Le cas de Babboe est probablement la grande affaire du début d’année 2024 au sein de la filière vélo. Ce célèbre constructeur de vélos cargo, positionné sur ce créneau depuis plus de 15 ans, a été contraint en février dernier de suspendre ses ventes et de rappeler une grande partie de sa flotte de biporteurs et triporteurs en raison de cadres défectueux susceptibles de se briser. Alors même que ses véhicules sont pensés pour transporter des enfants.
Épinglée par l’Autorité néerlandaise de sécurité des produits alimentaires et de consommation (NVWA), la marque batave était alors embourbée dans un mini scandale : elle aurait en effet été au courant des fameuses anomalies mécaniques dont souffrent ses cycles, après plusieurs rapports qui auraient été ignorés par la direction.
« Les managers et les directeurs m’ont toujours dit de me taire »
Pour en avoir le cœur net, le média néerlandais RTL Nieuws a mené l’enquête en interrogeant 12 actuels et anciens employés du constructeur. Tous ont préféré témoigner sous couvert d’anonymat, puisque leur contrat contient une clause de confidentialité. Il est même interdit de dire du mal de Babboe à des tiers, pendant la durée du contrat, et même a posteriori. RTL Nieuws a pu consulter les contrats de travail pour confirmer ces faits.
Ce qui ressort de cette enquête est relativement désolant. Selon les personnes interrogées, la direction était bel et bien au courant des fameuses ruptures de cadre – 11 des employés l’ont confirmé. « Les managers et les directeurs m’ont toujours dit de me taire, sinon les gens riraient bêtement », « Nous avons toujours dû mentir », peut-on lire dans les colonnes de RTL Nieuws.
Globalement, une forme de gêne et de mal être inhérent aux employés est perceptible : le problème était connu, mais ignoré.
En parallèle, Babboe a de nouveau officiellement communiqué sur son site internet. Dans un billet, elle mentionne la quantité totale de cadres défectueux remplacés : 22 000. « Les premiers vélos cargo seront collectés aux Pays-Bas et en Allemagne à la mi-avril, après quoi la campagne de rappel sera lancée dans les autres pays. Tous les propriétaires de ces modèles se verront offrir un nouveau vélo (cargo) », est-il indiqué.
Une confiance brisée
Si les CITY (E) et MINI (E) ont été les premiers modèles a faire l’objet d’un rappel, d’autres leur emboîtent désormais le pas : les City Mountain (production avant 2020), Slim Mountain & Transporter, Pro Trike (E), Trike-E, Pro Trike XL Motor, toujours aux Pays-Bas pour le moment.
Babboe assure que chaque vélo inspecté et réparé est de nouveau apte à rouler ensuite. Il n’empêche, la confiance est probablement brisée avec une grande partie de sa clientèle, bernée depuis des années par des méthodes peu scrupuleuses et vraisemblablement motivées par des objectifs financiers.
Pour rappel, Babboe fait partie du géant Accell Group, qui traverse une période de crise : délocalisation de la production, créanciers en colère, dette dépassant le milliard d’euro, grogne sociale en interne, rien ne semble aller pour le leader européen du vélo.
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