Marche arrière et freinage régénératif : ce moteur pour vélo électrique fait rêver

 
La société espagnole Niche Mobility travaille sur un moteur un poil particulier, qui serait doté d’un freinage régénératif pour vélo électrique… sans aucun rétropédalage, mais uniquement en descente ou lors d’une phase de freinage. De quoi augmenter l’autonomie des vélos électriques.

Dans l’univers des vélos électriques, le freinage régénératif n’a rien de nouveau. Il est généralement matérialisé par un système KERS (Kinetic Energy Recovery System), que l’on retrouve par exemple sur le modèle Jitensha – testé par nos soins – ou encore les VELLO Bike pliables et ultra légers.

Sur le Jitensha, ce système nous avait convaincus : il suffisait de rétropédaler pour sentir un freinage à la fois progressif et léger, mais suffisant pour s’arrêter à allure modeste. L’avantage, c’est que vous utilisez beaucoup moins les freins – à patin sur le Jitensha en l’occurrence –, pour mieux les préserver sur la durée. Et surtout, vous en profitez pour recharger la batterie en même temps.

Clé en main

La jeune pousse ibérique Niche Mobility reprend le principe du freinage régénératif, mais va encore plus loin qu’un système KERS. Sa technologie apporte les mêmes effets, sauf que vous n’avez nullement besoin de rétropédaler : le freinage régénératif s’active de lui-même en descente ou lors d’une phase de freinage, le tout géré de manière logicielle.

L’idée est ensuite la même qu’un système KERS : l’énergie dépensée est transformée pour récupérer quelques précieux kilomètres d’autonomie, et ainsi augmenter votre portée. La force de cette technologie réside bien évidemment dans son aspect clé en main : vous n’avez strictement rien à faire pour en profiter.

Source : Niche Mobility

En revanche, on peut légitimement se demander s’il est possible de personnaliser l’intensité du freinage régénératif, comme c’est le cas sur le Jitensha. Certains et certaines n’ont peut-être pas envie d’être volontairement ralentis par le système en pleine descente, afin de profiter d’une roue libre en bonne et due forme.

Sur son site internet, Niche Mobility présente tout un écosystème connecté composé d’une application, d’un ordinateur de bord, d’un moteur et d’une batterie. L’app en question permettrait d’affiner certaines fonctions du système, sans plus de précisions. Mise à jour OTA, alarme, localisation et blocage du moteur à distance font partie des options proposées.

Un couple monstrueux

L’ordinateur de bord est composé d’un écran TFT de deux pouces, dont les différentes interfaces indiquent votre vitesse, la puissance, la cadence, votre consommation, le mode d’assistance utilisé (il y en a quatre) ou encore l’autonomie restante en km et en pourcentage.

Le moteur pédalier revendique plusieurs puissances maximales selon la législation visée : une version 250 W est ainsi au programme pour l’Europe, limitant la vitesse du vélo à 25 km/h. De son côté, le couple de 120 Nm impressionne : les démarrages et reprises promettent d’être plus que dynamiques.

Source : Niche Mobility

Le moteur est surtout associé à une transmission à variation continue automatique, à l’image de l’Enviolo Automatic que nous pu tester sur le Canyon Precede:ON, ou de la technologie E2Drives présente sur le futur Decathlon haut de gamme – Frandroid l’a pris en main avant sa sortie cet été.

Avec, le système modifie le rapport et transmet le niveau d’assistance idéal selon votre vitesse, la typologie de terrain ou encore votre cadence de pédalage. Le tout de manière automatique. C’est là encore une solution clés en main et extrêmement efficace et agréable lorsqu’elle est bien conçue.

Suffisamment rare pour le souligner, Niche Mobility a même prévu une marche arrière. Pour l’activer, il suffit d’appuyer sur un bouton… voire de rétropédaler. Là encore, il semble intéressant de pouvoir la désactiver depuis l’application pour éviter les mauvaises surprises en plein trajet.

Des ardeurs à tempérer

De son côté, la batterie serait déclinée en deux versions : l’une de 450 Wh (2,6 kg), l’autre de 650 Wh (3,2 kg). L’ensemble de cet écosystème – moteur à variation continue, freinage régénératif et marche arrière – est officiellement nommé ADTS, pour Automatic Digital Transmission System.

Selon 01Net, Niche Mobility souhaite en fabriquer 500 pour l’Europe l’an prochain, et atteindre 50 000 unités en 2027. Pour le moment, une campagne de financement participatif a été lancée sur Crowcube, après une première levée de fonds.

Sur le papier, cette technologie fait rêver : il convient toutefois de légèrement tempérer nos ardeurs, puisque le projet n’a pas encore abouti sur le moindre produit fini. La promesse est magnifique sur le papier, faut-il maintenant la tenir.


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