Avant d’entamer la lecture de cet article, sachez que le vélo prêté était un modèle de présérie non abouti, qui nécessite encore plusieurs améliorations. Le retour d’expérience émis ci-dessous ne reflète donc pas le produit final, mais demeure un premier avis qui est logiquement amené à évoluer suite aux futures modifications apportées par la marque.
Mise à jour du 30/05/2022 :
Suite à la publication de notre prise en main, la marque a souhaité réagir. Vous trouverez en bas de cet article de nouveaux éléments et quelques précisions techniques apportés par Tripbike.
Article original publié le 18/05/2022 :
Nous avons pu prendre en main le temps d’une semaine le vélo électrique Hyboo, qui se démarque par son faible poids et ses choix de matériaux. À 3300 euros, en vaut-il le coup ? Réponse dans ce petit retour d’expérience.
Fiche technique
Modèle | Hyboo Comfort (2022) |
---|---|
Vitesse max | 25 km/h |
Puissance du moteur | 250 watts |
Nombre d’assistances | 5 |
Autonomie annoncée | 100 km |
Temps de recharge annoncé | 120 min |
Batterie amovible | Oui |
Bluetooth | Oui |
GPS | Non |
Écran | Oui |
Poids | 15 kg |
Couleur | Argent, Jaune |
Prix | 3300 |
Fiche produit |
Cette prise en main a été effectuée à partir d’un modèle prêté par la marque.
Un cadre réussi
Après une carrière de 15 ans dans la haute couture, le design et le prêt-à-porter en Asie, Carla Sarantellis s’est lancée dans une nouvelle aventure entrepreneuriale : celle du vélo électrique. Ainsi est née Tripbike, à l’origine du VAE Hyboo, dont la particularité réside dans le choix de matériaux nobles et écoresponsables.
La promesse de ce modèle est la suivante : un vélo électrique léger, « hybride, lifestyle et conçu avec un esprit de femme », selon les dires de l’intéressée. Surtout, l’Hyboo est doté d’un cadre industriel notamment composé de bambou, mais aussi de carbone. Une combinaison qui lui permet de descendre à 15 kilos, soit un poids relativement faible par rapport à la moyenne du marché.
Le projet revêt par ailleurs une dimension sociale et humaine, puisque ce deux-roues est en partie assemblé par des personnes en situation de handicap. Pour ce faire, Carla Sarantellis s’appuie sur les Associations pour l’Insertion et la Réinsertion professionnelle et humaine des Handicapés (ANRH).
À 3300 euros, le Hyboo ne s’adresse clairement pas à toutes les bourses. « À la base, nous visions les CSP+, mais c’est finalement toutes sortes de gens qui l’achètent : de l’employé de banque à l’enseignant en passant par le monsieur retraité. C’est une communauté sensible au côté green et à son design », nous explique Carla Sarantellis.
Une potence inclinable
Sauf qu’à ce prix-là, l’attente est réelle quant à la qualité des finitions, le choix des composants et l’expérience de conduite. Et malheureusement, cet Hyboo ne coche pas toutes les cases. Côté finition, le cadre remplit toutefois ses promesses. Aucune pliure de soudure n’est apparente, le design fait clairement son effet. Le pari est donc réussi.
Soulignons aussi la bonne intégration du porte-bagages. Via un système intégré dans la potence, il est également possible de gérer l’inclinaison de celui-ci selon votre profil d’utilisateur. Là encore, c’est une idée intéressante qui a bien été exploitée.
En revanche, quelques petits détails viennent nous chafouiner : la commande déportée (sur le guidon) qui sert à gérer ses niveaux d’assistance est terriblement cheap. Un soin plus particulier aurait aussi pu être apporté à la gestion des câbles. Ceux reliés à la batterie sont notamment attachés par des serre-câbles et cela ne fait pas très « premium ».
À l’arrière, le garde-boue est mal fixé et totalement branlant dès que vous roulez sur de toutes petites irrégularités. Résultat : il vient taper sur un élément du cadre et tend à s’abîmer au fur et à mesure de vos trajets. Sans parler du bruit franchement désagréable que le choc provoque.
Et là, c’est le drame
Le vélo Hyboo, ou tout du moins notre modèle d’essai, semble souffrir de problèmes plus profonds. Après plusieurs dizaines de kilomètres parcourus dans Paris, le « porte-bagages » — je n’ai jamais posé le moindre effet dessus tant il paraissait fragile — s’est tout bonnement dessoudé en plein trajet.
Nous voilà donc avec un élément désolidarisé du vélo, qui aurait pu être dangereux pour les autres usagers de la route en cas de trafic dense. Ce genre d’événement n’a eu heureusement aucune conséquence, mais aurait pu entraîner des complications pouvant mener jusqu’à l’accident.
L’Hyboo repose sur une philosophie particulière. TripBike s’est concentré essentiellement sur la création du cadre et du design, tandis que toute la partie électrification repose sur un kit Add-e pensé pour transformer un vélo musculaire en vélo électrique, dont le prix de base est à 975 euros.
Au niveau de la conduite, l’expérience n’est pas au rendez-vous. Ou disons que cela dépend ce que l’on recherche. Le moteur à galets intégré au véhicule n’offre pas le meilleur comportement en matière d’assistance électrique. Il faut effectuer deux voire trois tours de pédaliers (cela dépend de votre rapport du moment) pour goûter à l’assistance.
Un aspect « zéro effort »
Une fois que cette dernière s’active, il n’y a pas de juste milieu : le moteur délivre toute sa puissance, mais ne s’adapte pas à l’intensité que vous mettez dans les pédales pour ajuster l’assistance, comme peut le faire un capteur de couple de qualité. Dans du trafic, vous passez donc votre temps à alterner entre phase de pédalage et phase inactive, tout particulièrement avec les modes d’assistance les plus élevés.
En résumé, le comportement lié à la conduite et l’assistance se rapproche plus d’un VAE d’entrée de gamme que d’un vélo électrique à 3000 euros. Malgré ses très belles finitions extérieures dignes d’un modèle haut de gamme.
Ce système a cependant comme « avantage » d’apporter un aspect « zéro effort » à vos trajets. Au moins, vous n’arrivez pas en sueur à votre travail ou domicile. Cela peut aussi convenir à une partie des utilisateurs. De son côté, la manette de vitesses Microshift est convenable, mais le passage des rapports (8 au total) aurait pu être plus incisif.
Au niveau du freinage, les freins à disque manquent de mordants. À chaque phase, il m’a fallu appuyer à fond sur les manettes pour m’arrêter ou ralentir comme je le souhaitais. La notion de progressivité n’existe pas vraiment. Pis, la manette de freins est systématiquement venue s’appuyer sur mon index au regard de la pression requise à appliquer.
Une batterie facile à extraire
La finesse des pneus est un choix assumé pour tirer le poids du vélo vers le bas, mais ce choix offre moins de grips à la route et provoque un sentiment de manque d’équilibre, particulièrement dans des virages un poil serrés à vitesse plus ou moins élevée. Pour finir, le système moteur-galet a eu tendance à « toussoter » par moment, sans très bien comprendre pourquoi.
Pour ceux qui le souhaitent, vous pouvez également retirer la batterie — très facile à extraire — de 1,3 kilo pour switcher en mode musculaire. Dans ce cas, n’hésitez pas à jouer avec les rapports de vitesse afin de baisser votre braquet au moment du démarrage. À noter que la batterie se recharge en 2h, pour une autonomie moyenne de 60 km.
Pour finir, une application, elle aussi gérée par Add-E, accompagne l’expérience afin de vous vous fournir tout un tas d’informations, comme votre niveau de batterie restant, le niveau d’assistance actuellement activé ou bien votre RPM (Round Per Minute), qui correspond au nombre de tours de pédaliers effectués chaque minute.
Quel bilan pouvons-nous tirer de cette prise en main effectuée sur une petite semaine ? Que le vélo électrique Hyboo a sa propre philosophie qui repose sur un projet social, humain et écoresponsable, en misant tout sur la légèreté du produit. Mais qu’in fine, l’expérience globale ne correspond pas au prix affiché de 3300 euros.
Un positionnement tarifaire élevé
À ce prix-là — et si les valeurs inhérentes au Hyboo ne vous parlent pas —, des modèles bien plus performants et équilibrés, mais aussi plus lourds sont clairement à prendre en considération. On pense notamment à l’as des VAE urbains, l’iWeech, mais aussi à la gamme Moustache ou Canyon, voire à Cowboy pour moins cher.
Certes, les vélos s’opposent en tous points et sont difficilement comparables vis-à-vis du Hyboo, mais l’expérience de conduite est clairement située aux antipodes. Disons qu’il n’y a pas de mauvais produits, mais seulement de mauvais prix. Celui du Hyboo n’est pas très chouette compte tenu des prestations proposées.
Mais encore une fois, il est important d’insister sur le point suivant : le modèle essayé appartient à une vague de présérie qui nécessite plusieurs améliorations, lesquelles ont le potentiel de changer la face de ce vélo électrique innovant.
Les explications de Tripbike
La marque a souhaité éclaircir certains points techniques déclinés ci-dessous sous forme de liste à puces :
- Câblage : les câbles sont aujourd’hui intégrés dans les jonctions BB (boitier de pédalier) et tubes ;
- Garde-boue : il est possible qu’une vis de la tringle de fixation du garde-boue se soit desserrée sur votre vélo test. Tous nos vélos sont vérifiés en contrôle qualité avant expédition ;
- Porte-bagages : nous avons déjà pris les mesures et les vélos de la prochaine série sont équipés d’un porte-bagages fixé sur le cadre, supportant une charge de 25 kg ;
- Niveaux d’assistance électrique : le moteur ne délivre pas toute sa puissance à son activation, comme vous l’indiquez. Il y a 5 niveaux d’assistance, et c’est l’utilisateur qui décide du degré d’assistance souhaité et non le vélo ;
- Le moteur qui « toussote » : nous ne comprenons pas cet adjectif, s’agissant d’un moteur électrique. Ce moteur à friction est performant s’il est normalement utilisé ;
- Freinage : nous avons opté dans la présérie pour des freins à disques mécaniques très efficaces, plus simples en matière d’assemblage par des personnes en réinsertion et situation de handicap et le suivi de SAV. D’autres séries de HYBOO suivront et seront équipées de freins hydrauliques.
[…] les constructeurs de vélos électriquesne manquent pas d’imagination. Quand un Hyboo ou Möbius se tournent vers le bois, d’autres choisissent la solution de […]
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