« L’importation de fatbikes électriques illégaux doit être combattue plus sévèrement » : pourquoi la méthode néerlandaise est la bonne

 
Depuis l’été 2024, les Pays-Bas mènent un âpre combat contre les fatbikes électriques illégaux, une catégorie de VAE jugée trop facilement débridable. L’intéressé ne juge pas nécessaire de mettre en place un nouveau cadre légal autour de ces engins, et préfère s’attaquer à la racine du problème : l’importation en elle-même.
fatbike V20 Pro

Chez Frandroid, nous n’estimons pas les fatbikes électriques comme un problème spécifique. Ce sont avant tout des vélos électriques comme les autres, certes avec des gros pneus et un gabarit qui en impose. Mais le réel problème inhérent à ce segment, ce sont les constructeurs – souvent chinois – qui jouent avec la loi.

En effet, un certain nombre de marques de fatbikes électriques rendent le débridage de leur modèle très facile d’accès, parfois avec un simple bouton d’action dans l’application, d’autres fois avec une petite manipulation depuis l’ordinateur de bord. Une fois cette étape franchie, un fatbike peut dépasser la limite légale de 25 km/h, et n’est plus considéré comme un VAE.

Un cap politique maintenu malgré la pression

C’est typiquement ce genre de pratique que combattent les Pays-Bas depuis l’été dernier, pays dans lequel les fatbikes électriques souvent illégaux ont très rapidement proliféré. Rappel de modèlesenquête à chargesaisies massivespropositions de loimodèle jugé illégal : : les actions ont été multiples et à tous les niveaux.

Sur le plan politique, la grogne monte. Plusieurs partis (VVD, NSC et PVV) exigent un plan d’action fort de la part de Barry Madlener, ministre de l’Infrastructure du pays, en rendant le casque obligatoire et en imposant un âge minimum de quatorze ans, a minima. Certains souhaitent même créer une catégorie de véhicule distincte, avec des règles distinctes, spécialement pour les fatbikes électriques.

fatbike electrique
Source : Heybike via Unsplash

Tout ceci, Barry Madlener n’y croit pas. Et l’intéressé vient tout juste de le rappeler lors d’un débat sur la sécurité routière. L’objectif est de s’appuyer sur l’application de la loi en ciblant plus durement et sévèrement l’importation de fatbikes illégaux. Aussi, les bancs de puissance déployés en 2024 doivent servir à mieux identifier les modèles frauduleux.

La position du ministre est intéressante. Malgré la pression politique à laquelle il fait face, Barry Madlener garde son cap et souhaite s’attaquer à la véritable racine du problème : les importateurs. C’est à nos yeux la meilleure des idées. Ce ne sont pas les utilisateurs qui doivent être sanctionnés, mais bien les constructeurs et les importateurs.

Une année 2024 efficace

Si les Pays-Bas parviennent à stopper à ses frontières une grande majorité de fatbikes illégaux, alors aucun modèle illicite ne pourra être vendu sur son territoire. Les utilisateurs se tourneront vers des vélos électriques normés, qui respectent les règles. Car imposer des règles communes à tous les fatbikes électriques – même légaux – n’empêchera pas les constructeurs de continuer à écouler des engins illégaux.

En 2024, le ministère public aurait retiré 10 500 fatbikes de la route. Ces saisies s’ajoutent aux 16 500 fatbikes chinois non homologués, aussi saisis l’été dernier par l’ILT dans le port de Rotterdam. En outre, plus de 250 bancs de puissance ont été déployés à Amsterdam, Eindhoven, Rotterdam, La Haye ou encore Utrecht pour lutter contre ce fléau.

Il faudra patienter encore quelques mois pour déterminer si la méthode de Barry Madlener est la bonne, où si l’état batave devrait légalement sévir pour mettre un terme définitif à cette situation.


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