Himo L2 est grosse et lourde. On pourrait n’y voir là que des désavantages, mais cela la rend également très stable. Vous n’aurez clairement pas peur des bourrasques et conduire avec une main dans la poche vous semblera presque naturel (mais évitez tout de même). Pour la beauté du sport et par goût du risque (pas trop quand même, ce n’était pas sur la route), j’ai tenté de lâcher les deux mains et de continuer sur la décélération en équilibre… et avec un peu d’habileté, ça fonctionne. Cela n’a bien sûr aucun intérêt si ce n’est prouver la stabilité de cette trottinette.

Bien que n’étant pas munie d’amortisseurs, la Himo L2 fait jouer ses gros pneus (à chambre à air gonflable) de 10 pouces pour encaisser les chocs. Sur de petits pavés, une bonne partie des secousses sont donc absorbées et, même à 25 km/h, on ne se sent pas (trop) secoué. Moins en tout cas que sur une petite E-Twow Booster S+ pourtant munie d’amortisseurs. Vous vous surprendrez peut-être même à foncer volontairement dans les nids de poule pour en tester la résistance (spoiler : ça tient bien), ou monter les petits trottoirs (rappelons que la vitesse y est limitée à 6 km/h).

Dans l’ensemble, elle reste très maniable malgré son gabarit et, une fois que vous aurez ses dimensions dans l’œil, vous n’aurez pas vraiment peur de vous faufiler entre les voitures au feu rouge.

Double freinage

Comme dit plus haut, la Himo L2 dispose de deux poignées de freins : un (à disque) pour l’arrière, l’autre (électromagnétique) pour l’avant. Comme tous les freins sur la roue avant, le second peut paraître un peu brusque, sans pour autant vous propulser par dessus le guidon, mais on apprend vite à le doser par à-coups pour s’arrêter en douceur. À l’arrière en revanche, on trouve le mordant que l’on attend d’un frein pour s’arrêter rapidement. Utiliser les deux permet de parer à toutes les urgences.

Le guidon de la Himo L2
Le guidon de la Himo L2 // Source : Anthony Wonner – Frandroid

Bien stable sur ses appuis, la Himo L2 ne chasse pas de l’arrière lorsqu’on freine. Vous n’aurez donc pas peur de vous retrouver en travers de la route.

Une bonne autonomie

Avec sa batterie de 36 V / 7,8 Ah, la Himo L2 est censée parcourir jusqu’à 35 km sur une seule charge selon son constructeur. Comme toujours, il s’agit ici du maximum et il parait peu probable que vous puissiez atteindre une telle autonomie en roulant normalement. Et pourtant, en 2 mois d’utilisation, j’ai trouvé l’autonomie plutôt bonne avec en moyenne à peine moins de 30 km de trajet en mode sport entre deux charges (autour de 28-29 km) sur un trajet relativement plat, un poids de 75 kg + mon sac à dos et la lumière allumée sur la moitié de cette distance (pour le retour le soir).

Il est dommage que l’affichage à l’écran ne soit pas plus précis. Il m’est arrivé de partir du bureau avec une jauge de batterie indiquant 3/4 et d’arriver à sec 5 km plus loin. Ce n’est en revanche vraiment que sur le dernier kilomètre que la vitesse de la trottinette est réellement bridée.

Le cache du chargeur de la Himo L2 s'imbrique difficilement
Le cache du chargeur de la Himo L2 s’imbrique difficilement // Source : Anthony Wonner – Frandroid

Pour la charge, comptez entre 5 h 30 et 6 heures pour un plein complet, ce qui est dans la moyenne pour ce genre de trottinette électrique. Le port de charge est quant à lui protégé par un cache en caoutchouc qui s’avère assez difficile à replacer. C’est dommage, d’autant qu’à cette hauteur il est à portée des éclaboussures, ce qui risque de l’endommager.

Prix et disponibilité

La Himo L2 se trouve à des prix très variés selon les revendeurs. Chez Geekbuying, elle est affichée au prix de 592,61 euros, mais son tarif est constamment réduit sous la barre des 500 euros. À l’heure de la rédaction de ces lignes, elle est affichée à 423 euros.

Note finale du test
8 /10
Avec son poids et son gabarit, la Himo L2 n'est pas une trottinette pour tout le monde (notamment pour ceux qui habitent au 7e sans ascenseur), mais elle a de très nombreux avantages et elle s'adapte particulièrement bien aux débutants. Simple à conduire, rassurante, douce sur son accélération avec des freins efficaces... Cette trottinette est parfaite pour se lancer dans la circulation sans être effrayé.

Son autonomie effective d'environ 30 km en mode sport est également plutôt confortable pour ne pas avoir à la recharger trop souvent.

La seule fausse note que l'on peut souligner est l'absence d'application et son écran minimaliste qui manque d'informations, notamment pour parfaitement jauger l'état de la batterie. Au vu de son tarif plus que raisonnable, on s'en accommode facilement.

Points positifs de la Himo L2

  • Supporte jusqu'à 150 kg

  • Très bon système de frein

  • Très stable

  • Conduite tout en douceur

  • 30 km d'autonomie environ

Points négatifs de la Himo L2

  • Difficile à porter et à ranger

  • Imprécision de l'indicateur batterie

  • Hauteur du guidon non réglable

  • Écran de contrôle sommaire

  • Pas d'application

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