Test du Brompton Electric G Line : un vélo électrique pliant parfait, ou presque

Brompton vieillit comme un bon 20”

Première vraie nouveauté en 50 ans pour la marque britannique Brompton, l'Electric G Line promet confort et polyvalence sur son format 20 pouces, mais avec un tarif prohibitif. Voici notre test complet.
Test du Brompton Electric G Line : un vélo électrique pliant parfait, ou presque

En bref
Brompton Electric G Line

8 /10
Points positifs du Brompton Electric G Line
  • Stabilité d’un vélo classique
  • Compacité en mode plié (pour un 20")
  • Confort excellent
  • Moteur vif
  • Freins mordants
  • Tout équipé
  • Autonomie meilleure qu'attendue
Points négatifs du Brompton Electric G Line
  • Transmission 4 vitesses trop juste
  • Batterie peu pratique
  • Pas d'écran et appli minimale
  • Prix prohibitif
 
Source : M. Lauraux pour Frandroid

Brompton, c’est la promesse d’un vélo pliant compact, et surtout le plus compact du marché une fois plié. Son mécanisme inégalé né en 1975 n’a pas changé, et son unique modèle non plus. Enfin si, il a été peaufiné, décliné en plusieurs versions A line, C Line, voire en titane T Line (7,45 kg !), ou en diverses transmissions comme la récente 12 vitesses. La plus grande évolution a sans doute été le Brompton Electric en 2019, un vélo pliant électrique qui garde tout de l’original, basé sur le C Line ou le P Line.

En 2024, le Brompton G Line s’annonce donc comme une révolution pour la marque anglaise. On vous explique d’ailleurs la gestation du projet et ce qui a – enfin – décidé le fabricant de faire évoluer sa gamme. Ce VAE pliant adopte donc un format 20 pouces et promet une compacité record en gardant le même système de pliage. Son format se veut plus confortable pour les cyclistes, qui pouvaient trouver le 16 pouces trop juste. Il vient améliorer aussi de nombreux points : freinage, guidon, moteur arrière.

Tout semble alléchant sur le papier, mais est-il à la hauteur des attentes, et surtout de son prix : 3 999 euros ! Voici notre bilan après deux semaines de vadrouille à son guidon.

Fiche technique

Modèle Brompton Electric G Line
Vitesse max 25 km/h
Puissance du moteur 250 watts
Nombre d’assistances 3
Autonomie annoncée 60 km
Batterie amovible Oui
Bluetooth Oui
GPS Non
Écran Non
Poids 16,1 kg
Couleur Noir, Blanc, Orange
Phares Oui
Feu arrière Oui
Fiche produit

Design : un pliage inégalé

Le Brompton Electric G Line est un vélo à expérimenter, à emmener avec soi. C’est pourquoi ce G Line respecte fidèlement l’héritage de son petit frère 16 pouces. Pour faire simple, c’est le même vélo en plus grand : même forme de cadre avec la barre légèrement courbée, et surtout le même mécanisme de pliage.

C’est classique : un coup de levier pour soulever le vélo qui vient rabattre la roue arrière, de quoi passer en mode trolley en l’espace de 2 secondes. La petite plateforme arrière est de série avec ses petites roulettes, permettant de faire rouler son Brompton G Line en avant ou en arrière, pratique dans une gare par exemple.

Pour le stocker dans un coin chez soi ou dans un train, il faut passer à l’étape suivante : à savoir desserrer la manette de la charnière qui scinde le cadre en deux. On vient ainsi rameuter l’avant sur la droite du vélo, se bloquant avec un crochet, puis plier la potence qui reste fixe.

On obtient alors une compacité géniale pour un vélo 20 pouces, loin des Eovolt, Vello ou d’un Tern Vektron. Le déplier est rapide aussi, en revissant les manettes de potence, de cadre, en rehaussant la selle, le tout en une quinzaine de secondes. Sur ce point, Brompton n’égale donc pas le système « 1 second » de Decathlon E-Fold 900.

L’Electric G Line rejoint d’ailleurs ce dernier en poids, 19,5 kg, confirmé par notre mesure. Cela inclut aussi la batterie… qui ne se plie pas forcément au mécanisme de pliage. Placée à l’avant, elle ne gêne pas, mais est trop désaxée et déséquilibre donc le Brompton plié ou en mode trolley.

Il est donc préférable de l’enlever en portant son sac sur l’épaule, pour manier idéalement le vélo. D’un côté le vélo passe à 16 kg pile (mesuré) pour être légèrement plus transportable, mais il faut se coltiner la sacoche-batterie sur l’autre bras. Pas le plus pratique.

Des atouts dans le sac

Le Brompton Electric G Line n’est donc pas très léger pour son format, ni très lourd. Cela prend en compte la plateforme trolley, qui pourra accueillir des sacs et sacoches, ainsi que les garde-boue de série. Ces derniers sont certes en plastique noir brillant, mais plus enveloppants et toujours dotés d’une bavette comme sur les précédents VAE. À noter : il n’y a aucune béquille, mais l’éclairage est bien présent.

L’éclairage est lié à la batterie et ne lésine pas sur la puissance. Les 115 lux (310 lumens) suffisent largement en ville pour être vu et pour voir. Pour les excursions la nuit en forêt, ou pour faire le tour du monde, pourquoi pas. Le phare arrière signé Busch & Müller est aussi très lumineux sur la partie trolley.

Enfin petite erreur de Brompton, l’attache de la sacoche/batterie est spécifique à cet Electric G Line. Plus grosse que celle du mécanique et des 16 pouces, elle rend incompatible toute la bagagerie existante. Mais une ligne dédiée au G Line est dans les cartons. Cela fera naturellement monter la note.

Pas d’écran et une batterie à l’ancienne

Malgré la position plutôt haut de gamme de Brompton, ses vélos pliants électriques n’ont pas d’écran. Le G Line ne vient pas non plus modifier le système lié à la batterie, à savoir des voyants et des commandes directement situés sur le boîtier. Modifier le niveau d’assistance – il y en a 3 – s’opère via un bouton (celui d’allumage/fermeture) difficile à atteindre et impossible à activer en roulant. Idem pour l’éclairage guidé par un autre bouton à gauche. Encore une fois, ce n’est pas pratique.

Brompton Electric G Line essai boutons voyants
Source : M. Lauraux pour Frandroid

Clairement, on aurait aimé une commande au guidon pour ce vélo électrique né en 2024. D’autres apprécieront la partie électrique totalement décorrélée du vélo, si l’on veut rouler en mécanique (même si c’est limité en raison de la transmission 4 vitesses, comme expliqué plus bas).

Une appli… sur le papier

Une application peut cependant être utilisée en complément des boutons et voyants de la batterie, si l’on installe son smartphone sur le guidon (pas de support SP Connect ou Quad Lock). Nous n’avons malheureusement pu utiliser l’appli Brompton Electric, le G Line n’étant pas commercialisé au moment du test. Sur le papier, l’affichage est très simple et se résume à une fenêtre : heure, vitesse (+moyenne), kilométrage, durée, et possibilité de changer le niveau d’assistance.

Conduite : un bonheur à rider

Disons-le tout de suite, on n’a jamais pris autant de plaisir à rouler avec un vélo électrique 20 pouces. L’Electric C Line nous avait laissés sur notre faim (que ce soit Grégoire Huvelin lors du test, ou personnellement sur mon expérience en version 12 vitesses). Ici, la combinaison des pneus, du guidon et d’une géométrie étudiée rend la conduite très agréable. Clairement, on ne sent pas ou presque sur un VAE 20 pouces.

Le pilotage est précis et la stabilité est présente grâce à un guidon large – et des pédales – façon VTT. Les gros pneus Schwalbe G-On font leur job en termes d’amortissement, tout comme le cadre en acier (plus souple que l’aluminium).

Le moteur participe à cette allégresse. Sur le papier, cet Ananda M107 recalibré par la marque et placé dans la roue arrière ne promet pas monts et merveilles. Mais il peut affronter quelques bonnes pentes et s’éveille rapidement au coup de pédale. Le capteur de couple est efficace en reprise, moins en démarrant en raison de la légère latence qui se fait sentir.

Le couple de 40 Nm est bon, vivement déployé, mais rencontre ses limites sur une pente assez raide. Ce n’est pas très grave car le tempérament colle au vélo. Le point vraiment dérangeant, et probablement le seul négatif en conduite de ce Brompton, c’est la transmission.

Une transmission décevante, des freins parfaits

Contrairement au comparse mécanique intégrant un moyeu Alfine 8 vitesses, il n’y a ici pas de place pour un accueillir un tel système en raison du moteur arrière. L’Electric G Line cède donc à un dérailleur à 4 vitesses (163 % de développement).

C’est peu et frustrant la plupart du temps, surtout après avoir essayé le modèle mécanique. À 25 km/h, on se sent dans un entre-deux gênant en moulinant en 3e ou en forçant trop sur la 4e vitesse, tandis que le tout chemin nécessite un braquet plus court en pentes ou à basse vitesse. On espère ainsi une version d’au moins 6 vitesses assez rapidement (voire 9 comme sur un Tern Vektron).

Brompton Electric G Line essai transmission dérailleur
Source : M. Lauraux pour Frandroid

Quant aux freins à disque hydrauliques, c’est une autre première chez Brompton : ils sont à la hauteur du vélo. Les TRP – haut de gamme de Tektro – sont très mordants et progressifs, parmi les meilleurs jamais vus sur un vélo pliant électrique. Ils complètent la sensation de VAE très sûr à piloter, quand les freins patins des modèles 16 pouces obligent à garder une appréhension sur la distance de freinage (notamment en cas de pluie).

Brompton Electric G Line essai freins TRP
Source : M. Lauraux pour Frandroid

Autonomie : une batterie old school, faisant mieux en pratique

Le Brompton G Line conserve le système de batterie des autres modèles 16 pouces. Le bloc trouve sa place dans une sacoche à l’avant du vélo électrique. On n’a pas le choix, mais on a de la place pour une veste de pluie, des gants, un antivol, ses papiers, ou son pique-nique. C’est donc encombrant comme nous l’avons vu, mais facilement amovible en tirant sur la poignée. Elle est imposante surtout pour sa capacité : 345 Wh, avec une autonomie théorique de 30 à 50 km d’autonomie selon la marque londonienne.

Brompton Electric G Line essai conduite tout-chemin
Source : M. Lauraux pour Frandroid

En pratique, c’est mieux. En mode maximal (3), nous avons enregistré 40 km tout rond avec le plein de batterie en terrain urbain. En mélangeant les terrains et les modes, nous avons pu faire 50 km. Surveiller l’autonomie se révèle toutefois un peu vague, car les 5 voyants sont peu précis.

Cela vaut également pour la recharge, et le suivi de l’état. Recharger son Brompton Electric G Line est possible sur la batterie, qu’elle soit sur le vélo ou non, puisque la prise reste accessible en permanence. Le chargeur de 2 A (42 V soit 84 W) équivaut à une durée de 4h30 pour un plein d’électricité. Une charge de 80 % prend environ 3h30.

Prix et disponibilité : cher mais durable

Le Brompton Electric G Line a démarré ses précommandes fin septembre, mais les premières livraisons n’ont démarré que fin octobre 2024. Le vélo électrique pliant est vendu au prix unique de 3 999 euros, mais avec un choix inédit pour la marque, celui de la taille. Si le cadre reste, la tige de selle est plus haute en taille M (la nôtre) et devient télescopique en taille L, tandis que le reach – la distance pédalier-guidon – est légèrement modifié pour accueillir les grands gabarits.

Brompton Electric G Line essai arrière
Source : M. Lauraux pour Frandroid

Trois couleurs sont aussi disponibles : orange, vert et gris. Enfin, il est possible de modifier les pneus Schwalbe G-One pour des Continental Urban si vous n’avez pas l’ambition de rouler sur des terrains plus ruraux au quotidien. Concernant la bagagerie avant « Borough Waterproof Roll Top Bag Large« , bien que proposée sur la page officielle, elle n’est pas compatible avec le modèle électrique. Cela arrive plus tard.

Le Brompton Electric G Line est garanti 7 ans pour le cadre, et 3 ans pour la partie électrique (contre 2 ans légalement). Chaque pièce est prévue pour une réparation ou un remplacement sur le long terme, tandis que le SAV existe principalement dans les grandes agglomérations en France. On espère aussi la même durabilité et robustesse des 16 pouces, pouvant durer des décennie.

Notre avis sur Le Brompton Electric G Line

Design
9
Le G Line est un pur produit Brompton ! Le look est identique avec son cadre à barre légèrement courbé, de quoi rester très compact, si ce n’est le plus compact des vélos pliants électriques 20 pouces. Enfin, si l’on exclut sa batterie encombrante, qui reste à stocker quelque part dans son sac. Le poids est sous les 20 kg, comprenant les garde-boue et le petit porte-bagages arrière qui offre un mode trolley.
Technologies embarquées
4
Reprenant le système du modèle 16 pouces, le Brompton Electric G Line propose des commandes directement sur la batterie. C’est peu pratique, mais simple avec trois modes : un bouton pour l’éclairage (inclus et puissant), tandis que l’autonomie est visible via 5 voyants. Pas d’écran donc, pendant que l’application offre peu d’infos supplémentaires. C’est très sommaire.
Conduite
9
C’est rare, mais on a vraiment pris du plaisir au guidon du G Line électrique. Confortable sur ses pneus ballon, très stable grâce au large guidon, il marque une rupture nette avec les autres Brompton et imite presque un vrai vélo. Le moteur arrière Mivice est suffisamment vif, sauf au démarrage, mais parfait pour les dénivelés, pendant que les freins TRP arrêtent le vélo avec précision et mordant. Reste une transmission 4 vitesses trop juste, surtout quand on connaît le superbe moyeu Alfine 8 vitesses du modèle mécanique.
Autonomie
8
La batterie reste, comme pour les C Line et P Line, fixée avec sa sacoche sur l’avant du vélo électrique. Amovible, elle se retire et se remet très facilement, se portant comme un sac et pesant 3,5 kg. Sa capacité est de 345 Wh, plus endurante qu’attendue car elle a tenu 40 km en mode maxi, tandis que l’on peut espérer 50 km en mode intermédiaire. La recharge ne dure que 5 heures.
Note finale du test
8 /10
Le premier Brompton électrique 20 pouces est clairement réussi. Il répond parfaitement au vœu de polyvalence, peut fouler toutes les chaussées et même du tout-chemin sans se sentir fébrile. On prend même du plaisir à manier cet Electric G Line : il est stable, précis et très proche des sensations d’un vélo électrique classique.

Le moteur suffisamment vif, les excellents freins et les pneus ballon Schwalbe participent à cette belle copie, moins si l’on considère la transmission à seulement 4 vitesses que l’on juge trop juste. Le système de batterie reste original, tant mieux pour les puristes, moins côté pratique et modernité (pas d’écran, sacoche encombrante obligatoire), il faudra repasser. L’autonomie minimale est correcte : 40 km.

Le tout reste néanmoins très cher : près de 4 000 euros. Impossible de le comparer à la grande majorité des vélos électriques pliants 20 pouces. Qui peut donc affronter le Brompton Electric G Line ? Le plus proche serait le Tern Vektron S9, quasiment au même prix (3 800 euros). Le rival taïwanais mise cependant sur un moteur central Bosch Active Line (40 Nm), une batterie 400 Wh (50 à 130 km d’autonomie), une transmission 9 vitesses et un vrai porte-bagages arrière 27 kg. Par contre, il est plus lourd (22,1 kg), et bien moins compact une fois plié.

Plus svelte (environ 14 kg voire 13 kg en titane) et aussi moins cher (dès 3 090 euros), le Vello Bike+ Gears ne peut affronter Brompton sur le pliage ou la compacité. L’Autrichien s’incline aussi sur l’autonomie du système Zehus (25 km en mode maxi), tandis qu’il faut ajouter de nombreuses options. Mais ce modèle propose diverses transmissions mécaniques de 3 à 6 vitesses ou automatiques.

Points positifs du Brompton Electric G Line

  • Stabilité d’un vélo classique

  • Compacité en mode plié (pour un 20")

  • Confort excellent

  • Moteur vif

  • Freins mordants

  • Tout équipé

  • Autonomie meilleure qu'attendue

Points négatifs du Brompton Electric G Line

  • Transmission 4 vitesses trop juste

  • Batterie peu pratique

  • Pas d'écran et appli minimale

  • Prix prohibitif

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