« On a été dépassés ». Cette simple phrase lâchée par Philippe Guichard, designer de la selle vabsRider imaginée par la start-up australienne AtaraxyBSC, en dit long sur le buzz mondial qu’a rencontré leur produit. « On a eu plusieurs milliers de demandes » pour l’Eurobike 2024, organisé à Francfort du 3 au 7 juillet. On comprend mieux pourquoi il a été difficile de les joindre en amont.
Partout dans le monde, la selle vabsRider a fait du bruit. « J’ai même des connaissances qui ne sont pas du tout dans le vélo qui m’en ont parlé », abonde Tanguy Andrillon, confrère et cofondateur du média Transition Vélo. Bref, le constat est unanime : la vabsRider a littéralement fait le tour de la planète en quelques jours seulement. La magie d’Internet, vous avez dit ?
Un projet long de 4 ans
Mais alors, pourquoi cette « simple » selle fait-elle autant parler d’elle ? Il suffit de la regarder pour constater qu’elle n’a rien comme les autres. Elle est scindée en deux parties mobiles capables de suivre les mouvements de votre fessier et de vos jambes, selon un axe virtuel imaginé au-dessus de la selle, comme nous l’expliquions dans un article dédié en juin dernier.
Cela permettrait ainsi de transférer la pression des ischio-jambiers vers le fémur, de quoi répartir la charge globale de manière plus uniforme. De quoi offrir un meilleur confort à l’utilisateur. Pour en arriver là, la jeune pousse australienne a travaillé pendant quatre ans sur le projet.
Aujourd’hui, AtaraxyBSC a « terminé les premiers prototypes de fin de série », nous indique Philippe Guichard. « On devrait travailler avec un fabricant basé à Taïwan » pour la partie production. « D’ici la fin d’année, on devrait avoir une première production de 1000 modèles ». D’ici là, la société réfléchit sérieusement à lancer une campagne de crowdfunding, qui, à n’en pas douter, devrait cartonner.
Plus concrètement, qu’est-ce que ça donne en pratique ? En toute transparence, c’est probablement l’un des produits parmi les plus difficiles que je n’ai jamais eu à décrire. Car la selle vabsRider est inédite, et tout simplement déroutante au premier coup de pédale. Il est au départ un poil difficile de bien trouver son assise à l’arrêt.
Déroutant, mais plaisant
C’est une fois les premiers coups de pédale que vous essayez de caler au mieux votre fessier dessus. Faut-il déjà savoir que le vélo était un poil grand pour mes 175 cm. Il faut s’imaginer qu’un réglage optimal permet d’exploiter au maximum possible les bienfaits de cette selle.
Il faut aussi prendre en compte qu’elle est réglable au possible. De haut en bas évidemment, mais aussi d’avant en arrière afin de correspondre au plus de morphologies possible.
Il m’a fallu quelques instants avant de trouver la position optimale. Difficile de savoir si elle l’était vraiment, mais c’est en tout cas la position dans laquelle je me sentais le mieux : le derrière bien appuyé sur les deux parties mobiles. C’est au départ troublant, car la pointe de chaque entité mobile se positionne tout en longueur sur l’arrière de votre jambe. C’est ici une sensation nouvelle.
Une fois la bonne posture trouvée, une mécanique agréable se met progressivement en place. Je n’irais pas jusqu’à dire que mon postérieur ne faisait qu’un avec la selle, mais le fait d’accompagner mes mouvements de jambes a généré un sentiment plaisant à l’usage. Encore une fois, c’est ici hyper complexe de véritablement décrire ces ressentis. Il faut vraiment l’essayer soi-même pour mieux comprendre l’ampleur de la chose.
Pour se faire un véritable avis, il conviendrait de la tester sur plusieurs semaines avec des réglages optimaux. « On a fait des essais sur 100 km d’une traite. Les résultats sont positifs. On ne dit pas que notre selle élimine toutes les douleurs. On peut avoir mal aux fesses au bout de 100 km, mais une fois revenu sur terre, les douleurs disparaissent en quelques minutes seulement », nous assure Philippe Guichard. « C’est comme une chaise dynamique ».
Quelles cibles ?
AtaraxyBSC cible trois principales catégories de clients : ceux qui achètent des vélos électriques pour commencer. « Quand on achète un VAE, on veut généralement du confort. La première pièce que les gens changent, c’est la selle ». Seconde cible : « les hommes à partir de 50-55 ans, qui ont eu des soucis de santé comme un cancer de la prostate ».
« Si ce sont des personnes initialement actives, mais qui ont des difficultés à s’asseoir, alors ils sont susceptibles d’investir dans cette selle », poursuit notre interlocuteur. Troisième et dernière cible : « Les femmes, et plus précisément les mères qui ont accouché de plusieurs enfants », et à qui la selle vabsRider pourrait convenir.
Philippe Guichard nous a par ailleurs indiqué la fourchette tarifaire à laquelle la selle sera vendue : 650 euros. C’est un coût non négligeable, justifié par toute la R&D abattue depuis quatre ans. En réalité, nous avons qu’une hâte : pouvoir l’essayer dans un test grandeur nature.
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