On a testé la roue électrique Cosmopolit : pas chère et bien pratique pour transformer son cycle mécanique

 
Nous avons essayé la roue Cosmopolit qui permet de convertir un vélo mécanique en vélo électrique en quelques tours de clé ! Voici notre test complet.
La roue électrique Cosmopolit montée sur un vélo // Source : © Florent Lanne pour Frandroid

Cosmopolit est l’un des kits commercialisés par Reebike pour transformer un vélo classique en un vélo à assistance électrique en seulement quelques minutes. Le système fonctionne en remplaçant la roue avant du vélo par une roue qui intègre en même temps le moteur et la batterie. Couplée à un capteur de pédalage sans fil et à un smartphone, la roue Cosmopolit promet jusqu’à 60 km d’autonomie.

Ce kit se positionne comme une méthode plutôt bon marché pour convertir son vélo traditionnel en VAE. Précisons qu’à la différence d’un kit d’électrification éclaté, regrouper tous les éléments dans un seul bloc – en l’occurrence la roue avant – procure la flexibilité de basculer vers la roue classique à tout moment.

Une roue électrique compatible avec de nombreux vélos

Le modèle de roue électrique Cosmopolit de Reebike est compatible avec de nombreux vélos classiques, notamment les Vélos Tout Chemin (VTC) ou vélos urbains. En revanche, certaines catégories de cycles ne pourront pas se voir greffer du superpouvoir de l’électrification : on pense notamment aux vélos de route et la plupart des vélos anciens dits « vintage ».

En effet, au regard des dimensions de cette roue électrique, un espacement de 8 cm est requis au niveau des bras de fourches, à une hauteur de 15,6 cm très précisément. Les modèles équipés de fourche en U, en T ou à suspension sont généralement compatibles. En revanche, les fourches étroites « droites » peuvent être incompatibles avec l’installation de la roue Cosmopolit.

Dimensions des fourches compatibles pour installer la roue de Reebike // Source : © Reebike

Il est impératif de mesurer ces dimensions sur votre vélo avant de vous tourner vers le modèle Cosmopolit. Si les mesures ne sont pas bonnes, la roue frottera contre la fourche ou ne pourra tout simplement pas s’y adapter. Dans le cadre de ce test, le vélo électrifié est un modèle Riverside 500 commercialisé par l’enseigne Decathlon.

Installation simple et rapide, même pour les plus novices

Reebike revendique de commercialiser la roue électrique la plus simple du marché avec une installation en 5 minutes. N’étant pas mécanicien dans l’âme, cette formule a immédiatement résonné en moi.

Le colis Reebike contient :

  • La roue Cosmopolit équipée d’un pneu de ville ;
  • Le capteur de pédalier sans fil ;
  • Le chargeur secteur de la roue ainsi qu’un cordon USB vers un connecteur propriétaire pour la recharge du capteur de pédalier ;
  • Tous les outils nécessaires au montage ;
  • Une notice de montage.
Le kit d’outils et le disque de frein de Reebike Cosmopolit // Source : © Florent Lanne pour Frandroid

Dans les grandes lignes, voici le protocole à suivre pour installer le kit Cosmopolit :

  1. Démonter la roue avant présente sur le vélo à convertir ;
  2. Installer le disque (fourni par Reebike) sur la roue électrique si votre système de freinage ne fonctionne pas avec des patins. Cette étape est très rapide puisqu’il suffit uniquement de dévisser les six vis sur l’un des côtés de la roue, d’apposer le disque et de le fixer avec les six autres vis fournies par Reebike dans un sachet à part ;
  3. Positionner les rondelles et les écrous comme sur la notice sur la tige d’axe de la roue électrique ;
  4. Déposer la roue à son emplacement dans la fourche du vélo. On resserre, l’installation est presque terminée ;
  5. Dans le cas où le vélo est équipé d’un système de freinage à disque, on détend l’étrier, on serre le frein et on retend l’étrier afin de le recentrer pour la nouvelle roue montée ;
  6. Fixer le capteur de pédalier sur l’une des branches des pédales à l’aide de l’élastique, en prenant garde à ce qu’il ne touche ni le vélo, ni le pied lorsque l’on pédale. C’est terminé pour la partie mécanique !
Assemblage des parties de la roue Cosmopolit // Source : © Reebike

Le vélo se connecte par la suite à l’application mobile disponible sur les plateformes Android 5.0 ou version ultérieure ainsi que sur iOS 10 ou une version plus récente. La connexion est très facile, l’application ayant détecté du premier coup et très rapidement la roue électrique. Dans le même registre, on connecte le capteur de pédalier à la roue Cosmopolit par le biais de cette application. Le système a reconnu le capteur sans broncher.

Capteur de pédalage de la roue Cosmopolit // Source : © Florent Lanne pour Frandroid

En somme, il m’a fallu 30 minutes au total pour installer ma roue. Si j’avais mieux lu la notice et assemblé correctement les éléments dès le début, l’opération aurait été bien plus rapide. Notons qu’une fois le système compris, monter la roue ne prend que deux à trois minutes.

Un vélo qui ne passe pas inaperçu

Le concept de Cosmopolit étant d’intégrer à la fois le moteur et la batterie dans un même bloc, on ne peut pas reprocher au constructeur l’aspect imposant suscité par la roue. De ce fait, soyons clairs : vous ne passerez pas inaperçu sur ce vélo. Pour étayer ces propos, un passant m’a interpellé durant l’un de mes essais, me demandant si ce vélo était électrifié par la roue.

Vue d’ensemble d’un vélo avec la roue Reebike Cosmopolit // Source : © Florent Lanne pour Frandroid

Hormis la taille du bloc intégré dans le moyeu de la roue avant, le design en lui-même ne passe pas inaperçu. Plutôt que de proposer une roue à l’apparence neutre, l’un des flancs du moyeu est floqué du logo de la marque, représentant une marguerite en noir et blanc.

Comme nous l’aborderons plus loin dans ce test, la présence de ce marquage est toutefois bienvenue pour le montage de la roue de Reebike. Concernant le second élément indispensable au bon fonctionnement du kit, le capteur de pédalage sans fil, on aime le fait qu’il soit discret. En revanche, sa fixation par élastique requiert une attention particulière lors du stationnement du vélo : il est nécessaire de le détacher à chaque fois au risque de se le faire voler.

La roue est disponible en plusieurs tailles : 20 / 24 / 26 / 27,5 / 28 / 29 pouces et se veut compatible avec les freins à patins comme avec les freins à disque. Reebike expédie sa roue électrique avec un pneu de ville monté dessus, pour un poids total de 6 kg.

Fonctionnalités essentielles au rendez-vous

La roue électrique est proposée avec un compteur LCD optionnel. Nous ne l’avons pas eu dans les mains pour notre test, ainsi, nous aborderons uniquement le sujet de l’application mobile.

Dotée d’une interface plutôt agréable et facile à appréhender, l’application Reebike permet de consulter en temps réel certains paramètres :

  • La fréquence de rotation du pédalier (grâce au capteur de pédalage précédemment associé à la roue) ;
  • Le niveau de batterie exprimé en pourcentage ;
  • La température de la roue ;
  • La vitesse à laquelle le cycliste se déplace.

Outre le simple affichage de ces éléments essentiels, l’écran principal de l’application Reebike permet de choisir entre trois modes d’utilisation :

  • Free : il s’agit du mode dans lequel l’assistance est désactivée. Le cycliste avance uniquement à la force de ses jambes ;
  • Éco : l’assistance électrique est fonctionnelle, les accélérations sont progressives dans le but d’économiser de l’énergie ;
  • Sport : l’assistance électrique est plus nerveuse, au détriment de l’autonomie ;

Un bouton intitulé Boost est également présent dans le bas de l’écran. En le maintenant appuyé, il fait office de gâchette d’accélération et permet de faire avancer le vélo, sans action sur les pédales. Ce boost se désactive automatiquement après un appui prolongé de 6 secondes. Bien que l’idée soit généreuse, on trouve peu pratique l’utilisation de cette fonctionnalité dans ce format de gâchette tactile.

L’application Reebike permet également d’accéder à tous les réglages de la roue. C’est notamment dans ce menu des paramètres que l’on retrouve la personnalisation de la vitesse maximale. Notons que le réglage le plus élevé est de 25 km/h, conformément à la législation en vigueur.

Parmi les rubriques de cet écran, on aperçoit deux lignes relatives à l’enregistrement des statistiques ; on pourra consulter le cumul des activités depuis le début ou les enregistrements datant du jour même. L’application ne semble pas conserver et catégoriser l’ensemble des données dans le temps en les classant jour après jour. C’est dommage, bien que ce point ne soit pas essentiel pour autant.

Conduite : pratique et efficace, mais trop de problèmes de connectivité

Cette roue électrique signée Reebike se destine tant à la ville qu’à des milieux plus ruraux. Si l’une de nos premières craintes résidait dans la répartition du poids, tous les éléments lourds étant à l’avant du vélo, la pratique montre que ce point ne représente aucunement un problème. Néanmoins, si disposer d’une suspension à l’avant confère un bon niveau de confort lors de la conduite, on peut légitimement se demander si cela ne risque pas d’accélérer le vieillissement de celle-ci.

La roue Cosmopolit vue du dessus // Source : © Florent Lanne pour Frandroid

Si le vélo est stable et maniable, gardez en tête que le comportement du vélo lors du franchissement de certains obstacles comme des trottoirs n’est plus le même : le poids de la roue empêche le conducteur de tirer le guidon pour la soulever. Dans la même lignée, porter le vélo — même sur une très courte distance — peut être problématique en raison du basculement du vélo vers sa roue motorisée à l’avant.

Moteur, transmission et assistance électrique

Le concept de cette roue électrique est d’intégrer tous les éléments nécessaires à l’électrification du vélo dans un seul bloc. Niché dans la roue avant, le moteur déploie une puissance de 250 W pour un couple de 50 Nm. Il s’actionne grâce à un capteur de pédalage sans fil, que l’on attache au bras de l’une des pédales. Notons d’ailleurs que ce capteur communique avec le moteur de façon directe plutôt que d’utiliser le smartphone (ou le boîtier LCD) comme intermédiaire. Heureusement, un tel schéma aurait pu causer de graves problèmes de latence dans l’activation et la désactivation de l’assistance électrique.

Malgré un système bien pensé pour activer et désactiver l’assistance, un reproche peut être formulé. Une latence d’environ deux à quatre secondes est présente à l’usage entre le moment où l’on accélère et le moment où l’on ne pédale plus. Si recourir à une connexion directe entre le moteur et le capteur de pédalier évite de créer une (trop) grande latence, le système actuel en génère tout de même une.

Si ce point n’est pas trop gênant lors de la phase d’accélération, il peut l’être lors d’un freinage « urgent » puisque le moteur ne se coupe pas immédiatement. Contactée à ce sujet, la marque nous a indiqué qu’elle travaille à réduire ce délai de latence, mais que les limitations matérielles liées au Bluetooth expliquent ce point.

Le moteur est intégré dans la roue avant // Source : © Florent Lanne pour Frandroid

Dans la pratique, conduire un vélo doté d’une roue Reebike est plus reposant que sportif. La puissance du moteur et son couple confèrent à cette roue un caractère polyvalent et dépourvu de nervosité. L’assistance est progressive, ce qui renforce le sentiment de sécurité lors de la conduite, les démarrages n’étant pas trop brusques, même en mode sport.

Cette description n’est en rien péjorative, l’assistance électrique ne bronche pas, même en présence de pentes raides. Adaptée à la plupart des promenades, on reproche tout de même à cette roue d’émettre un peu trop de bruit lorsque son assistance électrique fonctionne.

Roue Reebike montée sur un vélo — Image d’illustration // Source : © Florent Lanne pour Frandroid

Lors de notre test, nous avons rencontré un problème de taille : la connectivité avec l’application mobile. Si l’application Reebike détecte la roue du premier coup à chaque fois, nous avons également perdu cette connexion de nombreuses fois en utilisation.

En ce sens, le comportement de l’appareil peut s’étendre d’un extrême à l’autre : le moteur peut s’arrêter (dans le meilleur des cas), mais peut pareillement se bloquer avec l’assistance en cours.

Dans ce dernier cas, le seul moyen de l’arrêter est de rétablir la connexion depuis le smartphone en fermant l’application et en la relançant. Selon votre poids ainsi que la puissance des freins qui équipent votre vélo, cette étape est à réaliser à l’arrêt… ou en roulant.

Heureusement, ce problème a une solution : Reebike nous a indiqué qu’un recalibrage de la roue est à effectuer par le biais de l’application mobile. Cette manipulation prend uniquement quelques secondes et est à effectuer de préférence après chaque remontage de la roue Cosmopolit.

Autonomie annoncée correcte

Reebike annonce une autonomie pouvant aller jusqu’à 60 km pour sa roue. Durant notre essai, nous avons parcouru 47 km avant la décharge complète.

Cette mesure apparaît comme correcte, d’autant plus compte tenu du chargement du vélo en matière de poids (le cycliste pèse 100 kg) et des conditions de conduite avec une majorité de plat, mais quelques montées très raides. Les modes utilisés étaient mixtes, avec un ratio d’environ 80 % de mode éco pour 20 % de mode sport.

Si vous utilisez majoritairement le mode sport, attendez-vous sûrement à une autonomie plus faible.

Prix raisonnable, possibilité de LOA

La roue Cosmopolit est d’ores et déjà disponible à partir de 650 euros auprès de la marque. On compte 80 euros en supplément si l’on souhaite l’utiliser couplé à son boitier LCD Bluetooth plutôt qu’avec le smartphone.

Si le prix est correct au regard de la promesse d’un vélo électrique convertible facilement — en faisant abstraction des multiples déconnexions possibles — on apprécie le financement proposé par la marque. Il est possible de louer la roue pour 25 euros par mois (engagement 24 mois), 35 euros par mois (engagement 12 mois) ou 50 euros par mois (engagement 6 mois).

Dans ce cadre, précisons qu’il s’agit d’une location avec option d’achat et que le compteur LCD est inclus dans le prix.

Notre avis

Montage et design
7
Adeptes des designs voyants et qui sortent du commun, vous voilà servis ! Non, la roue Cosmopolit ne passe pas inaperçue. En revanche, il apparaît difficile de dissimuler un moteur, une batterie et l'intégralité de l'électronique embarquée dans un bloc très discret. Reebike s'en sort plutôt bien sur cet exercice et propose une roue atypique qui plaira ou non, en fonction des personnalités de chacun. Le montage se veut plutôt simple : tout individu capable de démonter la roue avant de son vélo sera en mesure d'effectuer l'opération sans trop de difficulté.
Technologies embarquées
7
L'application couplée à la Roue Reebike profite d'une apparence sobre et assez épurée en matière de boutons, comme de fonctionnalités. Basculer entre les modes est assez simple, même en conduite, grâce aux boutons de grandes tailles. En revanche, le mode BOOST, qui permet d'avancer jusqu'à 6 km/h sans pédaler, nécessite de laisser le doigt sur l'écran du smartphone. Un fonctionnement bien peu pratique lorsque l'on est au guidon du vélo.
Conduite
7
La roue Cosmopolit s'en sort bien pour gravir tous les dénivelés du quotidien. Bien qu'un peu bruyante en campagne, l'avantage de pouvoir convertir son vélo en fonction des sorties (électrique ou non) fait rapidement oublier ce défaut. Sur plat, la roue n'est pas trop nerveuse et gère correctement les accélérations progressives. Le risque de tomber par dérapage au démarrage est ainsi réduit à la quasi nullité.
Autonomie
7
Pour ce type de dispositif d'électrification de vélo, l'autonomie annoncée reste très correcte. Évidemment, si l'on compare les données à un VAE haut de gamme, la roue Cosmopolit se montre un peu timide. Encore une fois, ce produit est atypique sur le marché, compte tenu de l'intégration de la batterie dans la roue, il ne faut pas s'attendre à obtenir les mêmes résultats qu'avec une batterie déportée pouvant être plus encombrante... Si le mode économique est efficace, l'utilisation en mode sport fera inévitablement baisser la distance possible à parcourir.
Note finale du test
7 /10
Reebike promet de transformer votre vélo classique en vélo électrique. Le kit Cosmopolit s'adapte à la majorité des vélos classiques, à condition de respecter certaines dimensions de fourche. Outre un design qui ne passe pas inaperçu, le moteur et l'électronique rendent la conduite plutôt agréable et procurent des sensations proches de celles ressenties sur un vrai VAE. Proche, car on note en premier point négatif une belle latence de quelques secondes de réactivité entre le pédalage et l'action sur le moteur.

Malgré quelques défauts d'interface sur l'application compagnon, comme la mauvaise ergonomie du bouton Boost, la roue reste largement utilisable au quotidien. Pratique pour les balades comme pour aller au travail, on recommande toutefois de disposer d'un emplacement de stockage muni d'une prise électrique pour la recharge.

Si l'autonomie n'est pas colossale, cette roue permet de disposer d'un VAE en conservant son vélo classique. La roue Cosmopolit se monte et se démonte très rapidement, ce qui est un très bon point. On prendra néanmoins gare à penser à la recalibrer à chaque remontage afin d'éviter tout problème de comportement de conduite.

Points positifs
Roue Reebike Cosmopolit

  • Installation assez facile

  • Pratique : convertir son vélo en VAE en quelques minutes

  • Moteur efficace en montée

  • Grands boutons dans l'application

Points négatifs
Roue Reebike Cosmopolit

  • Latence du capteur de pédalage

  • Mode Boost pas du tout pratique

  • Attention au problème de connectivité

  • Poids important à l'avant

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