
Si l’on voit une transformation rapide du domaine des moteurs pour vélos électriques, preuve avec le futur système Cixi, celui des transmissions n’est pas en reste. En marge du dérailleur classique, le moyeu Shimano Nexus ou encore le variateur Enviolo sont des alternatives. Une nouvelle répond au nom de 3×3, qui s’invite sur de nouveaux VAE.
3×3, c’est une société allemande fondée en 2020, concevant son propre système de transmission, le Nine. Annoncé à l’Eurobike 2022, il est finalement apparu courant 2024 sur de rares vélos, mais monte progressivement en puissance. Il serait aujourd’hui intégré à plus d’une quarantaine de vélos mécaniques ou électriques selon un représentant de la marque, mais encore rare en France.
Une transmission qui amène du 9 sur le marché
Le 3×3 marie deux mondes, d’abord celui du Shimano Nexus car en moyeu arrière. Il est donc compatible avec un moteur central, contrairement à la technologie Pinion en position pédalier (donc seulement avec moteur arrière).
En effet, le bloc ressemble presque à un moteur arrière, car plus volumineux que le Nexus. Comme ce dernier, le 3×3 Nine laisse le choix de la chaîne ou de la courroie pour lier le pédalier.

Dans le moyeu 3×3, le nom explique la présence de 9 vitesses. Mais ce serait se tromper de penser qu’il abrite 3 plateaux de 3 pignons intégrés. On ignore précisément le fonctionnement, que la conserve bien, hormis une seule photo visible ci-dessus. En tout cas, les 9 vitesses permettent de prévoir une bonne polyvalence à la grande majorité des vélos électriques de ville et des VTC électriques.
Une 3×3 compatible avec du gros couple, même en pédalant
La 3×3 Nine avance une qualité, celle de pouvoir encaisser de gros couples, jusqu’à 250 Nm, là où le Nexus d’abord conçu pour le vélo mécanique s’est adapté au vélo électrique, mais avec une fiabilité moindre sur de telles valeurs. Même le moyeu haut de gamme Rohloff limite à 130 Nm.

C’est pourquoi on trouve la 3×3 sur des vélos cargo électriques, dont le Vello SUB ou le Muli Motor Bosch. Ces deux vélos utilisent respectivement les moteurs Cargo Line et le Performance Line CX de 85 Nm, qui pourrait grimper à 100 Nm dans une prochaine mise à jour. Cette robustesse permet une nette différence avec le Nexus, c’est le passage de vitesses même en pédalant.
Nous l’avons donc testé sur les Vello et Muli, lors de notre visite du salon CyclingWorld où la société allemande était présente. Une fois lancé, il suffit de presser sur le bouton supérieur de la commande à droite du guidon pour monter les vitesses, le 3×3 Nine fonctionne bien en continuant de pédaler.

Or curiosité, le passage de vitesse n’est pas immédiat. Il intervient seulement lorsque l’une des manivelles atteint la position verticale, pour protéger le moyeu d’une trop forte tension.
Une boîte semi-automatique
Autre phénomène dont nous n’avons pas l’habitude par rapport à une transmission mécanique, le changement s’accompagne d’un petit clic avec un court bruit aigu. Car oui, la transmission 3×3 est électronique. Effectivement, en regardant les VAE qu’il équipe, aucun câble ne vient connecter la commande du guidon à la roue arrière.

Le tout passe par communication sans fil (Bluetooth ou CAN), et permet à la boîte d’être semi-automatique. Car pas besoin de rétrograder lorsque l’on s’arrête ! La 3×3 Nine repasse automatiquement sur la troisième vitesse, avec le même bruit aigu de tous les rétrogradages, que l’on sent avec un léger “clic-clic-clic” dans le pédalier.

L’opération qui n’est pas fulgurante, déjà car il faut attendre l’arrêt total puis une bonne seconde avant que le rétrogradage ne démarre.Aussi, le choix de passer en 3ème vitesse et non en première peut étonner.
Un développement très élevé
Or il faut comprendre que cette transmission a un potentiel incroyable, pouvant équiper des vélos cargo comme le Muli, mais visant aussi des VTT électriques légers ! Ainsi, il offre une plage de développement de 554 %, c’est énorme ! En comparaison, le moyeu Nexus 8 vitesses ne propose que 307 %, et le Nexus 5 un développement de 263 %. On est proche des 600 % de la boîte Pinion C1.12, la plus haut de gamme du marché !

La première vitesse est donc très courte, donnant l’impression de mouliner sur le plat, car plus légitime en montée raide. Voilà l’explication du rétrogradage en 3ème vitesse pour démarrer avec une cadence acceptable, et on est déjà à l’aise en 7ème à 25 km/h, laissant de la marge à haute vitesse ou en descente.
Encore mieux, le 3×3 Nine communique avec le système Bosch, permettant d’afficher la vitesse en cours sur l’écran (ici le Kiox 300). Sous le compteur de vitesse, le Muli Motor EU indique par exemple 7/9 lorsque l’on roule en 7ème vitesse, de quoi compenser l’absence d’indicateur physique.

Précision, 3×3 propose aussi une version à câbles et manette rotative comme sur un Nexus, logiquement sans rétrogradage automatique.
Objectif : les VAE haut de gamme à moteur central
La transmission 3×3 Nine est donc très simple et agréable à opérer, même si elle manifeste un léger retard de déclenchement et un certain bruit de fonctionnement. Le grand développement des 9 vitesses (554 %) vient répondre au besoin des vélos électriques modernes, là où le Shimano Nexus atteint ses limites en polyvalence, et au moyeu à variateur Enviolo.
Semi-automatique, il convient à l’utilisation en ville grâce au rétrogradage auto à l’arrêt, et à la plage d’utilisation pour évoluer en environnement vallonné, voire sur un VTC électrique. Surtout, 3×3 prône une fiabilité exemplaire, sans aucun entretien, qui pourrait durer la vie du vélo électrique.

Le Nine vise donc les modèles haut de gamme trouvant le Nexus un peu limité, et au moteur central où le rival Pinion opère uniquement avec des moteurs en moyeu arrière type Mahle. On le voit ici sur les VAE à système Bosch, mais viendra-t-il aussi séduire ceux à moteur Shimano, marque japonaise propriétaire du Nexus qu’elle priorise ? Et pourrait-elle aussi s’inviter sur les plus atypiques Fazua, ou les prochains DJI Avinox et ZF Centrix ?
Une 3×3 Nine très chère ?
Gros hic, le moyeu semi-automatique 3×3 Nine est très cher. Le Vello SUB 3×3 coûte 1 000 euros plus cher que la version avec Enviolo, soit 6 698 euros au total ! L’autre vélo électrique que nous avons testé, le Muli Motor EU, n’a pas de comparaison directe, mais au tarif de 6 850 euros, 510 euros de plus que le modèle Shimano EP6 Cargo à Nexus Di2 (automatique).

Une des raisons de ce surcoût est la fabrication en Allemagne, un point attirant certaines marques voulant augmenter leur part de fabrication locale. “Notre projet est de se rapprocher des 100 % de made in Europe” indique le responsable de la firme teutonne “d’où le choix de la transmission 3×3 avec le système Bosch, lui-même fabriqué dans l’UE, qui s’ajoute à notre cadre et notre box de fabrication allemande”.
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