La lutte contre les vélos électriques illégaux se durcit en Europe, à commencer par les Pays-Bas qui sont très actifs sur le sujet, mais aussi la France. Outre-Atlantique, le marché est plus laxiste et plus libre, où chaque État peut fixer ses règles.
Un flou juridique et des dérives
La Californie a d’ailleurs récemment opté pour une nouvelle réglementation, explique Electrek, en se basant toujours sur le même principe adopté par les Etats-Unis :
- Classe 1 : limite de 20 miles/h (32 km/h) ;
- Classe 2 : Classe 1 mais avec accélérateur possible ;
- Classe 3 : limite de 28 miles/h (45 km/h).
Selon le média, un vide juridique laissait la possibilité à certains vélos électriques de filer jusqu’à 45 km/h, avec des accélérateurs permis jusqu’à 32 km/h. Le flou en question permettait donc de les catégoriser en Classe 2, alors qu’ils appartenaient en fait à la casse Classe 3. Car en réalité, le débridage est soit d’office, soit facilement réalisable après achat comme chez Super73 visé par une plainte. En effet, il suffit parfois de quelques secondes via le menu de l’écran, ou via une appli, pour débloquer la limite de vitesse.
L’intérêt de « cacher » la nature du vélo est marketing : la différence est que les Classe 3 sont interdits dans certaines zones, imposent le port du casque et un âge minimum de 16 ans.
La Californie durcit les règles d’accélérateur et de puissance
Le nouveau texte signé à l’automne dernier par le gouverneur Gavin Newsom apporte une clarification. Les vélos électriques de Classe 3 – tout comme les Classe 1 – ne peuvent disposer d’accélérateur. La seule entrave est une aide à la marche autorisée jusqu’à 6 km/h. Là encore, dans les faits – nous l’avons déjà vérifié – certains vélos électriques chinois dissimulent leur débridage, qu’il est en fait facile d’activer.
Autre précision, l’ancienne législation précisait que le moteur d’un vélo électrique ne pouvait pas excéder 750 W de puissance continue. C’est très différent de l’Europe, qui ne permet que 250 W en continu, mais autorise la puissance en pic à dépasser ce seuil (600 W par exemple chez Bosch).
Désormais, la Californie précise dans sa loi que la puissance maximale tout court – et donc en pic – est de 750 W. Là aussi, cela enlève la possibilité de mettre sur le marché des vélos électriques surpuissants, pouvant dépasser 1 000 voire 1 500 W en pic.
Des vélos illégaux moins dangereux aux États-Unis, voire en France ?
Ces deux clarifications de la loi sont donc uniquement applicables en Californie depuis ce 1er janvier 2025. Cependant, les fabricants n’aiment pas concevoir plusieurs versions de leurs vélos – procédure coûteuse – et pourraient généraliser les versions californiennes sur la totalité des États-Unis.
L’influence pourrait même s’étendre à l’Europe. Des marques peu regardantes continuant d’écouler des vélos électriques illégaux – et paramétrés pour les États-Unis – viendraient ainsi supprimer les accélérateurs pour de bon et réduire leur puissance. Du moins c’est ce que l’on espère, même si cela prendra du temps.
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