Vélo (électrique) : l’Espagne a aussi souffert comme le reste de l’Europe, la preuve avec ces chiffres

 
L’Association des Marques et des Vélos d’Espagne (AMBE) a publié son rapport annuel relatif au cru 2023. Comment nos voisins ibériques s’en sont sortis dans un contexte morose pour l’ensemble du secteur ? Réponse.
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Source : Murillo de Paula via Unsplash

La filière du vélo a diablement souffert en 2023, aussi bien en France que partout en Europe comme l’ont démontré les derniers chiffres de l’Observatoire du Cycle. Petit à petit, d’autres marchés publient leur bilan annuel par l’intermédiaire de leur association nationale, comme l’AMBE propre à l’Espagne – relayé par le site spécialisé Cycling Industry.

L’occasion de nous pencher de plus près sur les résultats de nos voisins ibériques. Déjà, faut-il savoir que le chiffre d’affaires du secteur est resté, en 2023, bien supérieur (32,3 %) à celui de l’année 2019, considérée comme la dernière année de référence avant le Covid. Disons que l’Espagne réussit encore à capitaliser sur les années folles post-pandémie.

Les ventes de VAE en hausse, mais un CA en baisse

Ce que l’on observe en revanche, c’est la baisse du chiffre d’affaires entre 2022 et 2023, à hauteur de 8,79 %. Cela n’a rien d’étonnant tant les difficultés ont été nombreuses pour l’ensemble des acteurs l’an passé : baisse de la demande, inflation et surtout un phénomène de surstockage extrêmement coûteux pour les fabricants.

Comme en France, les vélos électriques parviennent à sauver l’honneur. Mieux : outre-Pyrénées, les ventes ont même enregistré une hausse de 2,28 % avec 241 000 VAE écoulés. Ces chiffres prometteurs cachent une tout autre réalité : le CA des cycles électriques a chuté de 11,32 %, en raison de la baisse du prix moyen des VAE.

En effet, le tarif moyen a été estimé à 2549 euros – en France, il chatouille les 2000 euros depuis plusieurs années déjà -, soit un recul de 13,3 % d’une année à une autre. C’est forcément plus avantageux pour les consommateurs, mais aussi moins rentable pour les vendeurs et constructeurs.

Pinion MGU moteur vélo électrique Flyer
Un vélo électrique Flyer équipé du moteur-boîte. // Source : Pinion

Le rapport permet aussi de se rendre compte à quel point les catégories de vélos électriques les plus populaires ne sont pas les mêmes en Espagne qu’en France. Là-bas, ce sont les VTT électriques qui trustent les ventes (141 175 unités), suivis des VAE urbains (62 630 unités), VTC électriques (22 858 unités), vélos de route électriques (9 943 unités) et gravels électriques (2 488 unités).

Plus globalement, le VTT – qu’il soit mécanique ou électrique – est le segment le plus en vogue en Espagne, avec 500 000 ventes en 2023. C’est certes beaucoup, mais cela constitue une baisse de 23,08 % par rapport à 2022. Preuve encore une fois que le marché espagnol a lui aussi souffert.

Un manque d’aides à l’achat

Pour Jesús Freire, secrétaire général de l’AMBE, le manque de primes à l’achat joue en la défaveur de la filière espagnole. « L’absence d’incitations fiscales pour l’achat d’un vélo ou d’aides à l’achat de vélos au niveau national, comme le font d’autres pays autour de nous, entrave la demande de vélos, de vélos électriques et de vélos cargo dans notre pays. Cela a un impact direct sur le secteur et sur l’emploi », a-t-il déclaré.

Pour autant, un porte-parole du syndicat patronal tend à être plus rassurant. « L’année 2023 a été une année de forts ajustements et cela se reflète dans le chiffre d’affaires du secteur. Malgré tout, la production, les entreprises et l’emploi tiennent le coup ». Rendez-vous l’année prochaine pour un nouveau bilan annuel.


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