
Nous l’avons vu, le marché du vélo électrique a nettement baissé en 2024. En cause, la bulle du Covid qui a éclaté, même si le marché reste à niveau plus élevé par rapport à 2019. Toutefois, la conférence de l’Union Sport & Cycle qui a publié les chiffres de l’Observatoire du Cycle, n’a cessé de marteler notre retard par rapport à d’autres pays européens, que ce soit en part de VAE ou en politiques publiques cyclables.
Un vélo électrique trop minoritaire, la faute à peu de pistes cyclables ?
En 2024, la part du marché du vélo électrique plafonne à 29 % : c’est même en baisse par rapport à 2023 où elle était de 30,1 %. Un écart important par rapport à l’Allemagne et aux Pays-Bas, deux pays que l’on considère comme en avance en termes de culture vélo (ou plutôt de vélotaf) : leur part de VAE est respectivement de 53 % et 48 %.
“On va y arriver [à atteindre 50%], mais il faut un écosystème”, déclare Greg Sand, cofondateur de Moustache Bikes. « Il ne suffit pas de faire de bons vélos, il faut une politique cyclable, des places de stationnement, une sécurisation et des aides. On l’a vu en 2017, les aides ont fait doubler les ventes, c’est un effet accélérateur, on en a bien besoin aujourd’hui”.
Un plan vélo à reconstruire
“La vraie conclusion, c’est qu’il nous faut un vrai plan vélo” insiste Patrick Guinard, président de la commission cycle de l’USC. « On a démontré que ca fonctionne et il doit être accompagné sans conditions de revenus, c’est avec cela que l’on va changer de braquet”.

En effet, le plan vélo français a été adopté en 2019 à hauteur de 200 millions d’euros par an. Or, il s’est brutalement arrêté en 2024 sous le gouvernement Barnier, et reste encore incertain sous l’actuel gouvernement Bayrou avec 50 millions d’euros promis. A ceci, le bonus vélo qui disparu le 14 février 2025 était un autre levier, que certains considéraient déjà comme trop juste.
“On dépense 50 fois plus pour l’auto que pour le vélo”, se lamente l’USC, soit 1,5 milliard d’euros d’aides au bonus auto contre seulement 29 millions d’euros d’aides à l’achat d’un vélo en 2024. Cela représente un bonus pour 57 000 VAE, soit 10 % du marché.
Mettre les entreprises et les femmes en selle
“Ce qui bloque, c’est l’aspect culturel du vélo”, explique Denis Briscadieu, président du Groupe Cyclelab. “On aurait dû le faire en 1990. Par exemple, la proposition de vélo en entreprise existe depuis 4 ans, mais les entreprises ne sont pas suffisamment informées”, ajoute-t-il. « De plus, sur les 19 000 vélos que nous comptons, 6 000 ont été achetés par une seule et même société”.

Avec 200 000 employés éligibles, ce levier “est une priorité pour la filière”, précise Florence Gall, délégué général de France Vélo. “Il faut s’inspirer des modèles en Europe, comme la Belgique ou encore l’Allemagne recensant 2 millions de vélos de fonction”.
Autre frein au développement : le manque de femme cycliste. Si elles sont 81 % à en avoir une image positive du vélo, elles ne sont que 19 % à l’utiliser régulièrement, contre 32 % du côté des hommes.

« C’est encore une pratique très masculine lorsque les trajets dépassent les 5 km », confie Florence Gall, « les freins ne sont pas spécifiquement féminins, car on retrouve les pistes cyclables, le stationnement, la sécurité en général ».
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