Le vélo électrique est un très bon moyen de déplacement au quotidien sur de courtes distances, surtout en ville. Mais son coût, plus élevé que le vélo dit « musculaire » ou « mécannique », peut décourager certains acheteurs. Heureusement et comme pour la voiture, il est possible d’en louer, grâce à des offres récentes à l’instar de Motto.
Cette entreprise parisienne née en 2022 surfe sur le marché de la location longue durée de VAE, à l’instar de Véligo, l’acteur public d’Île-de-France Mobilités, ou de rivaux comme Dance, Swapfiets et Red-Will. Ses vélos ont sillonné les rues de Paris à partir du printemps 2022, avec une première génération de vélos.
Des modèles plutôt haut de gamme, inspirés par les Cowboy ou Vanmoof, qui débarquent déjà dans une seconde mouture Motto Two, encore plus attractive, apparue à l’été 2023. C’est ce VAE en location que nous avons testé pendant une dizaine de jours.
Un Motto espagnol sauce française
Comme pour la première génération, le Motto Two puise son inspiration chez Rayvolt pour concevoir son vélo. Le Two se base donc sur le modèle Exxite du fabricant espagnol, comme Hyundai, avec quelques différences de composants, notamment la batterie spécifique accessible via la selle.
Le Motto Two est encore plus réussi que le One, très moderne que ce soit en cadre fermé « Sport » ou cadre ouvert « Comfort ». Aucune soudure n’est visible, ni les câbles tous intégrés : on s’inspire clairement de Cowboy, jusqu’au guidon courbé quasiment identique.
Idem pour l’éclairage, avec la barre lumineuse dans le guidon et le feu arrière dans la selle. C’est très visible, sauf en cas de vêtement venant l’occulter… Le résultat est superbe, même la peinture verte typique de la marque parisienne, qui est néanmoins très fragile face aux éraflures.
Les garde-boue sont de série, en métal fin et un peu flottant, de quoi tordre l’arrière si l’on doit stationner son vélo dans un espace étroit (local, appartement, etc.). Contrairement à de nombreux VAE, le Motto ne propose pas de porte-bagages arrière, mais seulement un panier avant, en option (4 €/mois). Il est très solide, s’intégrant bien au vélo électrique, mais ajoute un peu de poids à l’ensemble.
Pas d’écran, mais une appli fournie
Imitant Cowboy et poussant la connectivité à l’extrême, Motto oublie un peu l’expérience client. Et oui, aucun écran ni même de voyant ne sont présents sur le vélo, dont on ignore le mode ou l’état de batterie (enfin si, en regardant sous la selle après l’ouverture via une clé). Tout passe par l’application, à commencer par le déverrouillage et l’allumage du vélo.
Au moins, cette solution est moderne avec des graphismes soignés et la couleur verte de Motto. L’application indique la localisation du vélo, la vitesse, la jauge de batterie et le mode en cours. Pour utiliser le smartphone avec l’application sur le vélo, il suffit de l’attacher sur le support SP Connect intégré à la potence. Pas besoin de coque compatible, le support est ajustable en largeur, sécurisant bien le téléphone en conduite ainsi que face au vol.
Après la conduite, on peut consulter ses trajets précédents, avec quelques données et un histogramme en fonction des semaines, mois ou de l’année. Il faut patienter un peu avant de pouvoir consulter ses statistiques, mais l’attente vaut le coup.
Un vélo sage qui nécessite un Boost
Le Motto est beau mais lourd, 28 kg avec son panier optionnel. Ce dernier vient redonner un peu d’équilibre sachant que la batterie se trouve dans le tube de selle et le moteur est à l’arrière. Avec notre version Confort, à posture droite, ce vélo électrique n’est pas le plus agile. En essayant brièvement le modèle Motto Sport, c’est effectivement sensiblement plus dynamique, le vélo semblant plus léger. Le Confort est donc à destination des personnes voulant un trajet serein, pour une conduite apaisée.
C’est le cas, mais pas pour le confort qui est justement très limite. La selle coupée en deux pour accéder à la batterie et l’absence de suspension génère une gêne au niveau aux fesses après 10-15 km : on a presque terminé en danseuse notre tour de Paris. Si cela est mieux sur la version Sport – car votre poids plus axé vers l’avant -, une sur-selle est nécessaire sur la version Confort.
Les pneus larges sont pourtant une très bonne qualité de ce Motto, absorbant les vibrations et rendant les pavés acceptables, tandis que l’adhérence est bonne. Les freins associés Tektro HD-E350 sont d’ailleurs rassurants, avec un bon mordant et assez progressifs.
Quant au moteur, il respecte l’esprit vélotaf, avec un couple de 50 Nm en pic, qui met un petit temps au démarrage malgré le capteur de couple. Il offre cependant de bonnes relances, surtout si l’on presse le bouton Boost à droite du guidon. Car avec une transmission à vitesse unique via courroie, et deux modes Eco et Sport, la polyvalence n’est pas le point fort du Motto. Un coup de boost est absolument utile dans les pentes – ou au démarrage – afin de grimper les dénivelés modérés.
Endurance moyenne mais pas sans bug
Avec 504 Wh de capacité – ou 14 Ah – la batterie devrait en théorie nous offrir plus de 50 km en mode Sport (officiellement 70 km en mode Eco). J’ai personnellement amené ce Motto Two sur mon circuit habituel : un tour de Paris avec de faibles dénivelés, des chaussées diverses, le tout par 30 °C, et avec mon poids de 80 kg.
Après les 38 km du tour de Paris, le Motto m’indiquait entre 50 et 55 % sur les deux premières tentatives. Très optimiste puisque cela indiquerait près de 80 km d’autonomie au total. Or, une fois rangé, le vélo a perdu 10 % en 24 heures seulement, un peu comme ce que nous avions vécu lors de notre essai du Cowboy Classi. De 53 %, le Motto est ainsi passé à 41 % à J+1 et 28 % à J+2. Pire, à J+3, nous étions à… 2 %. Imaginez laisser votre vélo le vendredi soir et ne plus avoir de batterie le lundi matin…
Cela nous a poussés à utiliser le SAV (voir ci-dessous), qui est intervenu deux fois sans succès : le même phénomène s’est reproduit avec la reconfiguration du vélo et le changement de batterie. Sur le troisième essai pour vider la batterie en roulant, la jauge de 35 % est tombée à 0 % en moins de 7 kilomètres, finissant même sans assistance avant de rendre notre Motto. On peut ainsi compter finalement 45-50 km d’autonomie par charge sur notre expérience.
La batterie du Motto est, comme sur la première itération, dans le tube de selle. Différence, elle ne fait plus corps avec le tube, mais repose sur un bloc séparé et donc amovible indépendamment. Cela rend le format plus transportable, et surtout moins lourd. On peut toujours recharger la batterie en dehors ou sur le vélo. Bémol, la recharge coupe automatiquement la connexion avec le vélo, donc impossible de suivre le niveau de recharge sur le vélo.
Retirée, la batterie dispose d’une jauge à 5 voyants et profite d’une prise USB-C pour recharger son téléphone avec si besoin. Avec son chargeur 2 A, la batterie prend environ 7h30 pour se recharger complètement, ou 3h30 heures entre 30 et 80 %.
Un service Motto aux petits oignons
Que se passe-t-il lorsque son vélo en location rencontre un problème, ou plus grave, tombe en panne ? Le client n’a pas le budget ni les connaissances pour réparer un VAE, ce à quoi répond Motto par un SAV complet. La marque donne deux solutions en cas de pépins : contacter l’équipe directement via un message pour échanger, ou passer par le formulaire. Dans les deux cas, tout passe par l’application. A noter, le SAV est possible en petite couronne de Paris, à l’exception d’Aubervilliers, Pantin, Les Lilas et une partie de Saint-Ouen.
Malgré nos quelques jours de tests, comme vu plus haut, nous avons pu expérimenter le service par deux fois. D’abord, nous sommes passés par le chat pour le premier problème de batterie, avec une réponse donnée dans la journée, et une prise en charge amorcée le lendemain pour le jour suivant. Le technicien est venu à domicile – à vélo cargo, what else? – au pied de l’immeuble, afin de configurer le contrôleur du vélo et régler le souci.
Nous avons donc profité d’un petit gain de performances, mais de la fin du rétropédalage, ce que l’on a pu tester dans la foulée en sa présence. Nous signalons également un bruit suspect au niveau du frein avant. N’ayant pas les outils sur place – normal, nous ne l’avions pas informé en amont -, le réparateur a renvoyé un autre technicien sous les 2 heures afin de replacer le disque dans l’étrier. Parfait.
Cependant, la batterie a conservé son bug, tout comme l’affichage de pourcentage irrégulier. Nous lançons donc une seconde intervention, via le formulaire. C’est très intuitif, en quelques clics, et un petit message, nous avons un rendez-vous pour le lendemain avec une fourchette horaire. Dans cette situation, il faut laisser le vélo dans un lieu public, attaché bien sûr à un point fixe, pour que le technicien intervienne.
C’est un peu angoissant, car il faut laisser la selle ouverte avec la batterie vulnérable au vol. Ce que nous avons évité, le technicien nous ayant appelés à son arrivée pour le déverrouiller. Là, le technicien est venu avec une batterie de rechange, pour régler le dysfonctionnement.
Nous l’avons donc laissé faire, et il a laissé le vélo à l’emplacement afin de pouvoir le récupérer plus tard. Cependant, le vélo a continué à nous causer les mêmes problèmes de batterie. Un fait inhérent au vélo selon Motto, et à la première fournée de cette seconde génération de VAE tout juste livrée.
Une offre complète, mais chère
Parlons donc prix, ou plutôt des forfaits puisque nous sommes ici dans une offre de location. Le Motto Two est disponible en trois offres distinctes, uniquement sur Paris :
- Sans engagement « Flex » à 94 euros/mois (1 mois minimum) ;
- Engagement 6 mois à 84 euros/mois ;
- Engagement 1 an à 79 euros/mois.
Il n’y a aucuns frais de dossier à ajouter, ni de surcoût d’assurance et de réparation, car tout ceci est inclus, ni de frais de livraison, car à récupérer en personne dans Paris. Le tarif est le même pour les deux versions Sport et Confort, mais il faut ajouter 4 euros/mois pour profiter d’un panier avant.
Une offre moins chère existe toujours, proposant la première génération Motto One en location. Reconditionné et ayant donc déjà roulé, ce VAE est à partir de 65 euros/mois en abonnement annuel, et 75 euros/mois sans engagement. Pour alléger la facture, sachez que le Forfait Mobilités Durables est compatible avec la location d’un vélo électrique et donc de ce Motto, si vous êtes salarié.
Enfin, il est possible de tester le vélo avant toute inscription, là aussi sur Paris intra-muros seulement, dans deux lieux ou à domicile.
Service | Sans engagement | 6 mois | 12 mois |
---|---|---|---|
Motto Two | 94 € | 84 € | 79 € |
Motto One | 75 € | 65 € | / |
Dance | 79 € | 59 € | / |
Red-Will Classic 500 | 89 € | 79 € | 75 € |
Red-Will Connect 500 | 95 € | 85 € | 79 € |
Swapfiets Power 1 | 64,90 €* | 64,90 € | / |
Swapfiets Power 7 | 109,90 €* | 109,90 € | / |
Véligo | / | 40 € | / |
*+39,90 euros de frais d’inscription
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