On a roulé avec le Liquid Skateboard électrique sans télécommande : enfin des vraies sensations « street »

 
Solide proposition d’un français, le Liquid Skateboard électrique sans télécommande veut renouer avec le naturel d’un vrai skate et ouvrir cet objet à un nouveau public. Et on a pu le tester ! Voici notre premier avis.
Liquid Skateboard

On parle beaucoup d’EDPM (engin de déplacement personnel motorisé) sur Frandroid, quasi entièrement à travers la trottinette électrique. Pourtant, ces Engins de Déplacement Personnels Motorisés sont éclectiques : gyroroues type Segway, hoverboards, draisiennes ou monoroues. Peut-être encore moins connu, le skateboard électrique mérite le détour. Imposants (longboards en général) et à télécommandes, ils sont cependant loin des planches classiques. C’est pourquoi Alexis Chabat a développé un skateboard électrique d’un nouveau genre.

Du ski aux prototypes perso

Ayant fait carrière dans le ski, car originaire de Super-Besse, ce jeune Français a travaillé chez Decathlon pendant 5 ans. « Après 20 ans de ski, je suis passé au skate, pas besoin de montagne pour avoir des sensations de glisse », explique Alexis.

Liquid Skateboard électrique essai

« Il y a 4 ans, je travaillais donc à Lille, mais je devais aller très souvent en TGV à Toulouse pour voir ma petite amie ! » poursuit le jeune entrepreneur, « le skate me faisait gagner un temps fou entre les interconnexions, je pouvais le mettre partout avec moi dans le train. C’était une révélation qui correspondait à mes besoins de mobilité. »

Liquid Skateboard fondateur Alexis Chabat
Source : Liquid Skateboard

« J’ai essayé plein de modèles de skateboards électriques pendant 2 ans, et aimé la sensation dessus », confie-t-il, « mais dans le feu de l’action, j’oubliais la télécommande, et c’est un élément qui m’a toujours irrité sur ce type d’objet. »

« L’idée était donc un simple projet personnel, un prototype qui me plaisait, sans télécommande, et proche de la philosophie du skate ». Forme concave, dimensions, sensations, Alexis Chabat a ainsi profité seul de son joujou pendant quelques mois, « tout en améliorant comme l’algorithme de l’assistance pour être fluide et en le rendant le plus invisible possible ».

Première « prise en pieds » du Liquid Skateboard électrique

Puis le skateboard électrique passe entre les mains – enfin, sous les pieds – d’un ami ainsi que d’amis d’amis, avec d’excellents retours. « Je me suis donc dit qu’il y avait peut-être quelque chose à faire », raconte l’Alpin, qui s’est tenu aux bases. « J’ai même pensé à faire encore plus fin avec du carbone, or cela s’éloignait du bois, et donc du standard et de la philosophie que j’ai voulu finalement respecter. »

Le skate respecte ainsi les matériaux mais aussi l’empattement, les trucks ou encore la taille des roues pour pouvoir changer facilement des pièces. « Le résultat est fidèle à la culture street » se félicite Alexis, « mais c’est clivant pour ceux qui connaissent le skateboard électrique : on pousse et on freine comme un vrai skate !”.

Liquid Skateboard
Alexis Chabat sur son skateboard électrique. // Source : Liquid Skateboard

Le résultat du projet, à vocation industrielle et sécurisé auprès d’un partenaire européen, est donc proche des prototypes développés. Côté caractéristiques, le moteur délivre 350 W en pointe, et sa batterie lithium-ion est de capacité 90 Wh. « C’est juste en-dessous de la limite imposée pour la prendre dans un avion », souligne-t-il, « et elle demande environ 1h30 de charge ». Le skateboard sera aussi résistant à l’eau, certifié IP65.

Première « prise en pieds » du Liquid Skateboard électrique

Pour comprendre davantage le projet et expérimenter l’ambition, Alexis nous a fait tester un de ses derniers prototypes bien rôdé (plus de 1 000 km). À quelques détails près, comme la position du capteur ou les décorations de la planche, il s’agit du Liquid Skateboard électrique en version finale.

Liquid Skateboard électrique deck
Source : M. Lauraux pour Frandroid

N’étant pas skateur d’origine, il a fallu un temps d’adaptation, environ 1 à 2 heures. Sans télécommande, c’est la vitesse d’élan qui donne la vitesse du skate, qui ne fait que « cruiser ». Il n’accélère donc pas ne freine pas, en tout cas sur le plat. L’assistance envoie le nécessaire de puissance en montée et freine légèrement en descente afin de garder la même vitesse.

Liquid Skateboard électrique design
Source : M. Lauraux pour Frandroid

Pour vraiment freiner, c’est donc comme un vrai skate, on enlève le pied du capteur en roue libre, ou on saute ! Avec de l’expérience, on réussit à accélérer une fois sur la planche, au moyen de petits à-coups vers l’avant en levant les roues. Par contre, on se fait parfois surprendre par une brusque accélération, attention à la chute !

Première « prise en pieds » du Liquid Skateboard électrique

Entrons davantage dans les détails pour comprendre le fonctionnement. Déjà, il suffit de l’utiliser pour l’allumer, et l’engin s’éteint de lui-même après 10 minutes, de quoi offrir un « esprit libre ». Un bouton on/off existe bien, mais accessoire, utile seulement pour désactiver l’assistance.

Sur le Liquid Skateboard, un rectangle blanc sur le grip délimite le capteur, où l’un des pieds doit reposer pour que l’assistance « cruise ». Le Liquid Skateboard passe par plusieurs couleurs, via un voyant :

  • Bleu à l’allumage ou sans pied sur le capteur,
  • Jaune pour un pied détecté, sous 3 km/h et au-dessus de 22 km/h,
  • Vert (assistance en mode cruise)
  • Blanc progressif (montée)
  • Rouge progressif (freinage régénératif)
  • Violet (assistance désactivée)
  • Rouge constant (bug).

Ce petit voyant est excentré à gauche, idéal quand on est Regular (pied droit à l’arrière)… moins quand on est goofy comme nous, mettant notre pied droit sur le voyant la moitié du temps. Honnêtement, une fois que l’on comprend le principe, le voyant devient accessoire. Un second voyant, logeant sur le bloc batterie sous le deck, vient renseigner sur l’énergie restante. Il passe du vert au orange et rapidement au rouge au fil des sessions de ride.

Liquid Skateboard électrique batterie
Un voyant de batterie, le bouton pour déconnecter l’assistance et la prise de charge. // Source : M. Lauraux pour Frandroid

Difficile de donner une autonomie, que l’on estime à 5 km sur plat avant que le rouge débarque – spécifique au prototype – et 10 km avant de clignoter pour les derniers hectomètres, soit 30 à 45 minutes d’utilisation.

Première « prise en pieds » du Liquid Skateboard électrique

En termes de sensations, c’est exactement comme Alexis nous l’a décrit, c’est extrêmement naturel. On manie le skateboard électrique avec aisance, même facilement pour un néophyte, même si l’on ne démarre pas à 20 km/h au début. On a donc démarré en coupant l’assistance puis en accélérant progressivement la vitesse de cruising.

Sans télécommande, pas besoin de manier l’accélérateur ou de freinage, le corps et les bars s’expriment librement. La seule opération spécifique et peu naturelle est de garder un pied dans la zone, un point amélioré sur le produit fini, à zone plus large.

Liquid Skateboard électrique cruiser
Source : M. Lauraux pour Frandroid

On a donc aimé cruiser sur ce Liquid Skateboard d’abord sur un parking – en mode old school – avant de s’en servir d’engin multimodal jusqu’au métro… ou jusqu’à la station Vélib’ la plus proche.

Il serait intéressant de tester l’objet sur plus long terme et surtout dans sa version finale, qui démarre bientôt sa carrière.

Le Liquid Skateboard démarre sur Kickstarter

Car avant le vrai lancement prévu en février 2025, le Liquid Skateboard prend la voie du financement participatif. Un passage obligé pour la startup, pour financer les outils de production comme le moule du boîtier, et afin de vendre un produit à un prix accessible. Ce prix est de 499 euros, réduit à 299 euros au coup d’envoi pendant 48 heures, puis 339 et 369 euros pour les premiers exemplaires.

Mais à qui se destine cet engin d’un nouveau genre ? « On pense pouvoir toucher ceux qui veulent passer au skate électrique sans le côté tech, et même des initiés », déclare Alexis Chabat. Objet pour rider avec plaisir, la « Liquid Board » peut-être aussi un objet d’art. Une version limitée de 50 exemplaires d’un deck pour skate classique arbore un cliché du photographe Arthur Escoffier pour les intéressés (59 euros). Peut-être inspirera-t-elle des version futures ou éditions limitées !

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