En France, les speedbikes sont un flop. Il faut dire que notre législation très contraignante ne pousse pas les consommateurs à épouser ce type d’engin capable de filer à 45 km/h grâce à une assistance électrique. Tout le contraire de la Suisse, qui voit ses ventes de « vélos électriques rapides » — c’est ainsi qu’on les nomme chez eux — grimper progressivement.
Chaque année, l’enquête annuelle de l’association suisse des fournisseurs de cycles Velosuisse nous donne un aperçu très précis des ventes nationales. Le rapport de 2023 fait ainsi l’état de 395 036 cycles écoulés l’an passé, contre 483 562 en 2022. Soit une baisse de 18,3 %. Rien d’étonnant, la filière souffre depuis un an déjà.
Des chiffres de vente en constante hausse
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Du côté des vélos électriques, même constat : les 195 947 ventes de 2022 n’ont pas été dépassées, bien au contraire. Un recul de 25,5 % est même enregistré avec 145 928 unités écoulées. Et s’il y a bien un segment qui s’en sort le mieux, ce sont les speedbikes : +16,6 % avec 26 559 ventes au total (6,7 % du marché global suisse), contre 22 782 en 2022 (22 654 en 2021 et 19 522 en 2020).
Pour expliquer ce phénomène, il suffit de se pencher sur la législation suisse (toutes les règles ici) qui encadre les speedbikes. Elle est en effet plus souple qu’en France, et permet ainsi d’adopter plus facilement ce type de véhicule. Par exemple, les « vélos électriques rapides » ont tout à fait le droit de circuler sur les pistes cyclables en Suisse. Chez nous, ce n’est pas le cas : il est même obligatoire de rouler sur la route au milieu des autres automobilistes.
Mieux : les routes interdites aux cyclomoteurs peuvent être empruntées par un speedbike… à condition de couper le moteur. Même chanson pour les zones piétonnes qui autorisent les vélos de circuler. Disons qu’en termes de circulation, la Suisse tente de trouver un compromis en facilitant les flux tout en pensant à la sécurité des usagers et des personnes vulnérables.
Aussi, les speedbikes sont soumis aux mêmes règles de circulation routière que les vélos. Les contraintes imposées par le gouvernement restent acceptables : le casque est certes obligatoire, mais un simple casque de vélo suffit. Lorsqu’en France, le casque doit respecter une homologation précise. Le gouvernement helvète n’impose aucun port de gant homologué, comme c’est le cas en Hexagone.
Un compteur de vitesse depuis le 1er avril 2024
Tout comme en France, une plaque d’immatriculation et un rétroviseur doivent être installés sur le véhicule. Un permis de conduire de catégorie M — celui pour les cyclomoteurs – est aussi obligatoire pour tout conducteur de speedbike. Depuis le 1er avril 2024 en Suisse, un compteur de vitesse est aussi de mise sur chaque speedbike, avec une mise aux normes des véhicules en circulation d’ici le 1er avril 2027.
Ces simples et petites distinctions font probablement toute la différence à la fin – les choses commencent d’ailleurs à changer en Allemagne. Une loi trop stricte freine forcément les ardeurs et les envies des consommateurs, qui ne voient dans les speedbikes aucun avantage particulier comparé à un scooter électrique ou un vélo électrique.
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