Le vélo électrique est pluriel, même chez les vélos cargos. Trois catégories se distinguent entre les allongés (longtail), les triporteurs et biporteurs. Cette dernière est une petite niche dont la marque Douze en a fait sa spécialité. Cette entreprise a été créée en 2012 et a attiré l’intérêt de Toyota qui cherche à se positionner sur ce créneau spécifique.
Douze, un acteur déjà vétéran du vélo cargo électrique français
Douze Cycles est né en Belgique un 12 décembre 2012 (le 12/12/12), d’où le nom. Après un premier modèle de biporteur « V1 », le fondateur et designer industriel Thomas Coulbeaut a migré en France, près de Dijon, à Ladoix-Sérigny, près de Beaune (Côte d’Or), pour concevoir, assembler et distribuer.
Ont suivi le modulaire V2 en 2014, puis le plus moderne G4 produit en série en 2017 et le vélo longtail LT en 2020, servant au service de location Véligo. Puis l’entreprise a ouvert son atelier à Longvic, au sud de Dijon, non loin du siège. En 2021, Douze a lancé le projet H, comme Hexagone, avec la volonté d’intégrer au mieux des composants fabriqués en France. T. Coulbeaut précise que la réflexion a été menée après le Covid, période ayant relancé l’intérêt pour le vélo, entraîné un approvisionnement compliqué, voire des pénuries depuis Taïwan, et un taux de change défavorable.
Cela a abouti au Heta, un nouveau vélo cargo électrique biporteur. Sa plus grande particularité est son cadre, en majorité formé d’aluminium recyclé – 6 à 7 fois moins émetteur de CO2 – coulé puis usiné chez le sous-traitant local SAB, à quelques kilomètres de Dijon. Le Douze Heta intègre aussi des câbles provenant de Codica, des pièces plastiques via Protoform, ainsi qu’un plancher en bois fourni par UEM et l’assemblage du cintre par l’atelier de réinsertion d’un centre pénitentiaire. Tous ces fournisseurs sont situés à proximité, au plus loin près de Saint-Étienne.
Pour assembler ces pièces et le vélo cargo électrique, Douze a construit un nouveau site de production à quelques centaines de mètres. Nous avons visité ce site de 6 000 m2, réparti en cinq parties : les sous-ensembles (matières brutes transformées en petites pièces), cadre avant, cadre arrière, montage des deux parties et conditionnement.
Toyota partenaire de Douze pour développer une vraie offre dans la gamme
Toyota, constructeur automobile japonais ayant cependant débuté son activité française avec la Yaris en 1999 à Valenciennes, y a trouvé son vélo idéal pour déployer son offre de mobilité. « Il faut rappeler que la transformation est dans l’ADN de Toyota, venant du métier à tisser avant de passer à l’automobile », explique Luca Neyroz, directeur marketing Toyota France.
Ce souhait rejoint l’ambition de Toyota de devenir « une entreprise de mobilité, avec une palette de solutions aux clients et non une technologie agnostique ». C’est déjà le cas pour ses voitures : thermiques au départ, puis hybrides avec la Prius, à hydrogène avec la Mirai, et électriques depuis le récent bZ4X. En plus des quatre roues, Toyota lance le Cargo Verso présenté en janvier, un vélo cargo biporteur dérivé du Douze Heta.
Certains y verront seulement l’autocollant flanqué de « La Mobilité Toyota », mais ce modèle se distingue par plusieurs autres aspects. D’abord, la motorisation n’est plus Shimano mais Yamaha, constructeur dont Toyota est actionnaire. Le bloc PW-X3, observé sur le VTTAE Moto 07, anime donc le vélo cargo électrique.
Tandis que le vélo BMW E-Bike s’appuie entièrement sur Angell, Toyota construit une « vraie gamme à part » dans son catalogue et son réseau. Ces Toyota Cargo Verso seront disponibles dans les 270 concessions du pays, ce partenariat étant exclusivement français. En effet, d’autres initiatives pourraient voir le jour, comme le VTT électrique Toyota en Argentine. La marque a formé « 1 200 personnes pour les sensibiliser au vélo électrique », poursuit Luca Neyroz. Ils auront pour objectif de vendre 2 000 véhicules en 2024 et 3 000 en 2025.
Cela représentera ainsi la moitié de la capacité de 6 000 unités du site de production de Douze, car les Toyota Cargo Verso sont assemblés aux côtés du Heta. Les équipes, grâce à leur flexibilité, peuvent monter l’un ou l’autre modèle avec aisance. Les premiers modèles arriveront dans les concessions Toyota dès la semaine prochaine, et les livraisons aux clients débuteront en octobre. En attendant la disponibilité de ces vélos cargos électriques, nous avons pris le guidon d’un exemplaire.
Une conduite facile mais un confort moyen sur longues distances
C’est donc dans la région de Dijon que nous avons pu rouler avec un Toyota Cargo Verso. Nous avons sélectionné la version familiale, car la firme japonaise vise plusieurs cibles : les familles (30 %) ainsi que les professionnels et coursiers (70 %). Ces derniers opteront pour la version à plateforme nue, tandis que les particuliers choisiront celle avec la caisse « Wide Box ».
Le vélo d’essai était également doté de la banquette avec ceintures. Sans enfant à transporter, nous y avons placé des nounours pour simuler leur présence, attirant ainsi la sympathie des Dijonnais intrigués par le vélo. Bien qu’imposantes, les peluches n’atteignent pas les 100 kg de charge utile : nous parlons donc d’un roulage pratiquement à vide.
Avant de quitter l’usine de Longvic pour rejoindre le centre de Dijon, une petite période d’adaptation a été nécessaire. Manier un biporteur exige quelques minutes de prise en main, surtout avec ses 2,75 mètres de long et une roue avant (suspendue) dissimulée par la caisse. Le regard bien loin tout en anticipant comme il se doit, le pilotage du Toyota Cargo Verso devient très facile en quelques minutes, grâce à la direction par double poulie.
Cependant, il ne faut pas le manier brusquement. Attention au contre-braquage : les virages doivent être pris en douceur. Le centre de gravité du vélo est également très bas, ce qui facilite les trajectoires parfois chaotiques des pistes cyclables dijonnaises.
Souvent sur les trottoirs ou sur les terrains mal revêtus des bords du lac Kir, ces conditions ont permis de noter un confort correct grâce aux gros pneus ballons Schwalbe Pick-up, de 26 pouces à l’arrière et 20 à l’avant. La selle Italia, bien que fabriquée en Italie, présente une fermeté un peu désagréable après une quinzaine de kilomètres.
Cependant, notre position était assez passive, réglable en ajustant la hauteur de selle et du guidon. Positionné en hauteur pour préserver les peluches des coups de poignée dans la tête, le guidon peut être abaissé pour offrir une position sportive, privilégiée des coursiers.
Un moteur puissant Yamaha dans les pédales
Que ce soient les livreurs ou les parents allant de leur domicile à l’école, tous peuvent apprécier l’excellent moteur Yamaha. Le bloc PW-X3 de 85 Nm, central et avec un capteur de couple, répond rapidement à la pression de la pédale et atteint les 25 km/h sans difficulté. Cependant, nous regrettons que notre parcours n’ait pas présenté davantage de dénivelés pour tester pleinement ses capacités.
En tout cas, la transmission Shimano Cues est très réactive lors du passage des 10 vitesses, tandis que les freins sont à la fois très performants et progressifs. Le Toyota Douze Cargo est équipé du haut de gamme hydraulique Tektro M750 à étriers 4 pistons et de disques de 180 mm à l’avant et 203 mm à l’arrière. Parmi les 5 modes, les modes Eco+ et Eco sont presque insignifiants, tandis que les modes Mid, Standard et Expower sont déjà plus vifs.
Un mode Auto bascule entre les 3 niveaux intermédiaires, optimisant l’autonomie de la batterie amovible de 500 Wh, qui se recharge en 4 heures et est annoncée pour 100 km d’autonomie (en mode Eco). Notre court trajet ne nous a pas permis de vérifier cette donnée, mais nous avons pu établir un premier bilan positif de ce Toyota Cargo Verso.
Quel prix pour le vélo cargo électrique Toyota Cargo Verso ?
Disponible à partir de 6 190 euros en version Plancher de série, le tarif grimpe en fonction des modèles : la Plancher Pro élargie acceptant 4 Euro box, une Wide Box avec ou sans hard top offrant 270 litres, un siège pour enfants avec ceintures et une protection contre la pluie nommée « Canopy ».
Toyota proposera en outre des accessoires payants, tels que des sacoches ou un siège bébé pour le porte-bagages arrière, des casques, ou encore un ensemble pour se protéger de la pluie en tant que cycliste. La garantie est assurée par Toyota, de même que l’entretien et les révisions. D’ailleurs, la première révision est offerte après deux mois ou 300 km parcourus.
Il est à noter que ce vélo cargo électrique est éligible aux aides nationales pour l’achat d’un vélo, allant jusqu’à 2 000 euros, ou à la prime à la conversion en cas de cession d’une voiture (jusqu’à 3 000 euros maximum, selon certaines conditions et les modèles mis au rebut). Des aides régionales peuvent également s’ajouter à ces montants.
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