On a essayé le Bolide, un vélo biplace électrique français qui mérite vraiment votre attention

 
Présent à l’Eurobike 2024, la marque Kino Bike y a exhibé son vélo biplace électrique répondant au nom de Bolide. L’occasion d’échanger avec Paul-Hugo Quesse, responsable commercial de l’entreprise, et de prendre en main leur vélo électrique dont le cadre est 100 % fabriqué en France.
Kino Bolide
Source : Grégoire Huvelin – Frandroid

Croiser un vélo électrique dont le cadre est 100 % fabriqué en France est une chose relativement rare aujourd’hui. Certes, la filière tricolore et les acteurs de l’Hexagone s’activent à faire bouger les choses en privilégiant de plus en plus des industries locales, mais les coûts engendrés impactent logiquement le prix final pour le consommateur.

Kino Bike, basé au Grand Plateau à Lyon, fait partie de ses jeunes pousses prometteuses qui croient aujourd’hui au Made in France. Et surtout, à un Made in France qualitatif, duquel découlent des VAE aboutis. C’est en tout cas le pari pris par les deux cofondateurs Simon Kapoian Favel et David Jabaly.

Un cadre fabriqué dans l’Ain

« La cadre est 100 % Made in France, dans l’Ain, et l’acier est même français », débute Paul-Hugo Quesse, responsable commercial de l’entreprise, que nous avons rencontré à l’Eurobike 2024, organisé à Francfort. « Les tubes sont également cintrés et soudés en France », poursuit-il.

Pour pousser le concept Made in France encore plus loin, Kino Bike fait même appel à une couturière normande pour concevoir sa selle. « Et nous, ensuite, on met la mousse à l’intérieur depuis notre atelier », indique notre interlocuteur.

Kino Bolide
Source : Grégoire Huvelin – Frandroid

Alors qu’une grande majorité des VAE héritent aujourd’hui d’un cadre en aluminium, la start-up tricolore, elle, a privilégié l’acier. Pourquoi ? « Car l’idée est de faire un vélo durable. L’acier, c’est aussi robuste, ça apporte du confort en filtrant un peu plus les vibrations », estime l’intéressé.

L’ADN du Bolide repose également sur la modularité. « Notre système de swap permet de moduler plein de pièces. Il y a un bloc plastique qu’on vient implémenter sur plein d’accessoires », poursuit-il. Il est ainsi possible d’y ajouter en toute facilité un porte-bébé, un siège enfant ou encore un plateau arrière selon ses envies, et surtout ses besoins. « On fournit un manuel de montage, par exemple, pour un siège bébé ».

Des énormes pneus de 4 pouces

La philosophie du Bolide, c’est aussi la sécurité. Une sécurité apportée par ses énormes pneus de 20 pouces d’une section… de 4 pouces ! C’est énorme. « C’est un format novateur, qui apporte du grip, de la confiance et du fun », croit fermement Paul-Hugo Quesse. « L’idée, c’est de proposer un vélo aux gens qui n’ont pas d’affinité avec le vélo traditionnel ».

Pour le coup, le Bolide a cette véritable capacité à vous sécuriser une fois à son guidon. J’ai en effet pu l’essayer seul, avec Paul-Hugo derrière moi, ainsi qu’en tant que passager. Seul, sa facilité de prise en main est déconcertante. Vous avez affaire à un engin dont la prise au sol est tellement importante qu’il est impossible de paniquer.

Le moteur Bafang associé au capteur de rotation répond relativement vite à vos besoins. C’est relativement rare pour le souligner : généralement, un capteur de rotation peut être long à la détente. Ici, une certaine forme de réactivité se fait sentir. Tout seul sur l’engin, les 25 km/h sont rapidement atteints avec le mode 5, le plus puissant.

Une fois Paul-Hugo assis derrière, la donne n’est logiquement pas la même. Pour autant, le niveau de stabilité reste très bon, que ce soit à une allure élevée ou faible. Pour le démarrage, une petite gâchette capable de vous propulser à 6 km/h fait très bien le travail pour vous élancer sans trop gesticuler sur votre siège. C’est plaisant.

Du grip, en veux-tu, en voilà

Cette prise en main s’est effectuée sur un sol mouillé. Une belle occasion de tester le grip du vélo dans les virages et avec un passager arrière. Évidemment, la prudence est de mise, mais je n’ai jamais senti le vélo capable de se dérober outre mesure. Encore une fois, le niveau d’assurance est particulièrement élevé.

Je me suis ensuite faufilé sur la banquette arrière, niché sur les cale-pieds, pour me mettre dans la peau du passager. Aucune poignée n’a été intégrée pour se maintenir. Deux solutions : vous faites fonctionner vos abdos, ou vous vous accrochez au pilote devant.

Dans tous les cas, le comportement électrique du Bolide ne vous brusque pas à l’arrière : l’accélération est fluide et douce. Vous avez même l’impression de ne faire qu’un avec le conducteur notamment dans les prises de virage. Évidemment, il convient d’effectuer un test complet dans un environnement urbain pour confirmer ces ressentis.

Côté freinage, les freins à disque hydrauliques Shimano MT200, éprouvés à maintes reprises, font très bien le job malgré l’inertie du vélo et de ses passagers. Le tout est associé à une transmission Shimano Altus à 8 vitesses relativement fluides. À 3 000 euros, on aurait peut-être préféré voir Kino monter en gamme sur ce type de composant.

Un joli niveau de personnalisation

Mais il faut bien comprendre que le Bolide est un vélo électrique fait de choix. Le choix d’un cadre fabriqué en France et forcément plus coûteux qu’un cadre fabriqué à Taïwan. Et donc le choix de faire des concessions sur certains composants, afin de maîtriser les coûts. « Certes, il y a une notion de coût, mais pas tant finalement. Le huit vitesses à l’avantage d’être fiable, et ne demande pas une grande précision de réglage. Le moteur roue à l’avantage de très peu sollicité la transmission », tient à préciser l’intéressé.

Kino Bolide
Source : Grégoire Huvelin – Frandroid

Pour les autres caractéristiques, sachez que le Bolide propose de série une béquille centrale et la double selle. En revanche, il faudra payer en option l’ajout de garde-boue (89 euros), d’un porte-bagages (189 euros) ou encore d’une batterie complémentaire (599 euros). La première batterie de 522 Wh fournit, elle, entre 35 et 40 km d’autonomie avec le mode d’assistance le plus puissant.

L’une des forces du Bolide, c’est aussi sa customisation : 4 couleurs de cadre (noir, beige, bleu foncé, vert pastel), 2 couleurs de feu (blanc ou jaune), 2 types de pneus (urbain ou cranté) avec divers coloris au niveau des flancs. Décliné en taille unique, le vélo s’adresse aux utilisateurs mesurant entre 155 et 185 cm et revendique un poids de 32 kg.

Le choix d’un modèle le plus vertueux possible

Le Bolide n’est pas à confondre avec les longtails électriques : son format plus compact lui confère une meilleure praticité et maniabilité. Sa selle rallongée tend aussi à renforcer les interactions humaines durant un trajet : il est ainsi très facile d’échanger avec le pilote, ou le passager. Chose qu’il était plus difficile de faire sur un Gaya Cargo, par exemple, puisque le passager arrière est plus en retrait.

Il n’empêche, le Bolide fait preuve d’une certaine polyvalence puisqu’il peut accueillir une extension facturée 299 euros en option, qui lui permet d’ajouter un siège bébé ou siège enfant. Cela en fait alors un concurrent du segment longtail.

Pour aller plus loin
Vélos cargo électriques : longtail, biporteurs et triporteurs, ce qu’il faut savoir avant de passer à l’achat

Pour 3000 euros, le Bolide a des atouts à faire valoir, et surtout une partie de sa conception Made in France forcément plus coûteuse, mais aussi et surtout plus vertueuse et écologique. C’est un élément non négligeable, qu’il est important, à nos yeux, de mettre en exergue. Vous pouvez retrouver de plus amples informations sur le site officiel de la marque.


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