Comme perdu au milieu d’un nouveau hall ouest bien vide, le petit stand Fisker du CES 2022 confirme les ambitions de la marque avec son modèle de SUV électrique Ocean. Deux véhicules de préproduction sont exposés, tout juste de retour de la séance vidéo dans le désert qui tourne sur les grands écrans, nous explique leur responsable presse. On peut également observer les dessous de l’automobile avec la plateforme développée par Magna-Steyer, employant beaucoup d’aluminium pour en contenir le poids.
La batterie est quant à elle fournie par CATL, avec différents types de chimies selon la version (LFP en entrée de gamme et NMC pour les autres). La version de base à un moteur est nommée Sport, proposant une autonomie estimée à 440 km WLTP, avec des performances déjà très correctes : 275 ch. Les autres versions à double moteur affichent quelque 550 chevaux, de quoi jouer à la drag race comme aiment tant le faire les Américains.
Un design attendu
L’allure du SUV californien fait irrésistiblement penser au Range Rover Evoque, une référence flatteuse même si on aurait aimé un peu plus de personnalité ici. Mais ne boudons pas notre plaisir, l’ensemble est séduisant, bien équilibré et très typé SUV. On note le toit ouvrant solaire, dont la marque assure qu’il permet de grappiller 1 500 à 2 000 miles/an (entre 2400 et 3200 km), du moins sous le soleil californien… On note aussi les roues en aluminium et carbone recyclés. Le gabarit est grand, mais pas démesuré pour la longueur de 4,77 m, mais attention à la largeur de 1,99 m qui handicapera dans les parkings…
Deux femmes sont à la baguette du le design de l’auto sous la responsabilité de Henrik Fisker, le boss de l’entreprise, célèbre designer automobile. L’Allemande Nadya Arnaout est en charge du design intérieur et la Coréenne Seumghee Oh signe l’extérieur. On observe des passages de roues très marqués, une ligne de caisse haute et des poignées affleurantes… pas vraiment fonctionnelles ici, pas plus que les menus de l’affichage de l’écran géant pivotant ou certains boutons physiques.
Ce véhicule démo qui est encore loin du modèle de série dont la date de début de production est pourtant bien proche : 17 novembre de cette année. Pour la France où les premières livraisons sont annoncées pour début 2023, l’entretien devrait être assuré par le réseau Speedy.
Toutes fenêtres ouvrantes
Une des originalités de l’Ocean réside dans son mode California, qui ouvre toutes les fenêtres grâce à un simple appui depuis la clé. Ainsi un (gros) chien pourra-t-il prendre l’air dans le coffre au moyen de sa petite « doggie window » latérale et une planche de surf pourra dépasser de la lunette arrière. Le coffre arrière semble d’un volume moyen, et aucun « frunk » ne vient compléter le volume utile sous le capot avant.
Aux places arrière, on apprécie le vaste espace pour les jambes, y compris au milieu, grâce à une console centrale entre les sièges avant tronquée au niveau du plancher arrière. En revanche, le molletonné de la banquette semble encore trop dur, surtout à la place centrale. La garde au toit, elle, est moyenne à cause d’épaisses garnitures de pavillon sur les côtés du toit ouvrant.
Les sièges avant « Free form » de Magna, d’un seul tenant, sont en revanche très accueillants et particulièrement esthétiques. De là, on est parfaitement installé pour découvrir la planche de bord qui coche toutes les cases vertueuses des nouveaux matériaux : végan, avec une sorte d’Alcantara (faux cuir retourné) à base de… t-shirts recyclés, ou des tapis de sol d’une matière basée sur des filets de pêche recyclés. L’océan, toujours…
Un immense écran central
L’immense écran central de 17,1 pouces impressionne, en position verticale en roulant ou horizontale pour voir un film à l’arrêt. Les fans de Tesla Model 3 ou Model S y trouveront tous leur compte… Mais malheureusement, impossible de tester ses menus, pas plus que la sono HyperSound de 500 watts et 16 haut-parleurs. Dommage pour un véhicule de démonstration presse !
L’instrumentation est, elle, affichée sur un petit écran derrière le volant. On trouve quelques touches physiques à bord aussi, logées sur une originale platine flottante pour régler la climatisation. L’ensemble laisse une sensation étrange de concept pas encore tout à fait abouti alors que le « job#1 » (lancement de la production) s’approche.
Mais avec la garantie de sérieux de Magna, on peut rester rassuré sur le devenir du projet. Voilà qui sonne le début d’une nouvelle ère pour le constructeur californien, qui a connu des hauts et des bas dans ses tentatives pour lancer sa propre voiture. Une fois avoir franchi l’Ocean (on n’a pas pu s’empêcher…), Fisker envisage déjà un prochain projet de petite voiture électrique, nommé PEAR (Personal Electric Automotive Revolution), dont Foxconn assurera la fabrication, cette fois aux USA, à partir de fin 2023. Stay tuned.
Pour aller plus loin
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Jamais je ne m'approcherais d'une Fisker, j'ai pas envie de finir brulé.
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