Cette ville française lance un défi à ses habitants : se passer totalement de voiture… au profit du vélo

Les initiatives pour se déplacer de manière plus éco-responsable ne manquent pas en France. Actuellement, l’agglomération Pau Béarn Pyrénées mène une expérience unique, encourageant ses habitants à délaisser leur voiture pour d’autres moyens de transport. Plus extrême, l’opération “Défi sans voiture” a sélectionné 20 volontaires, dont elle met sous scellé leur véhicule pendant un mois !

Nathalie Duchêne fait partie de ce groupe d’un nouveau genre. En compensation, l’agglomération lui a prêté un vélo électrique avec casque et bon d’achat d’équipement, fourni un abonnement au vélo en libre-service IDEcycle et donné accès au réseau de transports en commun IDELIS.

Un mariage vélo électrique et train

Au guidon de son VAE de location, cette femme doit ainsi parcourir les 7 kilomètres qui séparent son domicile d’Arthez-en Béarn de la gare d’Artix. “Après je prend le train, j’arrive en gare de Pau, puis j’ai de nouveau 6 km pour mon lieu de travail”, raconte la nouvelle cycliste à France 2. Car pas d’autre moyen pour elle sans voiture de relier les 37 km habituels.

Toutefois, les premiers kilomètres, réalisés sur une route de campagne, ne la rassurent pas. “Les nids-de-poules, je ne les vois pas forcément” déclare Nathalie, pointant l’éclairage vélo n’étant pas assez puissant. De plus le VAE est trop lourd selon elle, impossible à prendre dans les escaliers de la gare pour accéder au quai de son train. Le modèle Arcade E-Colors est conçu pour le la robustesse (22,3 kg sans accessoires), il ne correspond donc pas vraiment à la multimodalité.

200 euros d’économies en un mois

Elle change alors pour un autre vélo qui l’attendait stationné à la gare, plus léger à amener dans le wagon. Une fois à Pau, elle emprunte une majorité de pistes cyclables pour arriver à son travail. Résultat de ce trajet multimodal, elle annonce perdre “15 à 20 minutes” par rapport à la voiture. “Mais je ne suis pas stressée par les autres véhicules et par les bouchons”, avoue Nathalie, qui ajoute un autre avantage.

“J’économise environ 9 euros par jour de carburant et plus l’usure de la voiture” déclare la béarnaise. Ces économies à vélo électrique alimentent son porte-monnaie, davantage utilisé dans les commerces de proximité. Après le défi, elle souhaiterait continuer à vélo, mais avec une possibilité de télétravail partiel pour compenser la fatigue physique.

Une initiative avec un retour pour Pau

“On sait que prendre sa voiture est un réflexe, explique Laëtitia Lanardoune”, cheffe de projet “Défi sans voiture” de l’agglomération paloise.

Cette dernière va pouvoir aussi recueillir les données de cette expérience, via un smartphone fourni avec GPS activé pour enregistrer les trajets. « Avec un peu de volontarisme, d’accompagnement, on peut se passer de la voiture pour une grande partie de ses déplacements, y compris dans les zones un peu moins denses” ajoute Nicolas Patriarche, président de l’agglomération Pau Béarn Pyrénées.