Sans les aides gouvernementales, les voitures électriques restent encore plus chères par rapport à leur équivalence thermique. Les raisons sont multiples : les coûts liés au développement de nouvelles technologies (batteries, etc.) ou encore la multiplication des technologies embarquées (aides à la conduite, etc.) permettant d’augmenter les marges.
Selon plusieurs grands dirigeants automobiles, à l’instar de Carlos Tavares pour Stellantis ou encore Luca de Meo pour Renault, il faudra encore plusieurs années avant qu’une voiture électrique parvienne au même niveau de prix que son équivalence thermique. Reste à savoir si c’est parce que le prix d’une voiture électrique aura diminué ou si celui d’un modèle thermique aura augmenté. Nous avons notre petite idée, et quelque chose nous dit qu’elle n’ira pas forcément dans le sens du consommateur même si le prix des batteries devraient grandement baisser d’ici à 2030.
Même si plusieurs solutions de financement existent afin d’absorber au maximum le coût d’une voiture électrique, certains clients préfèreront, au vu de leur budget ou de leurs besoins, s’orienter vers un modèle électrique d’entrée de gamme. Mais est-ce pour autant que « entrée de gamme » veut aussi dire « qualité moindre » dans l’univers de la voiture électrique ? C’est ce que nous avons souhaité vérifier en passant au crible plusieurs modèles d’entrée de gamme disponibles en France.
Les modèles d’entrée de gamme sont-ils moins bien équipés ?
Fondamentalement oui, mais avec les nouvelles normes en termes de sécurité, les modèles d’entrée de gamme sont maintenant pourvus de tous les éléments de sécurité « basiques » d’une voiture et des technologies qui vont avec. L’organisme indépendant européen de crash-tests Euro NCAP prend désormais en compte les technologies d’aides à la conduite dans son système de notation et une voiture qui n’en est pas équipée aura forcément le droit à une mauvaise note. Même si la voiture n’est pas « dangereuse » en soi, une mauvaise notation en termes de sécurité est évidemment un critère qui pourra rebuter certains clients.
La voiture électrique la moins chère du marché, à savoir la Dacia Spring qui débute, avant bonus, à partir de 16 800 euros, embarque déjà quelques équipements qui n’étaient pas forcément de série sur une voiture neuve d’entrée de gamme il y a encore 10 ans. Nous retrouvons, par exemple, la climatisation, les vitres électriques, l’aide au freinage d’urgence, l’ordinateur de bord et le Bluetooth.
Chez d’autres constructeurs, comme Peugeot avec sa 208, le modèle est proposé aussi bien en thermique qu’en électrique. Et la version électrique n’est pas proposée avec la finition d’entrée de gamme, pour la simple et bonne raison que le client, particulièrement en France, n’est pas forcément adepte des modèles sans options. La Peugeot e-208 (que nous avons pu longuement essayer) est ainsi pourvue, de base, d’un écran tactile de 7 pouces, d’Apple CarPlay et d’Android Auto, de la climatisation automatique, du régulateur de vitesse ou encore du Pack Safety (freinage d’urgence automatique avec alerte risque de collision).
Quelle autonomie peut-on espérer pour un modèle d’entrée de gamme ?
Les voitures électriques les moins chères du marché ne bénéficient pas forcément du meilleur niveau d’autonomie, mais là encore, tout dépendra aussi de votre utilisation. Une Dacia Spring avec une autonomie de « seulement » 230 km d’autonomie suffit amplement pour un usage quotidien, c’est-à-dire des trajets entre le domicile et le bureau et même quelques petits extras.
Globalement, les modèles d’entrée de gamme bénéficient toujours de batteries de petite capacité. Tout dépend du segment de la voiture. Certaines marques, comme Peugeot, Citroën ou Opel par exemple, ont fait le choix de ne proposer qu’une seule et unique batterie. A contrario, des constructeurs comme Hyundai et Kia laissent le choix aux clients de choisir leur batterie en fonction de leur besoin.
Pour aller plus loin
Quelles sont les meilleures voitures électriques à acheter en 2024 ?
Globalement, pour une compacte ou un petit SUV, même d’entrée de gamme, la capacité de la batterie oscille autour de 50 kWh, de quoi offrir à la voiture une autonomie réelle hors autoroute d’environ 300 km (soit 400 km WLTP). Ce ne sont pas les reines de la polyvalence, mais cela suffit pour la majorité des clients.
Certains modèles, dont la principale utilisation se cantonnera à de la ville, bénéficient de batteries d’une petite capacité. C’est par exemple le cas de notre Dacia Spring, encore elle, et de sa batterie de 27,4 kWh, ou encore de la Fiat 500 électrique (que nous avions beaucoup apprécié) et de sa plus petite batterie de 23,8 kWh. L’autonomie de la petite italienne est annoncée à 190 km en usage mixte, et 257 uniquement en ville. C’est assez peu, mais encore une fois suffisant si la voiture n’est amenée qu’à faire de courts trajets.
Citons également Volkswagen et sa citadine, la e-UP. Avec sa petite batterie de 24 kWh, elle parvient à proposer une autonomie mixte WLTP de 260 kilomètres et plus de 350 kilomètres en ville. Un rapport prix / autonomie assez intéressant.
La puissance a-t-elle encore de l’intérêt pour une voiture électrique ?
La puissance est un sujet qui arrive aujourd’hui assez loin dans les critères d’achat d’un client à la recherche d’un véhicule électrique. Ce dernier va d’abord regarder le prix, l’autonomie et la dotation d’équipements. Il faut dire que le fait d’avoir du couple disponible instantanément donne l’impression parfois d’avoir un foudre de guerre entre 0 et 50 km/h, même au volant d’une simple Renault Zoé que nous avons eu l’occasion de tester.
Pour autant, il est nécessaire d’avoir un minimum de puissance pour bénéficier d’un agrément de conduite convenable, les voitures électriques étant plus lourdes que leur équivalence thermique. La plupart du temps, même pour un modèle d’entrée de gamme, la puissance dépasse les 100 chevaux. De quoi évoluer sereinement pour n’importe quel type de trajet, à 80 comme à 130 km/h.
Attention toutefois, pour certains modèles vraiment destinés à un usage quotidien, comme la Dacia Spring et ses 44 chevaux et 125 Nm de couple, ce sera vraiment trop juste. Comme nous l’avions souligné lors de notre essai, au-dessus de 110 km/h, cela devient vraiment poussif. Le 0 à 100 km/h réclame quasiment 20 secondes, tandis que la vitesse maximale n’excède pas 125 km/h. En dehors de la Spring, la majorité des voitures présentes sur le marché bénéficient d’une puissance suffisante pour n’importe quel usage.
Quels prix pour un modèle d’entrée de gamme ?
La majorité des voitures neuves sont aujourd’hui achetées (nous devrions même plutôt employer le terme « louer ») avec des financements. Et les constructeurs proposent parfois des mensualités particulièrement intéressantes, davantage que pour les thermiques, grâce notamment au bonus écologique ainsi qu’à la prime à la conversion. Pour certains modèles, ces aides peuvent atteindre les 11 000 euros, voire plus si vous avez la chance de bénéficier de bonus régionaux (comme dans le Lot) ou destinés aux professionnels (à l’image de l’aide de la Métropole du Grand Paris). Une somme qui peut ainsi constituer un apport et faire baisser radicalement les mensualités, parfois sous la barre des 100 €/mois.
Pour aller plus loin
Quelles voitures électriques neuves pour moins de 30 000 euros ?
La Dacia Spring est aujourd’hui la voiture électrique neuve la moins chère du marché en France. Elle débute à partir de 16 800 euros, et 12 264 euros une fois le bonus écologique déduit (6 000 euros, mais limité à 27 % du prix neuf d’une voiture, donc ramené à 4 536 euros pour la Spring). A ce prix, vous n’aurez pas forcément la voiture la plus polyvalente et – il faut quand même le préciser – la Spring n’est pas un exemple en matière de finition et de qualité perçue.
Pour avoir une voiture électrique qui commence à être polyvalente, il faut aller chercher du côté des Peugeot e-208 et autres Renault Zoé, les deux stars françaises qui débutent respectivement à 27 950 et 26 800 euros, bonus écologique de 6 000 euros déduit. La Peugeot revendique environ 340 km d’autonomie en usage mixte, tandis que la Renault fait un peu mieux avec 395 km. Le ticket d’entrée pour une voiture électrique tourne aujourd’hui entre 25 000 et 30 000 euros pour un modèle à la fois polyvalent et plutôt correctement équipé. N’hésitez pas à jeter un œil à notre dossier des meilleures voitures neuves de moins de 30 000 euros.
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