Ni trottinette ni vélo, on a roulé sur la curieuse draisienne électrique « Deutsch qualität » qui a de la puissance à revendre

 
Aussi qualitative qu’originale, la draisienne électrique Steereon berce en l’univers de la trottinette et du vélo électrique, le tout avec la qualité allemande.
Steereon C30 draisienne électrique essai
Source : M. Lauraux pour Frandroid

Dans la mobilité urbaine, il y a la team vélo électrique et la team trottinette électrique. Pourtant, ces deux mondes ne sont pas inconciliables, puisque l’on voit émerger des engins s’inspirant de l’un et de l’autre. En 2019, l’Américain Wheels ouvrait la voie avec une draisienne, suivie par celle du Suédois Vässla en 2022, tandis que les trottinettes lettonnes Shif Swan et britanniques Swifty piochaient quelques éléments du vélo.

La marque allemande Steereon joue sur ce dernier terrain, avec une trottinette électrique d’un nouveau genre. Frandroid a découvert cette curiosité au salon CyclingWorld 2025 (Allemagne), et a pu même rouler avec sa version draisienne (avec siège).

Une draisienne électrique pliable, mais lourde

Déjà, les roues de la Steereon n’ont pas le même diamètre : 18 pouces à l’avant et 14 pouces à l’arrière. Le cadre ressemble à celui d’un petit vélo pliant électrique, avec un triangle de tubes en aluminium. L’arrière n’est pas un triangle classique avec des haubans et des bases, mais un double bras… pliable.

Cette draisienne électrique est pliante, avec un mécanisme simple en deux temps, qui ne résulte certes pas en un format ultra compact. Une poignée à desserrer permet de rabattre la roue arrière vers l’avant, comme un Brompton, de quoi gagner quelques centimètres en longueur.

On peut aussi plier la potence, afin de réduire la hauteur du véhicule. La Steereon se veut un engin transportable dans un coffre de voiture, ou plus pratique à ranger au bureau et dans son appartement. On utilise le mot transportable, car le poids s’élève tout de même à 22 kg.

La Steereon accélère et freine fort !

Pour conduire la Steereon, on s’assoit comme sur une selle vélo Selle Royal Essenza, avec des reposes-pieds, tandis que l’on saisit un guidon typique de petit vélo aux poignées ergonomiques. La position est droite, assez près du sol, un peu déconcertant au début ! Pour avancer, de pédale : il faut actionner une gâchette comme sur une trottinette électrique.

Elle actionne le moteur Bafang située dans la roue avant, développant une puissance de 500 W (900 W en pic) et un couple de 65 Nm. Sans souffrir de patinage de la roue avant, les accélérations sont très vives, avec le choix entre plusieurs niveaux, chacun disposant d’une vitesse limite. Notre modèle de test est le C30 allant jusqu’à 32 km/h (on a pas l’habitude), une version considérée comme un speedbike, d’où la présence d’une plaque, d’un rétroviseur et d’un avertisseur électronique.

Steereon roue avant moteur
Source : M. Lauraux pour Frandroid

Bonne nouvelle, une version 25 km/h existe bien, de quoi respecter la législation pour les draisiennes électriques, de même qu’une version 20 km/h pour la réglementation allemande. On profite de deux freins à disque hydraulique pour s’arrêter, ce qui est encore rare sur les trottinettes électriques. Inutile de préciser que ça freine très fort !

De la stabilité et de l’inconfort

La stabilité est supérieure à une trottinette électrique, grâce à la roue avant de 18 pouces, tandis que la petite roue arrière offre un comportement joueur. Notre poids étant équilibré sur la selle, on ne peut pas parler d’agilité ni de direction précise comme une Ninebot F3 Pro, mais c’est plus amusant qu’attendu.

Par contre, le confort est médiocre. La fourche est fixe, pareil pour le bras arrière, et les petites roues chaussées de pneus Innova de 2,125 pouces ne peuvent pas tout amortir. Heureusement que la Steereon possède une tige de selle suspendue, incluse sur la version la plus haut de gamme. On plaint les autres variantes, car toute imperfection de la route se sent dans les mains et l’arrière-train.

Nous n’avons pu pleinement tester la batterie, car notre prise en main s’est limitée à quelques kilomètres seulement. Faut-il savoir que l’accumulateur fixé sur le cadre offre une capacité de 556 ou 655 Wh selon la version. L’autonomie serait de 40 à 50 km selon Steereon, que l’on peut doubler avec une seconde batterie (soit 1 310 Wh maximum !).

Steereon cadre batterie
Un choix de capacité voire d’une seconde batterie, jusqu’à 100 km d’autonomie ! // Source : M. Lauraux pour Frandroid

Bref, l’expérience de cette Steereon est assez convaincante, surtout en termes de performances, une manœuvrabilité étonnante malgré la position passive, une stabilité rassurante et des freins mordants. La draisienne électrique pèche cependant sur le confort, tandis que le pliage ne change que peu l’encombrement.

Un bien cher engin disponible en France

Si l’on a pris en main cet engin, c’est qu’il est disponible en France (en livraison toutefois, pas de boutique ni partenaire physique). Le revers d’avoir des équipements haut de gamme, c’est un prix très élevé : 2 999 euros minimum, avec un assemblage fait en Allemagne.

Steereon draisienne électrique
La draisienne Steereon C30 débute à 2 999 euros. // Source : M. Lauraux pour Frandroid

Ceci n’est que le tarif départ, car Steereon met à disposition un configurateur après plusieurs options payantes :

  • Pack 1 : pliage de la roue arrière et selle suspendue (200 euros)
  • Pack 2 : pack 1 + batterie 655 Wh, antivols (mâchoire avant et chaîne (550 euros)
  • Pack 3 : pack 2 + clignotants, peinture métallisée et extension de garantie de 2 ans (900 euros)

On peut aussi choisir individuellement chaque option, ainsi que l’une des 7 couleurs disponibles, voire une alarme et un traceur GPS. Plus étonnant, la draisienne électrique accueille un porte-bagages arrière et un panier avant Klickfix jusqu’à 15 litres. La charge maximale de 135 à 150 kg offre ces possibilités. Attention, la facture gonfle vite, jusqu’à 5 275 euros ! Ça fait cher la draisienne électrique.

Pour les personnes allergiques à ce type de mobilité passive, Steereon vient également de lancer la version vélo électrique B25. Avec pédales, l’engin conserve son style, son format compact et ses capacités.