Chaque année, Vélo & Territoires publie un nouveau rapport sur la fréquentation cyclable de l’année précédente. L’occasion de prendre de la hauteur et de poser un bilan global sur la pratique du vélo. Mais tâchons tout d’abord de rappeler la méthodologie de l’organisme, qui revient avec précision sur son approche et ses procédés de calcul.
Le rapport de 2023 s’appuie ainsi sur 1 225 compteurs, soit 70 % des compteurs partagés que l’on compte en France – c’est 2 points de plus qu’en 2022. Au total, notre territoire revendique 1 731 compteurs. Si les données tendent donc à se fiabiliser, il y a encore un certain travail à faire pour optimiser la représentativité de la pratique.
Des données toujours plus fiables
En 2023, 19 nouvelles collectivités ont contribué au bilan national du V&T. Malheureusement, certaines zones ne sont toujours pas prises en compte, comme l’ouest de l’Auvergne Rhône-Alpes (Allier, Puy du Dôme, Cantal) et le nord de l’Occitane (Aveyron, Lozère). En témoigne cette carte.
Plus globalement, que doit-on retenir de la fréquentation à l’échelle nationale ?
Ci-dessous, l’évolution de la fréquentation vélo par rapport à 2022 et 2019, l’année pré-Covid considérée comme la dernière année « de référence ».
- En France : + 5 % par rapport à 2022, + 37 % par rapport par rapport à 2019 ;
- Dans les grandes villes : + 6 % par rapport à 2022, + 40 % par rapport à 2019 ;
- Zones périurbaines : + 0 % par rapport à 2022, + 22 % par rapport à 2019 ;
- Zones rurales : + 0 % par rapport à 2022, + 26 % par rapport à 2019 ;
Pour comprendre ces chiffres, il est nécessaire de se pencher sur les typologies de pratique du vélo. Vélo & Territoires en a défini trois selon l’emplacement des compteurs dispatchés sur le territoire : l’utilitaire (vélotaf, transport d’enfants à l’école) ; loisir (VTC, gravel, cyclotourisme) et mixte (où l’utilitaire et le loisir se rencontrent).
La pratique utilitaire booste la fréquentation nationale
La croissance 2023 « est principalement portée par les pratiques utilitaires et mixtes en milieu urbain, avec une progression de 7 % et 3 % respectivement pour ces deux pratiques ». La pratique du loisir, elle, stagne d’une année à une autre. Par rapport à 2023, le trio a considérablement augmenté : + 38 %, + 44 % et + 22 %, respectivement.
Voilà pour les chiffres globaux. Le rapport de V&T s’attarde en outre sur un fait intéressant : la pratique du vélo en hiver, et plus globalement durant les périodes froides. Sans surprise, la pratique du vélo se développe le printemps et l’été : « La période de mai à octobre concentre 60 % des passages enregistrés en 2023 », peut-on lire. Alors que cette période représente 50 % des mois de l’année.
L’hiver, le vélo résiste
Pour autant, le vélo n’est pas abandonné durant l’automne et l’hiver, bien au contraire. Ce phénomène encourageant touche plus spécifiquement la pratique utilitaire, qui a « enregistré une hausse mensuelle tout au long de l’année, à l’exception de mai et de novembre », indique le rapport.
Et de poursuivre : « En mai, des jours fériés consécutifs et des averses sporadiques ont entraîné un léger recul de 3 %. En novembre, la pratique est restée stable, témoignant d’une résilience face aux conditions météorologiques hivernales précoces ». Preuve que le froid ne freine pas les ardeurs des cyclistes.
Précisons que la pratique utilitaire fait globalement référence à une utilisation urbaine du vélo. V&T ajoute : « La fréquentation utilitaire s’organise essentiellement autour de deux pics liés aux heures de pointe : de 7h à 9h le matin et de 17h à 19h l’après-midi. Ces créneaux représentent 53 % des passages comptabilisés en semaine ».
L’été reste la période propice au vélo
La pratique utilitaire du vélo a par ailleurs connu de fortes hausses en décembre, janvier et février, à hauteur de 18, 26 et 16 % par rapport à l’an passé. En clair : d’une année à une autre, la fréquentation cyclable a augmenté sur ces mois généralement considérés comme les plus frais de l’année.
À l’échelle nationale, « l’été représente la plus grande part des passages de vélos annuels (31 %) » contre 18 % en hiver, toutes pratiques confondues. Évidemment, la période estivale est plus propice au vélo, mais la période hivernale n’est pas pour autant boudée par les cyclistes.
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