Cela fait quelques années déjà que les pouvoirs publics font tout pour inciter les automobilistes à passer à l’électrique, à grand renfort d’incitations et de restrictions en tout genre. La dernière en date étant la validation de l’interdiction de la vente des voitures thermiques d’ici à 2035 dans toute l’Union européenne. Le but : faire en sorte que les véhicules à combustion disparaissent définitivement.
Mais ces mesures, parfois très vivement critiquées, par le grand public, les associations de défense des automobilistes et les constructeurs, seront-elles suffisantes pour réduire le réchauffement climatique ? Il se pourrait bien que non. C’est en tout cas le constat plutôt alarmant fait par l’ONG InfluenceMap, spécialisée dans la collecte de données liées au changement climatique. Et on serait même très loin du compte.
Une production trop faible
Pour rappel, l’objectif fixé par les accords de Paris est de limiter le réchauffement à 1,5°. Pour y arriver, plusieurs moyens devraient être mis en place, et notamment la réduction du nombre de voitures thermiques, selon le rapport de l’ONG. Celui-ci souligne que les véhicules zéro-émission devraient alors représenter au moins 57,5 % des ventes totales en 2030. Or, selon les prévisions, 68 % des véhicules légers produits à cette échéance seraient encore à combustion interne.
Selon l’organisation, la principale cause serait les constructeurs eux-mêmes. D’après les données du cabinet IHS Markit, ces derniers doivent augmenter en moyenne leur production annuelle de voitures électriques de 80 %. Problème, seul Tesla devrait tenir cet objectif, alors que la marque ne propose que des modèles électriques. Hormis le constructeur américain, c’est Mercedes qui s’en sort le mieux, puisque les prévisions indiquent une augmentation de 56 % des ventes de voitures branchées d’ici à 2029.
Les SUV en ligne de mire
En revanche, et malgré leur avance sur l’hybridation, les constructeurs japonais font figure de mauvais élèves. Selon les prévisions de l’ONG, Toyota ne devrait augmenter sa production de voitures électriques que de 14 %, contre 22 % pour Nissan. Ceux-ci semblent en effet plus réticents à proposer des voitures 100 % électriques, privilégiant plutôt les alternatives hybrides. En revanche, la production de véhicules électriques chinois devrait passer de 12 % en 2021 à 40 % en 2029.
Enfin, InfluenceMap déplore l’engouement pour les SUV, jugés trop lourds et polluants, même en électrique. Selon IHS Markit, la production de ce type de véhicule devrait passer de 39 % actuellement à 47 % en 2029. Le rapport souligne que ces derniers risquent « d’annuler beaucoup des réductions d’émissions liées à l’augmentation des véhicules électriques ».
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